Les huit Salopards de Quentin Tarantino, ou le film d'un univers hostile où tout peut arriver ! - CulturAdvisor

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Le film s’ouvre sur une scène totalement grandiose ! Celle d’une diligence s’acharnant à avancer en affrontant le blizzard, dans le paysage glacial et désolé des montagnes du Wyoming enneigée. Avec la musique d’Enio Morricone, qui nous arrache de notre fauteuil, nous voilà soudain hors du temps, dans un espace hostile et fantastique où tout peut arriver… Les huit Salopards de Quentin Tarantino, avec Samuel L. Jackson, Kurt Russell et Jennifer Jason Leigh, ou le film d’un univers hostile où tout peut arriver !

Action !

Et quand l’action commence, c’est à la hache que Quentin Tarantino découpe le dialogue de brutes qui s’engage entre les deux chasseurs de primes. Ainsi, la caméra virevolte (et nous avec) autour de la diligence, dans un montage frénétique où la continuité spatiale n’a plus aucune importance dans cet enchainement de plongée/contre plongée, gros plan/plan large et rattrapage de point à l’arrache !

Un western

Le western se pose alors dans cette mercerie-auberge, où bien des personnages à la mine patibulaire (“mais presque” aurait dit Coluche) ont trouvé refuge, en attendant la fin de cette folle tempête, et dans un respect parfait des unités de la tragédie classique de temps, de lieu et d’action. Ainsi, Tarantino nous livre près de deux heures de dialogue incisif entre ces huit salopards sans foi ni loi, mais diablement tordus, avec en toile de fond une version théâtrale de l’histoire des États-Unis, dont certains disent qu’elle parle trop, comme si l’on pouvait dire que les dialogues chez Shakespeare étaient trop longs…

Un noir n’est en sécurité que si le blanc est désarmé” Major Marquis Warren.

Les huit Salopards de Quentin Tarantino, avec Samuel L. Jackson, Kurt Russell et Jennifer Jason Leigh, ou le film d’un univers hostile où tout peut arriver !

Une plaie toujours ouverte

Avec ce retour sur l’après Guerre de Sécession, Tarantino nous replonge dans un de ses sujets de prédilection, cette plaie toujours ouverte du rapport entre les blancs et les noirs, quand il aura fallu près de deux siècles pour que la plus ancienne communauté immigrée aux Amériques, voit l’un de ses membres élu à la présidence des États-Unis.

Que dire alors du passé de nos guerres coloniales, et de la lâcheté mémorielle qui caractérise encore bien de nos discours historiques ?…

Après les spaghettis, voici la sauce tomate

Et puis, avec roublardise, pour en remettre une couche dans le suspens, le narrateur intervient en voix off au début du chapitre quatre, quand le western se transforme en version “Dix petits nègres” d’Agatha Christie, où les protagonistes-suspects vont s’éliminer un à un dans un huis clos où le colt devient le bras armé de la fatalité ; nous plongeant dans une pornographie sanguinolente, bien inutile au propos du film, mais qui semble l’indispensable signature d’un film de Tarantino. Dommage !

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Par Gérard Poitou. MagCentre.

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