Inscrivez-vous sur ce lien pour recevoir gratuitement et directement notre newsletter dans votre boite mail !
L’Union européenne se trouve à un tournant de civilisation, les Européens doivent se mobiliser pour faire de l’Europe une puissance démocratique majeure du XXIème, à l’avant-garde des grandes transformations technologiques, sociétales et climatiques. Dans un contexte de rééquilibrage géopolitique et géo-économique, EuropaNova souhaite apporter une contribution impactante dans cette nouvelle réalité. Rien ne peut se faire sans votre fidélité et votre soutien. C’est pourquoi nous vous invitons à faire à un don (défiscalisé à 66 %) à notre association reconnue d’intérêt général.
Si vous souhaitez devenir des partenaires de notre newsletter, vous pouvez contacter Isabelle Négrier, Directrice générale d’EuropaNova : isabelle.negrier@europanova.eu
Comité de rédaction : Guillaume Klossa, Isabelle Négrier, Aïda Noël.
Chers lectrices et lecteurs européens,
EuropaNova a engagé un dialogue avec Mario Draghi et Emmanuel Macron à l’occasion du débat sur « l’avenir de la compétitivité européenne », le 13 novembre 2024, au Collège de France.
Au Collège de France, Guillaume Klossa, Président d’EuropaNova, et Isabelle Négrier, Directrice générale, ont pris part à un échange avec le Président Emmanuel Macron et plusieurs experts, portant sur le thème de « l’avenir de la compétitivité européenne ». L’événement s’est déroulé en présence de Mario Draghi, ancien Président du Conseil des ministres d’Italie et auteur du « Rapport Draghi », dont les principales recommandations sont les suivantes : innover pour réduire le fossé technologique, élaborer un plan commun pour la décarbonisation, et renforcer la sécurité tout en assurant l’indépendance de l’Europe.
Ce fut aussi l’occasion pour Isabelle Négrier, Directrice Générale, de présenter le rapport du Conclave 2024 à Mario Draghi, qui répond à la même exigence d’investir massivement dans la recherche et l’innovation de rupture, notamment dans le domaine de la défense. Le rapport souligne également l’importance de promouvoir, au plus haut niveau européen, l’élaboration d’un code européen du droit des affaires, destiné à soutenir l’entrepreneuriat en Europe.
Pour toute question, n’hésitez pas à contacter Isabelle Négrier, Directrice Générale
d’EuropaNova : isabelle.negrier@europanova.eu / +33 (0) 6.22.75.55.48.
Comité de rédaction d’EuropaNovaNews : Guillaume Klossa, Isabelle Négrier, Aïda Noël
EuropaNova
Géopolitique
LE G20 DE RIO : DES AVANCÉES LIMITÉES, MAIS DES INITIATIVES MARQUANTES
Les 18 et 19 novembre 2024, Rio de Janeiro a accueilli la 19e édition du G20, un sommet marqué par l’absence de percées majeures, mais aussi par des initiatives significatives, notamment dans les domaines de la lutte contre la faim et la pauvreté, ainsi que la fiscalité des plus riches.
En ce qui concerne la lutte contre la faim, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a fait de cette thématique une priorité de ce sommet. En ouverture, il a décrit la faim comme une « plaie qui fait honte à l’humanité », appelant à une action collective. L’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté, soutenue par tous les membres du G20, a vu le jour à Rio. Cette initiative va bien au-delà des pays du G20, avec l’adhésion de 82 pays et de nombreuses organisations internationales, dont la FAO et le Programme alimentaire mondial. Lula, qui a mis l’accent sur les enjeux économiques plutôt que sur les crises géopolitiques, a ainsi démontré un leadership fort dans la mobilisation pour une cause vitale pour des millions de personnes à travers le monde.
Autre grand sujet abordé : la question de la taxation des milliardaires. Le Brésil, qui a mis ce thème à l’agenda du G20, a mis en avant l’idée d’une taxation minimale de 2 % sur la fortune des 3 000 personnes les plus riches du monde. Ce projet, soutenu par l’économiste Gabriel Zucman, pourrait rapporter entre 200 et 250 milliards de dollars par an, destinés à financer la lutte contre les inégalités et le changement climatique. Toutefois, l’opposition de certains membres, notamment des États-Unis, pourrait freiner sa mise en œuvre à court terme, à cause des tensions politiques internes et des pressions des plus grandes fortunes.
