Au sein de nos crèches, la participation des tout-petits est une valeur essentielle de notre projet éducatif. Elle repose sur la conviction que chaque enfant, dès ses premiers mois, est capable de faire des choix, d’exprimer ses envies et d’agir pour lui-même. Participer, c’est être reconnu comme un acteur à part entière de la vie collective, sentir que ce que l’on fait ou dit a du sens et de la valeur pour les autres. Ce droit fondamental, inscrit dans la Convention internationale des droits de l’enfant, se vit au quotidien dans nos pratiques, nos aménagements et notre posture professionnelle.
Le tout-petit, une personne à part entière
Dès son arrivée à la crèche, l’enfant est accueilli avec ses propres besoins, émotions et capacités. Nous considérons qu’il participe dès qu’il ose s’exprimer : choisir un livre à lire, s’installer dans un endroit calme, manifester une préférence pendant un temps de jeu. Ces gestes, anodins en apparence, révèlent une véritable prise d’initiative et traduisent son implication dans la vie du groupe. Les professionnelles valorisent ces envies par l’écoute et la verbalisation : “Tu as eu une idée différente, et ça fonctionne aussi.” Ces mots soutiennent la confiance en soi et nourrissent le sentiment d’exister comme individu au sein du collectif.
Des espaces (re)pensés pour les enfants
Pour que la participation devienne possible, l’environnement doit être adapté. Nos espaces sont pensés à hauteur d’enfant : coins lecture en libre accès, matériel varié et visible, zones de jeux ouvertes et modulables. Les repas, les soins et les temps de transition sont également des moments d’autonomie. L’enfant peut choisir la quantité qu’il souhaite manger, se servir seul ou participer à son propre soin, toujours accompagné. Ces aménagements concrets traduisent notre volonté d’offrir à chaque enfant la liberté d’explorer, d’expérimenter et de faire par lui-même dans un cadre sécurisant.
L’adaptation permanente des professionnelles
Observer, écouter, ajuster sont les clés de notre accompagnement. Les professionnelles repensent régulièrement leurs pratiques à partir des observations du quotidien. Il s’agit de ralentir le rythme pour laisser à l’enfant le temps d’essayer, de se tromper, de recommencer. Les rituels évoluent pour laisser davantage de place à la parole et aux choix des enfants, qu’il s’agisse d’un nouveau chant, d’un rangement repensé ou d’une activité initiée par eux-mêmes. Des détails, comme attendre qu’un enfant tende les bras avant de le porter ou de le laisser finir ce qu’il fait avant d’intervenir sont des ajustements qui changent la qualité des interactions et renforcent la confiance mutuelle entre enfants et adultes.
Encourager la participation à la maison
Nous invitons les parents à soutenir ce droit en invitant l’enfant à prendre part aux petits gestes du quotidien : choisir ses vêtements, mettre la table, participer au rangement, donner son avis. Ces moments simples renforcent son autonomie et lui montrent que sa parole compte. Faire confiance à la compétence naturelle de l’enfant, c’est lui offrir la plus belle preuve de respect et de considération.
La participation, c’est permettre à chaque enfant d’être acteur de sa journée, à son échelle, dans un environnement où il se sent écouté, reconnu et libre d’agir.