DataPlain est une jeune entreprise logicielle installée à Nice Côte d’Azur, spécialisée dans la protection des données personnelles et sensibles. Elle cible les petites et moyennes entreprises qui doivent se conformer au RGPD et protéger les informations de leurs clients.
Son premier produit est une extension Chrome gratuite capable de détecter onze types de données personnelles en anglais et en français, avec un taux de précision actuel d’environ 96–97 %. Une couche dédiée au navigateur et de nouveaux modules pour Slack, WhatsApp et la protection de documents seront déployés progressivement en 2026. L’entreprise prévoit de créer cinq emplois en trois ans à Nice.
Notre entretien avec la fondatrice, Kathrine Yanchenko (en photo).
Quel parcours vous a conduit à créer l’entreprise ?
Kathrine Yanchenko : J’ai étudié l’informatique et la linguistique, avec un diplôme principal en informatique. J’ai ensuite travaillé dans plusieurs fonctions IT — développement, assurance qualité, support — avant de devenir responsable senior des opérations.
Ce dernier poste réunissait les aspects techniques et métier et m’a donné une vision claire du fonctionnement d’une entreprise et des besoins réels des clients. En parallèle, j’ai constaté une demande croissante en matière de protection de la vie privée et j’ai commencé à analyser la façon dont les entreprises évoluent dans ce contexte, ainsi que la difficulté qu’elles rencontrent pour protéger leurs actifs.
J’ai obtenu des certifications en cybersécurité et en protection de la vie privée afin de renforcer ma compréhension technique et métier.
DataPlain est née de ce constat.
Comment l’idée initiale de DataPlain a-t-elle évolué vers sa version actuelle ?
K.Y. : Au début, je voulais créer un système tout-en-un. J’ai rapidement compris que la plupart des entreprises préfèrent la flexibilité. Elles veulent pouvoir choisir et ajuster les outils qu’elles utilisent selon les risques et les priorités qui leur sont propres.
Aujourd’hui, DataPlain est un ensemble de produits de protection des données que les entreprises peuvent adapter à leurs besoins. Je me concentre sur les PME car elles sont très vulnérables. Elles n’ont généralement ni les budgets, ni les responsables techniques, ni les conseillers juridiques ou sécurité que possèdent les grands groupes. Elles doivent pourtant protéger les données personnelles et sensibles, et ont donc besoin d’outils simples et efficaces.
Quelles sont vos activités sur Nice Côte d’Azur ? Quels produits sont disponibles ?
K.Y. : Pour le moment, un produit est disponible : le navigateur DataPlain, sous forme d’extension Chrome gratuite.
Si vous disposez d’un texte et que vous n’êtes pas certain de pouvoir le copier-coller sur différents sites ou dans un outil comme ChatGPT, vous pouvez d’abord l’analyser avec l’extension. Avant d’envoyer quoi que ce soit, vous vérifiez ainsi que vous ne révélez pas de données sensibles.
L’extension détecte les données personnelles et sensibles en anglais et en français et prend en charge onze types d’informations sensibles. Vous collez votre texte dans l’extension, qui identifie et masque automatiquement les éléments qui ne doivent pas être exposés.
Que va changer le futur navigateur et quelle est votre feuille de route 2026 ?
K.Y. : La version actuelle fonctionne bien, mais repose sur le copier-coller. L’étape suivante consiste en une couche de détection en temps réel dans le navigateur. Au lieu de coller du texte manuellement, les utilisateurs bénéficieront d’une protection au fil de la saisie, sur l’ensemble du web. Lorsqu’ils écrivent un e-mail, discutent via une interface web ou remplissent un formulaire, le système détectera les données sensibles en temps réel et les alertera avant toute exposition.
En parallèle, je travaille sur trois produits supplémentaires. Le premier cible Slack, où de nombreuses PME échangent avec leurs clients et partagent factures, contrats et informations d’identité sans vision globale. Le second applique la même logique à WhatsApp, très utilisé par les petites entreprises et les travailleurs indépendants. Le troisième concerne la vérification documentaire : analyser les fichiers avant leur dépôt ou leur réutilisation et signaler les données personnelles ou sensibles devant être masquées ou traitées avec prudence.
Comment percevez-vous votre rôle auprès des PME ?
K.Y. : La sécurité, la conformité, la cybersécurité et la protection des données demandent des connaissances spécifiques. Tout le monde ne les possède pas, et je ne pense pas que cela doive être une obligation.
Lorsque quelque chose semble trop complexe, on a tendance à le repousser. Ma vision est que DataPlain agisse comme un intermédiaire. Nous gérons la partie complexe en arrière-plan. Les utilisateurs n’ont pas besoin de connaître l’ensemble des technologies ou des détails juridiques ; ils ont simplement besoin d’informations claires et de choix simples. Nous fournissons la détection, la catégorisation et les alertes ; l’entreprise garde le contrôle des décisions finales.
