Publié le 07.04.2025
Déjà depuis plusieurs mois des expositions du Grand Prix Photo Terre Solidaire des deux autres lauréates de ce prix, Emily Garthwaite et Anush Babajanyan, circulent dans des lieux comme des bibliothèques étudiantes, des médiathèques, des centres sociaux ou encore des tiers-lieux en région Provence Alpes Côte d’Azur. Ces superbes photographies sont un bon vecteur pour faire découvrir les causes défendues par le CCFD – Terre Solidaire à un public plus large.
Suite à ces expériences plutôt encourageantes, un membre du territoire Aix-Arles a eu l’idée de prendre contact avec le service culturel de la mairie d’Aix. De fil en aiguille est venue la proposition d’interpeller une galerie reconnue dans le milieu de la photo : la Fontaine Obscure.
S’en est suivie une belle collaboration entre bénévoles locaux du CCFD – Terre Solidaire et salariés de la région et du service communication :
– échanges téléphoniques
– nombreux mails pour résoudre tous les détails techniques : nombre de mètres linéaires pour les 20 photographies, matériau des supports, type d’accroches…etc
– et une réunion en visio pour finir de tout caler
Cette coopération a permis de convaincre les photographes professionnels et amateurs de l’association « la Fontaine Obscure » de l’intérêt de ces photographies exposées pour la première fois en France et de dépasser les dernières difficultés. En effet, cet espace culturel associatif a pour habitude de recevoir les artistes à l’occasion de l’exposition de leurs œuvres. Mais difficile de faire déplacer Alessandro Cinque depuis Lima jusqu’en Provence !
Lors du vernissage, les bénévoles ont pu le rendre présent en évoquant le premier prix de la photo humaniste et environnementale créé par le CCFD – Terre Solidaire. Ils ont également fait référence à la démarche documentaire de ce photographe pour son travail « Pérou un état toxique », et à son attachement aux communautés des pays andins.
Les connaisseurs et le public présent ont apprécié la qualité des photographies en noir et blanc, peu contrastées et la douceur qui peut en émaner malgré la gravité du sujet : l’impact de l’extractivisme sur les populations. Alors qu’il fait des photos couleurs pour plusieurs agences, A. Cinque a choisi sciemment le noir et blanc non pas pour ajouter du drame au drame. Mais pour lui, il s’agit d’évacuer des détails très colorés (comme les costumes des Incas) qui s’imposent visuellement et détourne l’attention du spectateur de l’objet premier de la photo.
Effectivement, le lancement de cette exposition « Terres Souillées, Corps blessés » tombait à point nommé pour parler de la Campagne « Abus des multinationales : on devrait tous pouvoir dire non ! »
En déambulant dans la salle, on est touché par les portraits, les scènes de vie quotidienne, les paysages dévastés, qui évoquent les réalités et des souffrances des communautés indiennes du Pérou, de la Bolivie, de l’Equateur ou encore de l’Argentine impactées par l’extractivisme. On comprend alors la dégradation de leurs conditions de vie et de leur santé, les atteintes à leur culture et la violation de leurs droits,
L’exposition est une véritable occasion d’informer un public pas forcément averti des conséquences désastreuses de l’extractivisme et des actions à mener :
- Défendre les peuples autochtones impactés
- Stopper la destruction de la planète, la pollution de l’air et de l’eau et l’accaparement des terres
- Faire évoluer les lois sur la responsabilité des entreprises et des états
Pour les bénévoles, les 3 expositions photos du Prix Terre Solidaire sont des supports culturels de grande qualité qui leur permettent d’aller au-devant de publics qu’ils n’auraient sans doute pas l’occasion de toucher autrement. Ainsi ils peuvent mener des actions d’Education à la Citoyenneté et la Solidarité Internationale dans de nouveaux espaces.
L’exposition a lieu du 7 février au 14 mars à la « la Fontaine Obscure » 24 avenue Henri Poncet à Aix en Provence (quartier des facultés de droit et de lettres).