Je me souviens des critiques d’Hara Kiri hebdo du style : “J’ai vu les photos du film à l’entrée de la salle et j’ai préféré aller prendre un verre…”. Même s’il n’y a plus trop de photos dans les halls de cinéma, j’aurais du me méfier de ce film entièrement dédié au réalisateur-scénariste-comédien Bruno Podalydès ! Cette comédie, dérision du mythe de l’aventurier moderne, a bien du mal à décoller et s’inscrit dans la série des robinsonnades du cinéma français. Une sorte de réponse démissionnaire à un discours ambiant, où le retour à la (bonne mère) nature est la réponse infantile aux vicissitudes de la vie. Comme un avion de Bruno Podalydès, ou les vicissitudes d’un film en rase mottes !
Une balade poético-hédoniste
Après les problèmes de couple d’Emmanuelle Devos dans “Arrête ou je continue”, suivi de la menace écologique pour “Les Combattants”, c’est cette fois le rêveur Podalydès qui, fuyant son insupportable job d’infographiste, tente de nous entrainer dans une balade poético-hédoniste, en kayak, sorte d’ersatz de l’avion, sur une improbable rivière d’Ile de France (financement régional oblige !). Les aventures sentimentales de ce campeur banlieusard sont tellement niaises qu’on en vient à regretter un Pierre Richard (et c’est pas peu dire !). On est en tout cas très loin du revendicatif droit à la paresse d’un “Alexandre le Bienheureux”, autre époque et autre discours sur le travail…
À éviter, même si un(e) ami(e) mal intentionné(e) vous le conseille !
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Par Gérard Poitou. MagCentre.
