J’aimerais faire le deuxième stage PEPS pour me surpasser, passer du temps avec les copains, apprendre et avoir le plaisir de continuer à être avec une équipe pareille. À bientôt ! » Voilà ce qu’écrivait récemment Tony*, du village d’enfants SOS de Digne-les-Bains, qui est revenu de son stage PEPS avec une seule envie : y retourner.
Créé en 2010, le Programme d’épanouissement par le sport propose trois stages d’une semaine, pensés pour soutenir des enfants ayant traversé des expériences de vie difficiles. Organisés en dehors des villages, ces séjours favorisent la vie collective dans un cadre sécurisant. Le sport y est utilisé comme un support aidant, permettant aux enfants de faire un pas de côté et d’amorcer un chemin de résilience. Pendant ces séjours, les enfants les plus vulnérables gagnent en confiance en eux, apprennent à s’organiser, à dépasser leurs peurs, à maîtriser leur colère, à développer leur empathie… Si les fondements n’ont pas changé, le PEPS a connu plusieurs évolutions récentes. « C’est un programme qui prend de l’ampleur. En 2023, 36 enfants y ont participé, l’an dernier, 49, et cette année, nous avons prévu environ 80 places », se félicite Moustapha Benherrat, responsable du PEPS. Désormais, chaque stage accueille quatre enfants de deux villages différents et les supports proposés avec des partenaires spécialisés sur la question des traumatismes sont de plus en plus diversifiés. Aux séjours habituels dédiés aux sports d’eau, à l’équithérapie et à la randonnée se sont ajoutés de nouveaux stages autour de la plongée, du VTT, de la boxe éducative et des arts martiaux. Le programme évolue également afin de renforcer son accompagnement des enfants les plus vulnérables. « Le PEPS est plus que jamais un outil professionnel d’accompagnement des traumatismes que connaissent les enfants, poursuit le responsable. La pratique sportive permet de travailler la question de la violence, de la frustration, et finalement de développer une sérénité, un alignement avec soi-même. »
En parallèle de ces sessions se développent les stages individuels : des temps partagés, cette fois, en binôme avec un éducateur. Ils sont destinés aux enfants en grande souffrance psychologique ou qui viennent de connaître un moment traumatisant et ont besoin d’un espace pour faire un « pas de côté ». Cette forme d’accompagnement est, elle aussi, proposée à un nombre croissant de jeunes. Pour permettre le développement du dispositif, désormais, un éducateur lui est spécifiquement dédié.
« Les progrès que les enfants font dans le cadre des PEPS, c’est… hallucinant, conclut Pierre-Emmanuel Boisliveau, animateur au village de Sainte-Luce-sur-Loire. Je ne pensais pas qu’un programme pouvait les transformer à ce point, si rapidement. »
* Par souci de confidentialité, le prénom de l’enfant a été changé.