Sur le plan ukrainien, le G20 a été marqué par une gestion prudente de la question. L’absence de Vladimir Poutine, en raison de son mandat d’arrêt international, a limité la capacité de la Russie à influencer les discussions. Toutefois, la Russie a été représentée par Sergueï Lavrov, et de nombreux partenaires de Moscou, dont la Chine et l’Inde, ont fait bloc pour éviter toute condamnation explicite de la Russie. Ainsi, la déclaration finale se contentait d’évoquer une« paix juste et durable » en Ukraine sans mentionner « l’agression russe ». Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a quant à lui exprimé sa déception face à l’absence de stratégie forte de la part des leaders du G20. Ce blocage soulignant ainsi la division croissante entre le Nord et le Sud sur les grandes questions internationales.
Enfin, la question climatique, qui représente l’un des défis mondiaux les plus urgents, a connu une issue décevante à Rio. Les dirigeants du G20 ont reconnu l’urgence du financement climatique sans pour autant avancer sur des mesures concrètes. La déclaration finale n’a pas repris l’engagement vers une sortie des combustibles fossiles, un principe clé qui avait été adopté lors de la COP28 à Dubaï. Cette approche timide, où les dirigeants ont préféré renvoyer la responsabilité à la conférence de Bakou, a été vivement critiquée par les ONG. Mick Sheldrick, cofondateur de l’ONG Global Citizen, a déclaré que« les dirigeants ne se sont pas montrés à la hauteur de l’enjeu », soulignant l’inefficacité des discussions climatiques du G20.
Économie
COMMENT RENDRE L’EUROPE PLUS PRODUCTIVE ?
En réponse aux dernières actualités d’EuropaNova, nous analyserons le rapport Draghi, qui propose des orientations clés pour réformer et stimuler la croissance durable en Europe. Parmi les 170 recommandations, plusieurs abordent ces questions cruciales : Accroître l’innovation, Harmonisation juridique, Développement de l’Intelligence artificielle, Transition écologique, Souveraineté stratégique et Simplification administrative. Des rapports similaires ont déjà été élaborés par la Commission européenne, mais pour ce rapport spécifique, il est important de souligner les trois scénarios futurs que Mario Draghi présente : Sortie, Paralysie et Intégration. Nous soutenons l’option de l’Intégration, afin de préserver la compétitivité européenne face aux États-Unis et à la Chine. Pour que ces ambitions deviennent une réalité, la volonté politique est essentielle, comme en témoigne la création d’une nouvelle agence de l’UE pour les crypto-actifs. En réponse à la politique « America First » du président américain Donald Trump, le président Macron insiste sur la nécessité d’une Europeréunie. Il souligne également l’importance de renforcer les marchés de capitaux pour soutenir l’investissement dans l’économie, une question cruciale pour l’avenir de la compétitivité européenne. L’économiste français Philippe Aghion a ajouté au moment de la table ronde au Collège de France (cf. en introduction) : « Nous avons besoin d’un marché de capitaux (…) pas seulement d’un financement bancaire ». Il est également essentiel de noter que les Européens épargnent trois fois plus que les Américains, mais investissent beaucoup moins. Comme l’a souligné Mario Draghi : « Nous épargnons trois fois plus que les Américains, mais cette épargne n’est pas dirigée vers les entreprises, contrairement aux États-Unis ». Enfin, le rapport Draghi et les interventions des personnalités politiques mentionnées mettent en évidence l’urgence de réformer et de dynamiser les mécanismes financiers européens pour encourager l’investissement productif, tout en maintenant la compétitivité de l’Europe sur la scène mondiale.
UE-MERCOSUR : LES AGRICULTEURS FRANÇAIS EN GUERRE CONTRE LA CONCURRENCE DÉLOYALE
Depuis le 18 novembre, les syndicats agricoles protestent en France contre l’accord de libre-échange entre l’Union Européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay, Bolivie). Cet accord, qui prévoit la suppression de presque tous les droits de douane, suscite des inquiétudes chez les agriculteurs européens, principalement en raison de la concurrence déloyale. Les produits concernées, tels que la viande et les céréales, sont en effet beaucoup moins réglementés en Amérique du Sud qu’en Europe. Bien que de nombreux pays de l’UE soutiennent cet accord, à l’image de l’Allemagne et de l’Espagne, la France quant à elle – soutenue par une large part de la classe politique – est le seul pays européen à y faire encore obstacle. Un débat et un vote sur le sujet auront lieu au Parlement français à partir du 26 novembre. Malgré l’opposition française, l’accord pourrait être contourné si celui-ci est scindé en deux parties distinctes. L’accord aurait des répercussions majeures sur l’agriculture et l’environnement, et le débat à venir pourrait intensifier