Paulin Hyac, 18 ans au service de l’émancipation des communautés paysannes malgaches - AVSF - Agronomes & vétérinaires sans frontières

Compatibilità
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Séduit par les valeurs portées par l’association, c’est en 2005 que Paulin Hyac fait son entrée à AVSF. Responsable projet, puis coordinateur à différents niveaux : autant d’occasions de mettre son expertise au service des familles paysannes et de mesurer l’impact de nos projets sur le long terme.

S’ils représentent près de 80 % de la population de Madagascar, les paysans et paysannes sont pourtant trop souvent délaissés par les services et les politiques publiques. Dans ce contexte, Paulin rappelle le rôle déterminant d’organisations telles qu’AVSF pour améliorer les conditions de vie des familles rurales. Lorsqu’on lui demande ce qui l’a rendu le plus fier au cours de sa carrière, deux choses lui viennent immédiatement à l’esprit : la formation et la reconnaissance des auxiliaires communautaires de santé animale (ACSA), et la structuration d’organisations paysannes fortes, capables de produire en bio et de vendre sur des marchés équitables à l’international.

Un accompagnement dans la durée

Comme le souligne Paulin, des projets de deux ou trois ans sont loin d’être suffisants pour aboutir à des changements de pratiques pérennes et des organisations paysannes autonomes. Il faut du temps, une dizaine d’années au moins, pour que les paysans puissent réellement s’approprier les techniques, ajuster leurs pratiques, s’organiser, monter en compétences, trouver des débouchés stables, etc. Mais les résultats sont là. Constater après un travail de longue haleine que les organisations paysannes accompagnées parviennent à améliorer durablement leur production, à certifier leurs produits et à les commercialiser constitue une réelle fierté pour l’agronome fraîchement retraité.

Il revient également sur l’évolution de l’approche d’AVSF et de sa manière de travailler qui influe encore aujourd’hui sur celle d’autres acteurs du développement. « Ce qu’AVSF promeut, c’est une approche horizontale. On ne vient pas avec des itinéraires techniques tout faits en disant aux paysans ce qu’ils devraient faire ou ne pas faire. Sinon une fois le projet terminé, il ne reste rien. » Ce qui a porté ses fruits, c’est la co-construction. Grâce à un auto-diagnostic, l’équipe part des besoins des paysans, de leurs objectifs et des moyens dont ils disposent pour les atteindre. De là, des programmes adaptés et durables sont élaborés conjointement. Il insiste sur l’importance de dispositifs tels que les formations et temps d’échange entre pairs, les « paysans relais » ou les champs-écoles pour élaborer, tester et diffuser de nouvelles pratiques efficaces.

Recapiti
Aline Abderahman