17 juin 2025
Au terme des XXVIIes Assises des petites villes de France, organisées à Saint-Rémy-de-Provence les 12 et 13 juin, le Premier ministre François Bayrou a pris la parole pour clore les travaux. S’il a salué l’engagement des maires et leur rôle central dans la vie publique, c’est la dette de l’État qui a occupé l’essentiel de son intervention.
D’entrée, François Bayrou a revendiqué son ancrage local, rappelant qu’il continue à exercer la fonction de maire de Pau, convaincu que les responsabilités locales et nationales doivent rester liées. Il a rendu hommage à la proximité, l’humanité et la constance des maires, piliers à ses yeux de la démocratie de terrain.
Le Premier ministre a confirmé que la réforme du statut de l’élu doit aller à son terme, en particulier avec la validation des acquis de l’expérience (VAE), afin que l’engagement municipal ne constitue plus un frein professionnel. Il s’est également saisi de l’idée d’un « article 40 » des normes, défendu juste avant à la tribune par Christophe Bouillon, Président de l’APVF, en clair: pas de nouvelles normes sans moyens adaptés.
Mais c’est bien le sujet budgétaire qui a dominé. Le Premier ministre a alerté sur une charge de la dette pouvant atteindre 100 milliards d’euros par an dès 2029, soit davantage que les budgets cumulés de l’Éducation nationale et des Armées. Face à cette menace, il a lancé : « Tout le monde devra participer à l’effort, sinon nous échouerons. »
Ce discours, très personnel, a surpris une partie de l’assemblée attendant les annonces. Une annonce viendra lors de la conférence de presse quelques minutes plus tard avec la pérennisation du programme Petites villes de demain, très attendue.
Plusieurs élus attendaient des réponses plus précises sur les dotations, les charges imposées, ou l’hypothèse d’une « année blanche ». Une attente renforcée par les chiffres présentés plus tôt dans la matinée dans une étude de l’APVF et de la banque postale : en euros constants, les dépenses des petites villes ont reculé de 0,3 % entre 2019 et 2024, malgré des charges croissantes.
Les élus locaux ne nient pas l’urgence, mais refusent d’être tenus pour responsables d’un déséquilibre dont ils ne sont pas à l’origine, leur part dans la dette nationale ne dépasse pas 8 %. Comme l’a rappelé Christophe Bouillon, Président de l’APVF : « Ce n’est pas en saignant les communes qu’on guérira la France. »
Alors que les arbitrages gouvernementaux sont attendus mi-juillet, les maires attendent des signes clairs : sur les dotations, les compensations, et la reconnaissance effective de leur rôle dans la stabilité et l’investissement public.