Un Chiroquois aux multiples facettes, dont la vie est marquée par une passion constante pour l’éducation et le théâtre.
La vie de Serge Archimbaud est liée à une heureuse coïncidence. Ses parents se sont rencontrés au Maroc, alors que son père, d’origines corse et héraultaise, était en charge de la réalisation des actualités marocaines dans le cadre de la coopération et sa mère, d’origine russe, travaillait déjà sur place. Ainsi, Serge voit le jour en septembre 1959, sous le soleil de Rabat. « Mon père a toujours été passionné de télévision, de cinéma et de théâtre » raconte le professeur de lettres tout juste retraité. « Il a d’ailleurs été diplômé de l’Institut des Hautes Études Cinématographique (IDHEC) et s’était initié au théâtre dès l’enfance avec la troupe de mon grand-père. » La petite famille rentre en France, à Paris, alors que Serge fête tout juste sa seconde année.
Il se souvient avec beaucoup d’émotion des spectacles de Guignol que ses parents l’emmenaient voir au jardin du Luxembourg, durant ses premières années. « Mes parents ont ensuite souhaité déménager pour avoir plus de place. C’est ainsi qu’en 1966 nous sommes arrivés à Chilly-Mazarin, au Domaine de Bel Abord, où j’habite toujours ! » se souvient Serge qui précise pour l’anecdote qu’ils avaient choisi ce lieu parce qu’il y avait le téléphone, contrairement aux autres logements qu’ils avaient visités.
Entré au CM1 à l’école du Centre (maintenant l’accueil de loisirs Petit Prince), Le jeune Chiroquois poursuit sa scolarité à l’école Pasteur puis au collège Les Dînes-Chiens jusqu’en 5e. « J’ai toujours eu une sensibilité slave et je voulais faire du Russe. J’ai dû pour cela poursuivre mes études à Athis-Mons jusqu’au lycée, à Marcel Pagnol, où enseigne aujourd’hui ma femme » s’amuse Serge qui décide ensuite de « partir à Paris pour faire sa vie » et entreprendre des études. Pour subvenir à ses besoins, l’étudiant travaille comme pigiste et attaché de pub pour le Nouvel Obs. « j’ai même gagné un voyage à New York parce que j’ai été le meilleur vendeur ». Une prouesse, lorsqu’on sait que le Chiroquois suit en parallèle plusieurs cursus universitaires, dont un en Cinéma et un en Histoire. Il a d’ailleurs été, plus tard, vice-président du Cinéma François-Truffaut aux côtés de Jean-Pierre Cruse, adjoint à la Maire en charge de la Culture et des Jumelages, ainsi que l’un des administrateurs de la MJC de Chilly-Mazarin durant plusieurs années. Mais revenons à ses études, qui se soldent pour Serge par deux licences, en lettres modernes et en littérature générale et comparée, à la faculté Censier-Daubenton (Paris III).
“Rencontrer Lamoure“
Le jeune acteur rêve de planches et suit des formations théâtrales, notamment les cours Ada Lonati ainsi que des stages à la Comédie-Italienne dirigés par Attilio Maggiulli, « Celui qui joue l’Italien dans Les Bronzés font du ski. » Malheureusement le théâtre ne le nourrit pas suffisamment sur le plan pécuniaire. Au-delà des jobs saisonniers sportifs qu’il apprécie, moniteur de planche à voile et de ski, Serge cherche un emploi qui lui « laisse du temps ». Il tente alors l’enseignement dans un lycée privé sous contrat. Après 3 mois d’essai, le Chiroquois s’y sent bien et se fait titulariser en 1986. « J’adorais ça. J’essayais d’être “le M. Cadet“ de mon lycée. C’était un professeur emblématique que tout le monde voulait avoir au Collège Les Dînes-Chiens » se souvient l’enseignant qui cependant réalise rapidement qu’enseigner prend beaucoup plus de temps qu’il ne s’imaginait. Pour autant, sa passion pour l’enseignement est plus forte et le conduit à passer avec succès le Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement du Second degré (CAPES) de lettres. Puis, au détour de la préparation de l’agrégation de lettres modernes en 1992, Serge « rencontre Lamoure ». Il démarre ainsi sa vie de famille aux côtés d’Alexandra Lamoure, professeure agrégée de lettres classiques au lycée Marcel Pagnol d’Athis-Mons et passionnée de danse, avec qui ils ont trois enfants : Perceval, Pénélope et « la petite dernière », Mélissandre, le premier bébé de l’année 2000 à Chilly-Mazarin, « qui a d’ailleurs fait la couverture du magazine de la Ville à l’époque ! »
Après avoir été au collège des Pyramides à Évry, « une année difficile mais c’est là où j’ai vu de très belles équipes éducatives », le professeur de lettres obtient un poste au Lycée Marguerite Yourcenar à la rentrée 2003 et y restera plus de 20 ans, « juste à côté des terrains de rugby. » Serge Archimbaud a toujours été sportif. Enfant, il a pratiqué le judo avant de se consacrer au rugby, « pour suivre les copains », rejoignant le club de Chilly-Mazarin avec lequel il poussera assez loin dans la compétition avant d’entamer ses études. Il reste l’un des Présidents des « Mildioux », l’équipe folklorique du club, « parce qu’on attaque la vigne en 3ème mi-temps ». Plus tard, le professeur de lettres se lance dans le Triathlon au club de Palaiseau, dont il devient Président le temps d’une année. En 2012, l’année de leur mariage célébré par Gérard Funès en petit comité, le Chiroquois accomplit l’exploit de terminer un Ironman (3,8km de natation, 180km de vélo et 42,195km de course en 12h30) à Roth, en Allemagne.
Après une carrière bien remplie, il a pris sa retraite à l’âge de 64 ans, il y a tout juste un an. Maintenant Serge a « l’impression de travailler encore plus, mais uniquement pour le plaisir ! » Entre peinture, musique et la reprise du russe, « à but récréatif », le Chiroquois a eu l’immense plaisir de jouer avec sa fille, Mélissandre (dans le rôle d’Élise) dans une représentation de “L’Avare“ de Molière, au Cinéma François-Truffaut, vendredi 11 octobre dernier. Serge a participé à de nombreuses productions théâtrales, telles que “Le Médecin malgré
lui“, “Le Malade imaginaire“, “Le Bourgeois gentilhomme“ et “L’École des maris“ de Molière, ainsi que “L’Île des esclaves“ et “La Colonie“ de Marivaux. Il est aussi metteur en scène du spectacle “Fables“, d’après l’oeuvre de Jean de La Fontaine.
Les projets à venir ne manquent pas. Jusqu’en décembre, il incarnera Grumio dans “La Mégère apprivoisée“ de Shakespeare, mise en scène par Jean-Luc Jeener. En janvier 2025, il jouera le rôle de M. Hochepaix dans “Mais n’te promène donc pas toute nue“ de Feydeau, mise en scène par Jonathan Le Guillou. Et à partir d’avril 2025, il interprétera le rôle de Gonzalo dans “La Tempête“ de Shakespeare, mise en scène par Ludovic Coquin au Théâtre du Nord-Ouest à Paris, « où nous sommes presque tous bénévoles », précise le retraité, principalement animé par la passion du théâtre. Depuis l’année dernière, il a fait plus de 20 représentations d’une pièce de Molière avec sa fille, ce qui le comble. « Avoir cette passion en commun avec ma fille et jouer avec elle sur scène est vraiment une expérience extraordinaire. » Finalement, le « pas encore grand-père » profite pleinement de ce moment riche et exaltant qu’il juge comme « l’une des plus belles périodes » de sa vie !