Comment mène-t-on une semaine d’ateliers théâtre auprès de lycéen·nes néophytes ? - La Passerelle

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Après avoir découvert l’année dernière, Qui a cru Kenneth Arnold ? lors d’une représentation dans leur établissement scolaire et CAVERNE en octobre dernier, les élèves du Lycée Jean Moulin (Saint-Brieuc) ont participé à un projet d’écriture et de mise en voix avec le Collectif OS’O, artistes associé·es de la scène nationale. Pour vous raconter cette semaine (du 2 au 6 décembre 2024) , trois lycéen·nes (Ophélie, Aaliyah et Diego) en classe de 1ère SAPAT (Service aux personnes et aux territoires) ont interrogé Tom Linton et Shanee Krön, comédien·nes et intervenant·es à l’issue de cette action scolaire :

« Diego : Est-ce que votre travail avec des lycéen·nes modifie votre rapport à la scène ?

Tom  : J’ai commencé le théâtre à vos âges et chaque fois que je fais des ateliers, […] ça me rappelle pourquoi je fais cela et le sens que cela a.

Shanee : Au théâtre, on vous demande de sortir de votre timidité, de votre carapace et de votre gêne. Si à la fin de la semaine, s’adresser aux autres est devenu plus facile pour vous, notamment en classe, c’est que le pari est réussi. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais pendant toute la semaine, j’ai souhaité que vous preniez conscience de votre corps, de décroiser bras et jambes. C’est important de prendre conscience que son corps peut être puissant et véhiculer des émotions. On a aussi tendance à sous-estimer cela, mais que vous vous amusiez, c’est primordial.

T : Le langage, comment arriver à vous parler, c’est une vraie difficulté. Trouver le juste milieu entre trop simplifier et utiliser un jargon de théâtreux que vous ne comprendriez pas.

S : Le risque que vous vous fermiez et que vous nous adressiez plus la parole de la semaine, il est réel. On l’a ressenti plusieurs fois cette semaine. Pour nous c’est complexe, on a eu de grands moments de stress, déjà avant de vous rencontrer, mais aussi pendant la semaine. Cela nécessite beaucoup d’énergie, d’être celui ou celle qui va mener et guider le groupe. Face à ces situations, on doit se demander « Est-ce trop farfelu ? Faut-il faire plus simple ? » Il fallait que les activités soient à la fois abordables pour celles et ceux qui n’ont jamais fait de théâtre, mais en même temps que cela vous challenge un petit peu. Il faut une bonne banque d’idées *rires* pour ne pas faire quelque chose d’ennuyeux pour vous et pour nous.

Ophélie : J’avais beaucoup d’appréhensions en arrivant lundi. Je suis quelqu’un de timide et réservée. À plusieurs moments dans la semaine, je me suis étonnée, j’ai eu plus confiance en moi, j’osais plus car il n’y avait pas de jugements en face. Je suis fière du travail que j’ai apporté de cette semaine.

Recapiti
Erwan Maguet