J’ai touché du doigt ce que voulait dire "Personne n'est jamais au bout de son histoire” - Frédéric Bailly - Groupe SOS

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5 novembre 2024 • ACTUALITÉS

Frédéric Bailly a rejoint le Groupe SOS il y a 29 ans. D’abord assistant de Jean-Marc Borello, fondateur du Groupe SOS, il a ensuite évolué au fil des années, élargissant sa palette d’expériences en même temps que l’organisation se diversifiait : commerce équitable, immobilier, aide internationale au développement… Immersion dans un parcours unique.

« J’ai une longue carrière dans le Groupe SOS ! J’ai démarré en 1995. J’ai bossé d’abord pendant quelques mois au sein de SOS Drogue international [premier nom du Groupe SOS]. J’ai été, en fait, le premier d’une longue lignée d’assistants de Jean-Marc Borello ! On m’a ensuite proposé de prendre la gérance de la Direction immobilière du Groupe SOS qui avait été créée justement lorsque j’étais arrivé en 95/96 pour développer une offre de logement social.

Quelques années plus tard, pendant que je dirigeais l’immobilier, le Groupe a été approché par une association, une petite association qui s’appelait Développement sans frontières. On lui a proposé de nous rejoindre et à l’époque, Jean-Marc m’a rappelé “Tu es l’un des seuls à parler anglais dans la boutique.” Et donc il m’a demandé, en parallèle de ma fonction de directeur général de la branche immobilière, de superviser cette activité qui intégrait le Groupe SOS. C’est comme ça qu’est né un petit pôle de structures œuvrant à l’international. Et puis ce pôle a continué de se développer… J’ai évolué avec, pour devenir vice-président exécutif du Groupe SOS en charge du secteur international tel qu’il existe aujourd’hui.

« J’ai passé quelques mois dans cette communauté avec une équipe de professionnels incroyables, avec des résidents qui avaient pour la plupart des parcours de vie très chaotiques et souvent de long parcours dans la toxicomanie et qui m’ont accueilli, je dois dire, de manière incroyable. »

Pendant toute ma carrière au Groupe SOS, à titre tout à fait personnel, j’ai même eu la chance vivre des expériences formidables. A une époque -j’étais encore jeune- Jean-Marc m’avait dit “Ecoute, je te propose d’aller passer quelques mois dans un établissement, pour changer un petit peu d’environnement, aller à la rencontre des personnes pour lesquelles tu fais ton boulot au quotidien”. Et j’ai atterri pendant quelques mois à la Communauté thérapeutique du Mas Saint-Gilles.

Et ça a été une expérience pour moi… Je ne sais pas si elle était bouleversante, mais en tout cas super enrichissante. J’ai passé quelques mois dans cette communauté avec une équipe de professionnels incroyables, avec des résidents qui avaient pour la plupart des parcours de vie très chaotiques et souvent de long parcours dans la toxicomanie et qui m’ont accueilli, je dois dire, de manière incroyable.

C’est ce que j’ai ressenti à l’époque où moi j’arrivais, le petit Parisien, un peu naïf. C’était un environnement qui pouvait être parfois très dur. Mais ils ont tous été extrêmement bienveillants avec moi, que ce soit l’équipe d’éducateurs ou les résidents. Et ça m’a permis vraiment de découvrir un univers qui m’était jusqu’alors inconnu et de toucher du doigt ce que ça veut dire que de considérer que personne n’est jamais au bout de son histoire. C’est-à-dire qu’on a toujours quelque chose à apprendre, on a toujours quelque chose à apporter. Et même les personnes les plus en difficulté, même les personnes avec les parcours de vie les plus difficiles, même celles et ceux qui peuvent sembler les plus éloignés de la société et bien en fait, on se rend compte que quand on leur donne leur chance, eux aussi vous la donnent.

C’est ce qui ce qui fait, je trouve, l’intérêt, la force, la singularité du Groupe SOS. C’est effectivement que c’est une organisation qui cherche toujours à apporter des solutions innovantes à des besoins non pourvus. On part évidemment des besoins sociaux, des besoins en matière de santé, des besoins en matière d’éducation. On considère aujourd’hui que la question environnementale et climatique est tout aussi importante et qu’on ne peut pas non plus choisir entre le social et l’environnemental. Et c’est ce qui explique qu’on soit un groupe aussi diversifié aujourd’hui.

En fait, à chaque fois qu’on considère qu’il existe une problématique qui ne trouve pas suffisamment de solutions ou qu’une structure œuvrant dans un de ces champs qui nous paraît fondamentale du point de vue social, environnemental, a besoin éventuellement d’être accompagnée, d’être aidée et de grandir : c’est là qu’on intervient et c’est ce que je trouve absolument merveilleux au sein du sein du Groupe SOS.

Le vivre-ensemble, je pense que le thème est bien choisi dans la période actuelle. Ce concept est souvent attaqué, malmené. On a parfois l’impression que justement, on a de plus en plus de mal à vivre ensemble, à accepter de ne pas être d’accord. Tout semble se polariser en France comme ailleurs. Le vivre-ensemble, c’est cette idée qu’il faut constamment chercher à aller vers l’autre. Il faut chercher l’intérêt général plus que l’intérêt individuel.

« Même les personnes les plus en difficulté, même les personnes avec les parcours de vie les plus difficiles, même celles et ceux qui peuvent sembler les plus éloignés de la société et bien en fait, on se rend compte que quand on leur donne leur chance, eux aussi vous la donnent. »

C’est de l’écoute, c’est de la bienveillance, c’est des efforts. Ça n’est jamais acquis… Et c’est très certainement un beau combat à mener pour les 40 prochaines années. »

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