Au cœur du Finistère, le Parc naturel régional d’Armorique s’étend des monts d’Arrée à la vallée de l’Aulne, en passant par la rade de Brest et jusqu’à la presqu’île de Crozon et les îles de la mer d’Iroise. Créé en 1969, il est le 2e Parc naturel régional de France et le premier de Bretagne.
La rade de Brest est l’une des plus grandes rades naturelles d’Europe, caractérisée par des côtes très découpées (350 kilomètres linéaire au total) et des paysages uniques. Cet immense plan d’eau est relié à la mer d’Iroise et à l’Océan Atlantique par un passage étroit nommé le goulet. Des habitats marins remarquables et sensibles y sont présents et de nombreux oiseaux viennent dans la rade de Brest pour hiverner ou nicher. La partie sud est ainsi classée site protégé Natura 2000 depuis 2014 et le Parc naturel régional d’Armorique est opérateur de ces sites Natura 2000.
Ce territoire marin compte aussi parmi les sites bretons les plus riches en diversité de coquillages. L’activité conchylicole y est pratiquée depuis plus d’un siècle. Le secteur abrite l’un des deux derniers bassins de captage de l’huître plate, espèce menacée et native des côtes bretonnes. Introduite il y a une cinquantaine d’années, l’huître creuse (Crassostrea gigas) a progressivement colonisé l’ensemble des estrans de la rade. Ces stocks sauvages très importants assurent presque chaque année un captage particulièrement abondant. Malgré une qualité d’eau parfois défavorable, l’ostréiculture demeure la dernière activité conchylicole de la rade de Brest. L’élevage de l’huître creuse est opéré en rade de Brest depuis les années 1970 et s’effectue sur des structures métalliques (tables ostréicoles surélevées) disposées sur les concessions accordées sur le Domaine Public Maritime (DPM). Issues d’écloserie ou de captage naturel, les jeunes huîtres sont mises en poche sur ces tables à l’âge de 6-8 mois et élevées pendant 3-4 ans au bout desquels l’huître atteint une taille commercialisable. Il y a actuellement 38 entreprises en activité sur le secteur, donc 19 entreprises locales.
Les friches conchylicoles sont des concessions qui ne sont plus exploitées sur lesquelles d’anciennes installations ont été abandonnées. Ces installations sont colonisées par différentes espèces, notamment l’huître creuse. Elles peuvent ainsi rester de nombreuses années non exploitées à l’état de friche et peuvent à terme poser différentes problématiques : déchets visuels, envasement accru, entrave à la navigation et circulation sur l’estran, déséquilibre biotique et prolifération d’espèces néfastes pour le milieu et/ou pour la profession ostréicole (refuge de différents prédateurs, sources de pathogènes potentiels). Mais, dans certains cas, elles peuvent également être à l’origine de la création d’un récif biogénique, constituer des zones présentant une richesses biologique importante et devenir des zones d’émission de larves d’huîtres, utile au captage ostréicole.
