Ce soir, nous sommes à la table d’Ingrid qui accueille des pèlerins dans sa ferme. Elle en reçoit une partie dans le bâtiment principal et une autre dans des petits mazots avec le mobilier d’époque, comme celui qui sera notre nid à tous les deux.
L’odeur de lait de la ferme et de feu de bois rappelle des souvenirs d’enfance.
On partage le site avec neuf marcheuses du pèlerinage. Pas de pique-nique avec les produits norvégiens ce soir.
La Norvège que nous traversons actuellement est une terre d’élevage. On y trouve caprins, ovins, bovins ainsi que du fromage et du lait.
Par contre, la grande difficulté que l’on retrouve ici est le climat, qui ne laisse que peu de temps pour récolter du fourrage. Les terres d’altitude sont rapidement impropres aux pâturages, sauf si celui-ci est extensif pour les ovins. L’ensilage en balle est incontournable car sinon le foin ne pourrait jamais sécher.
Les terres se disputent entre prairies et forêts pour l’industrie du bois. Cependant, il y a très peu de céréales ici. Comment le pays nourrit-il sa population ? Je doute qu’il y ait plus de céréales dans le Nord qu’ici mais c’est peut-être le cas vers Oslo, dans les terres du Sud ?
En effet, la souveraineté alimentaire n’est atteinte qu’à 40% en Norvège. C’est pourquoi le pays est très attentif à la protection des producteurs et à la réduction du gaspillage. Il s’engage au niveau mondial en participant à des programmes de conservation et grâce à des accords de protections locales dans le pays. Comme en Suisse, l’importation est surveillée pour protéger les produits locaux et les prix sont contrôlés par des accords tripartites entre agriculteurs, transformateurs et le gouvernement.