La place des femmes dans les médias français : un recul en 2025

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La visibilité des femmes dans les médias français peine à progresser. C’est le constat dressé par la plateforme de veille Tagaday dans la treizième édition de son Observatoire. Malgré une légère hausse enregistrée en 2024, les premières tendances de 2025 montrent un recul de leur représentation.

Une présence féminine toujours marginale

Selon l’étude, qui se base sur l’analyse de plus de 5 400 programmes d’information et 3 000 publications de presse entre janvier et février 2025, les femmes représentent 22% des 1 000 personnalités les plus médiatisées. Un chiffre en baisse de 0,8 point par rapport à l’année précédente.

Dans la sphère économique, leur absence est totale : aucun nom féminin n’apparaît dans les personnalités du monde des affaires, dominé à 100% par les hommes. Le sport enregistre également une forte baisse : après une année 2024 marquée par les Jeux olympiques, la représentation des sportives chute à 7% dans cette catégorie. Reste à savoir si la Coupe du monde féminine de rugby et l’Euro de football féminin, prévus cet été, inverseront la tendance.

Politique et culture : les derniers bastions de la visibilité féminine

En revanche, certaines catégories résistent. Les femmes politiques maintiennent leur présence à 26% dans le classement.

Dans le domaine de la culture et des médias, elles occupent 32% des personnalités les plus visibles. Cette prédominance se retrouve dans le classement des 25 femmes les plus médiatisées : 14 appartiennent à la sphère politique, dont trois figurent dans le top 5, et 11 sont issues du monde culturel et médiatique.

Un traitement médiatique accru des violences faites aux femmes

L’évolution du traitement des violences faites aux femmes est un autre enseignement de l’Observatoire. Depuis 2014, le volume de contenus consacrés à ces thématiques a été multiplié par six, passant de 40 000 articles en 2014 à près de 250 000 en 2024. Cette prise de conscience médiatique est en partie due à des affaires retentissantes, comme celle de Harvey Weinstein en 2017, qui a déclenché le mouvement #MeToo.

En 2024, c’est l’affaire des viols de Mazan qui a capté l’attention, générant plus de 22 000 contenus médiatiques entre janvier 2024 et février 2025. Chaque étape judiciaire a été scrutée, depuis l’ouverture du procès en septembre jusqu’au verdict de décembre, qualifié de “testament pour les générations futures” par l’avocat Me Babonneau.

Parmi les figures les plus marquantes, Gisèle Pelicot incarne cette montée en puissance du traitement des violences faites aux femmes dans les médias. Classée parmi les femmes de l’année 2025 par le Time, elle figurait en 2024 à la 252e place du classement des personnalités les plus médiatisées, avant de redescendre à la 361e position en ce début d’année.

Un horizon incertain

Si l’augmentation du traitement des violences faites aux femmes traduit une sensibilisation croissante, la place des femmes dans les médias reste largement en deçà de celle des hommes. L’année 2025 marquera-t-elle un tournant ou consacrera-t-elle un recul durable ? Les prochains mois, avec les grandes compétitions sportives féminines et l’évolution des dynamiques politiques et économiques, apporteront des éléments de réponse.

Source :

Source : Tagaday – 13ème Observatoire sur la présence des femmes dans la presse française – mars 2025.

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