Vous avez choisi d’implanter DataPlain à Nice. Pourquoi cette région en particulier ?
K.Y. : Lorsque j’ai étudié les programmes d’accompagnement et les pays où je pouvais m’installer, je cherchais un lieu réunissant plusieurs éléments : un écosystème solide et d’innovation, l’accès aux talents et un soutien stratégique des acteurs locaux.
Nice Côte d’Azur rassemblait tous ces éléments. Avec l’aide de Jean-François Chapperon de Team Nice Côte d’Azur, de la French Tech Côte d’Azur et d’autres personnes impliquées, la région s’est révélée être un très bon choix. Il existe un accès aux universités, aux incubateurs, et de nombreuses personnes souhaitent rester ou venir y travailler.
C’est également un territoire accueillant de nombreux événements et conférences. On n’a pas l’impression de devoir se rendre constamment à Paris ou à Berlin.
J’ai été positivement surprise par la manière dont la région combine un cadre de vie paisible avec une forte dynamique. Le mode de vie est agréable, mais il y a en même temps beaucoup de jeunes et plusieurs universités. L’énergie autour de la technologie et de l’innovation est très présente.
Souvent, lorsqu’on pense à un climat agréable, on imagine que les gens ne sont pas concentrés sur le travail ou les études. Ici, j’observe les deux : on peut profiter d’un bon équilibre de vie tout en étant au cœur d’activités et de conférences.
Comment Team Nice Côte d’Azur vous a-t-elle accompagnée ?
K.Y. : Lorsque l’on se trouve hors de France sans aucun contact dans l’écosystème, il est difficile de savoir qui approcher, comment se connecter ou comment obtenir des réponses.
Avec Jean-François Chapperon, les choses ont été très simples. Il a été très réactif et m’a donné une vision claire de l’écosystème : les principaux acteurs, les personnes à contacter, celles avec qui échanger. Par exemple, nous avons travaillé avec Farouk Raïs de la French Tech Côte d’Azur avant même mon arrivée en France, puis après aussi.
Il était important pour moi d’avoir une personne ressource. Même s’il ne pouvait pas répondre directement, il trouvait d’autres interlocuteurs ou partageait son expérience. Cela m’a beaucoup aidée alors que j’étais encore à l’étranger, pour me connecter à l’écosystème et m’intégrer plus facilement en arrivant. Cela m’a aussi aidée à décider où implanter l’entreprise et qui solliciter à chaque étape.
J’ai également participé à une période d’incubation à SKEMA Business School et j’ai une relation étroite avec le réseau French Tech. Récemment, j’ai terminé un programme d’incubation avec Interfaces, un incubateur parisien qui a organisé une édition spéciale Côte d’Azur à Nice. Tous ces acteurs ont contribué à soutenir DataPlain au démarrage.
Vous avez mentionné des développements et de nouveaux produits pour 2026. Quels sont vos projets de recrutement ?
K.Y. : L’une de mes priorités est désormais le recrutement. L’entreprise est créée ; la prochaine étape consiste à accueillir une autre personne. Ce pourrait être un cofondateur travaillant avec moi ou un technicien ou développeur.
Il n’est pas possible de tout faire seule : on ne peut pas conduire l’opérationnel, le développement métier et le développement technique au même rythme lorsque l’on est seule. Je souhaite commencer modestement, lancer la commercialisation puis croître. La croissance doit être alignée sur des chiffres réalistes, des ventes et des projections. L’objectif est d’atteindre environ cinq personnes en trois ans.
Quel type de profil recherchez-vous pour ce premier recrutement ou potentiel cofondateur ?
K.Y. : Je recherche une personne dotée d’un solide bagage technique, motivée à développer un produit innovant et à participer à sa construction. Travailler dans une start-up ne signifie pas percevoir immédiatement le même salaire que dans un grand groupe ; cela demande un état d’esprit différent.
J’ai besoin de quelqu’un qui aime les défis et la résolution de problèmes non standard, dont les compétences sont complémentaires aux miennes afin de couvrir davantage de sujets ensemble.
Quel message souhaitez-vous adresser aux entreprises locales, clients potentiels et partenaires ?
K.Y. : Aux clients potentiels, en particulier les PME, je souhaite dire que la sécurité peut être simple. Nous pouvons vous aider à la rendre simple. Si vous ne savez pas par où commencer ou si vous vous sentez dépassés, contactez-nous. Nous pouvons vous proposer un plan personnalisé et des conseils sur les produits adaptés — qu’ils viennent de DataPlain ou d’autres fournisseurs.
Aux partenaires et autres entreprises tech, nous serions ravis de collaborer et de voir comment contribuer ensemble à l’écosystème IT français.
Informations de contact :
Site internet : https://www.dataplain.tech/
Emails : Kathrine.Yanchenko@gmail.com / support@dataplain.tech
Liinkedin : https://www.linkedin.com/in/kathrine-ianchenko/
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