Pour étudier, s’informer ou construire son avenir professionnel, les outils numériques sont devenus incontournables. Au Niger, pourtant, de nombreux jeunes ne disposent pas encore des moyens ni des connaissances pour tirer parti du numérique dans leur parcours éducatif et professionnel.
C’est pour répondre à ce défi que le projet « Village numérique » a été lancé à Niamey. Grâce à la mise à disposition de matériel informatique, de connexions internet et de formations, les enfants, les jeunes, les familles SOS et les communautés avoisinantes vont pouvoir acquérir des compétences numériques pour favoriser leur développement personnel et professionnel.
Pour les jeunes, les formations ont lieu après l’école, par groupes de 11 adolescents. Une salle est entièrement dédiée à ces apprentissages. « Il est vrai que les 14-15 ans sont parfois tentés d’aller faire un match de foot plutôt que de s’installer derrière l’ordinateur, mais les plus grands comprennent bien l’importance de cette initiation », sourit Abdoul Malik Moumouni, formateur indépendant mandaté par l’association. En effet, les compétences qu’elle leur fournit auront un impact direct sur leurs chances d’intégrer une école, une formation professionnelle ou un emploi.
Concrètement, ces jeunes ont tout à découvrir. « J’ai appris beaucoup de choses, comme la saisie, créer un dossier ou un document, comment insérer une image dans un document ou effectuer une recherche sur Google pour faire des exposés », énumère Hassane Zouweiba, 17 ans, qui n’oublie pas de citer la possibilité de communiquer avec ses amis grâce aux réseaux sociaux. Des formations en design graphique et en webmarketing viennent également compléter l’offre proposée aux jeunes. « Cette formation m’a déjà permis de renforcer mon CV et mon employabilité. Il me sera plus facile de trouver des jobs d’été dans le domaine de l’informatique. D’ici la fin de la formation, j’espère aussi améliorer mes exposés en classe avec Word, Excel et PowerPoint », ajoute-t-il.
Le formateur, qui intervient dans d’autres structures nigériennes, souligne que c’est l’une des premières fois qu’il forme un public si jeune. « En général, on m’appelle pour former des étudiants qui découvrent soudainement l’absolue nécessité de maîtriser la suite Office. Ces enfants prennent donc de l’avance. » Et certains voient déjà loin, comme Mahamadou Aboubacar Abdoul Kadri, 19 ans, qui vit dans un foyer pour jeunes adultes. « Je souhaite devenir financier ou fiscaliste. La formation aura un impact considérable sur ma vie personnelle et professionnelle. »