Le protoxyde d’azote aussi appelé « gaz hilarant » ou « proto », est un gaz utilisé initialement dans le domaine médical comme analgésique, mais aussi en cuisine où il est vendu, sous la forme de cartouches (pour les siphons à chantilly par exemple) ou de bonbonnes dans les commerces de proximité (épiceries, supermarchés) et sur internet.
La consommation récréative de gaz hilarant est un phénomène identifié depuis plusieurs décennies et répandu en France, notamment dans le milieu festif. Le produit s’est banalisé et est devenu une drogue d’étudiants et de jeunes adultes (l’âge moyen des usagers est de 22 ans), mais aussi celle des adolescents de 12-16 ans expérimentant des psychotropes pour la première fois.
Ces publics recherchent l’effet rapide, fugace, euphorisant et les distorsions sensorielles ressenties avec ce produit. Ce type d’usage s’est amplifié, ainsi que le nombre et la gravité des complications observées. La consommation du protoxyde d’azote présente des risques :
- Immédiats : asphyxie par manque d’oxygène, perte de connaissance, brûlure par le froid du gaz expulsé, désorientation, vertiges, chutes notamment.
- En cas de consommations répétées et à intervalles rapprochés et / ou à fortes doses : de sévères troubles neurologiques, hématologiques, psychiatriques ou cardiaques peuvent survenir. Sachant que la consommation associée à d’autres produits (alcool, drogues…) majore les risques.
Enfin, il demeure important de rappeler les risques environnementaux du protoxyde d’azote. Les voies publiques sont jonchées de capsules et de bonbonnes, les ballons en caoutchouc ou en latex jetés au sol se décomposent lentement et peuvent être ingérés par des animaux ou de jeunes enfants. Sans parler des bonbonnes qui peuvent provoquer des dégâts considérables si elles se retrouvent dans les incinérateurs dédiés aux déchets ménagers.
Réglementation en vigueur
La loi n° 2021-695 du 1er juin 2021 tendant à prévenir les usages dangereux du protoxyde d’azote, établit un cadre protecteur en prévoyant notamment :
- L’interdiction de vendre ou d’offrir du protoxyde d’azote aux mineurs, quel que soit le conditionnement, dans tous les commerces ; les lieux publics et sur internet.
- L’interdiction de la vente ou de l’offre, y compris aux personnes majeures, dans les débits de boissons (bars, discothèques, et débits de boissons temporaires) et les débits de tabac.
De plus, depuis le 1er janvier 2024, la vente aux particuliers du protoxyde d’azote est limitée, par acte de vente physique ou en ligne :
- aux cartouches dont le poids individuel est égal ou inférieur à 8,6 grammes ;
- au sein d’un conditionnement (boite) ne dépassant pas un total de 10 cartouches.