Le 26 novembre 2024, le collectif JOP 2030 a lancé un recours en référé-liberté pour empêcher la signature du contrat olympique liant le CIO aux régions organisatrices que sont Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
En marge des Jeux Olympiques et Paralympique de Paris, le Comité international Olympique avait officialisé l’attribution « sous conditions » des JO d’hiver Alpes 2030 à la France, unique candidat encore en lice pour accueillir cet événement. Mais dans un contexte de dérèglement climatique qui s’accentue, beaucoup se posent la question de l’utilité de maintenir encore ce type de compétitions, d’autant plus en milieu alpin, où l’augmentation des températures a encore plus de conséquences. Ainsi, le collectif d’opposition JOP 2030 a lancé un recours en référé-libérté afin d’empêcher la signature du contrat olympique liant le CIO aux régions organisatrices Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Une candidature française sans référendum
Il y a un an de cela, le CIO recalait les candidatures de la Suède et de la Suisse car « les soutiens politiques et populaires ne sont pas manifestes et encore moins assurés » assurait-on du côté de Lausanne. En effet, pour que la candidature soit validée de manière définitive, un référendum auprès des citoyens aurait été organisé dans ces 2 pays avec un risque élevé que le « non » l’emporte. Ce fut le cas pour nos voisins helvètes avec le dossier « Sion 2026 », qui n’avait alors pas convaincu l’opinion publique.
Dans ce contexte, seule la candidature française Alpes 2030 « imposait » l’organisation de cet événement à sa population. Entre le manque d’enneigement obligeant de plus en plus le recours à la neige artificielle, la nécessité de construire trois villages olympiques sur les cinq prévus ou encore des travaux pour créer de nouveaux axes routiers, les populations locales s’inquiètent. Pas certain, qu’un référendum auprès des citoyens aurait débouché sur un avis favorable.
Au regard du peu de considération des présidents des deux régions portant la candidature sur les enjeux climatiques – en décembre 2023, le conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes avait décidé de supprimer une subvention de 620 000€ à une association signataire d’une tribune pour des Jeux Olympiques respectueux de l’environnement -, l’interrogation sur les promesses de Jeux responsables et au budget modeste est légitime. Concernant le second point, France 2 rapportait justement ce lundi 16 décembre que le budget de cette édition “s’annonce lourdement déficitaire.”
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Un recours juridique inédit
C’est dans ce cadre que l’association JOP 2030 a lancé un recours juridique inédit dans l’espoir d’empêcher l’organisation de cet événement. Comme le stipule la convention d’Aarhus sur l’accès à l’information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement dont la France est signataire, le grand public doit participer à la prise de décisions ayant des incidences sur l’environnement. Ce qui n’a clairement pas été le cas dans le cas du dossier « AuRA-PACA ».
« Il existe une liberté fondamentale : celle de vivre dans un environnement sain. Dès qu’un projet risque de porter atteinte à cet environnement, les personnes doivent être informées et consultées » précisait récemment Delphine Larat, juriste et membre du collectif citoyen JOP 2030 à nos confrères de Reporterre. À travers cette action, les protagonistes souhaitent voir l’ouverture d’un référendum public, et que les citoyens soient informés sur les enjeux et impacts environnementaux des Jeux d’hiver en amont de la signature du contrat olympique : fortes émissions de CO2, artificialisation des sols, atteinte à la biodiversité…
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Cette affaire soulève une question de taille. L’organisation de Jeux olympiques et paralympiques d’hiver a-t-elle encore du sens, dans ce contexte de crise climatique ?