Du 15 novembre 2025 au 1er mars 2026, la Monnaie de Paris consacre une exposition exceptionnelle à Maurits Cornelis Escher, maître néerlandais des illusions d’optique et des architectures impossibles. Plus de 200 œuvres, dont des gravures emblématiques, des esquisses inédites et des pièces commémoratives, invitent le public à plonger dans un univers où art, mathématiques et philosophie se rencontrent. Cette rétrospective, première du genre en France, met en lumière le parcours d’un artiste fasciné par la géométrie, les pavages et les paradoxes visuels, dont l’influence dépasse largement le cadre de l’art pour toucher la science, le design et la culture populaire. Exposition M. C. Escher à la Monnaie de Paris : une plongée dans les mondes impossibles du maître des formes géométriques !
M.C. Escher, l’homme derrière le génie graphique
Né en 1898 à Leeuwarden, aux Pays-Bas, Maurits Cornelis Escher grandit dans un environnement où la rigueur scientifique de son père, ingénieur, côtoie sa propre passion pour le dessin. Malgré des études chaotiques et un échec à l’examen final du secondaire, il intègre en 1919 l’École d’architecture et des arts décoratifs de Haarlem, où il se tourne définitivement vers la gravure, influencé par son professeur Jesserun de Mesquita. Ses voyages en Italie et en Espagne, notamment à l’Alhambra de Grenade, marquent un tournant : les motifs géométriques et les pavages mauresques éveillent en lui une fascination pour les structures mathématiques et les illusions d’optique, qui deviendront la signature de son œuvre.
Installé en Italie jusqu’en 1935, Escher y puise son inspiration dans les paysages et l’architecture, avant de revenir aux Pays-Bas, où il développe un style unique, mêlant précision technique et imagination débridée. Malgré son succès tardif, il reste toute sa vie un artiste discret, refusant de s’associer à un mouvement ou à une école, préférant explorer en solitaire les limites de la perception et de la représentation, avec une œuvre, à la fois poétique et rigoureuse.
L’œuvre d’Escher : entre mathématiques, art et illusion
L’œuvre d’Escher s’inscrit à la croisée de l’art et des mathématiques sans se confondre avec l’un ou l’autre. Tesselations, symétries, anamorphoses et constructions impossibles composent son vocabulaire. Longtemps abordé par des mathématiciens fascinés (et réciproquement par des artistes), Escher a inspiré des dialogues interdisciplinaires — de la topologie aux sciences visuelles — sans pour autant se réclamer d’une école scientifique : son génie tient à la capacité d’expérimenter visuellement des propriétés mathématiques (invariance, bijection, dualité) et de les transformer en images poétiques.
Son influence est vaste : graphisme, design, cinéma (notamment dans la manière de questionner l’espace), jeux vidéo et pédagogie visuelle y puisent des ressources. Les artistes contemporains et les chercheurs continuent d’explorer ses procédures — métamorphoses graduelles, répétitions à l’infini, mise en abîme — comme autant de stratégies pour renouveler la représentation. En somme, Escher offre un laboratoire esthétique où la forme devient démonstration — et la démonstration, étonnement esthétique.
L’exposition à la Monnaie de Paris : une immersion dans l’impossible
La Monnaie de Paris accueille, pour la première fois en France, du 15 novembre 2025 au 1er mars 2026, une rétrospective qui rassemble plus de 200 œuvres et un parcours immersif articulé autour des thèmes-phares de l’artiste. On y retrouve des pièces emblématiques — Main avec sphère réfléchissante (1935), Métamorphose II (1939), Jour et Nuit (1938), Montée et Descente (1960) — mises en regard d’études, d’épreuves et d’installations interactives permettant d’expérimenter les mécanismes perceptifs d’Escher. Le commissariat privilégie une mise en scène didactique : notices claires, découpes thématiques (perspectives et trompe-l’œil ; répétition et motif ; nature et architecture) et stations ludiques pour déconstruire les procédés de l’artiste. La scénographie joue avec l’architecture même de la Monnaie, alternant salles intimistes pour la gravure et espaces plus larges pour les installations immersives.
À découvrir en famille
L’exposition M.C. Escher est une sortie idéale pour les familles. Les enfants, dès 5 ans, peuvent explorer les illusions d’optique et les jeux de perspective, tandis que les adolescents découvrent les liens entre art et mathématiques. Par exemple :
- Cycle 2 (CP-CE2) : Les pavages et les symétries, abordés en géométrie, trouvent un écho direct dans les œuvres d’Escher, comme L’Air et l’Eau (1938).
- (CM1-6e) Cycle 3 : Les notions de perspective et d’illusion optique, étudiées en arts plastiques et en sciences, sont illustrées par Relativité ou Belvédère.
- Cycle 4 (5e-3e) : Les transformations géométriques et les objets impossibles, comme le triangle de Penrose, complètent les cours de mathématiques et de technologie.
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Hakim Aoudia.
