Une sacrée histoire que le parcours citoyen du Loiret

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Pendant les vacances de la Toussaint, le Département du Loiret a organisé un parcours citoyen à cent collégiens sur le devoir de mémoire. Une sensibilisation à la démocratie avec visites et ateliers sur les guerres de 1870, la Première mondiale puis la Seconde.

Pendant les vacances, il est des devoirs de maths ou de français, mais aussi l’un de mémoire. S’ils sont tombés pour nos libertés et la démocratie, et pour qu’au grand jamais ils ne le soient dans l’oubli, le Département du Loiret organise des parcours citoyens à ses collégiens sur les traces des héros des grandes guerres contemporaines. Le troisième du genre s’est déroulé à la Toussaint, du 21 au 25 octobre, pour cent 4e et 3e loirétains de 36 établissements du département. Au programme : le musée mémorial de la Shoah à Pithiviers, celui de la Résistance à Lorris, de la Guerre de 1870 à Loigny-la-Bataille, puis reconstitutions et ateliers...

Le Carrefour de la Résistance et le musée de Lorris

La commémoration du maquis de Lorris a marqué la clôture des célébrations autour des 80 ans de la Libération. Un mois et demi plus tard, sous le même radieux soleil, les collégiens découvrent pourquoi. « Ici, en pleine forêt d’Orléans, à ce Carrefour que l’on a nommé celui de la Résistance, se cachaient jusqu’à 500 jeunes français réfractaires au travail forcé en Allemagne », retracent Maggy Ringuede et Aude Raimbault. Les agents départementaux et médiatrices culturelles au musée de la Résistance de Lorris l’ont brièvement quitté pour raviver d’août 1944 les combats où 50 maquisards perdirent la vie. De retour à leur galerie fraichement rénovée, elles y donnent une mission aux collégiens et une tablette comme arme pour la remplir. Appliqués, ils déambulent entre fusils, uniformes ou objets du quotidien.

Les musées de Pithiviers et de la Guerre de 1870

Il y a de ça deux ans que l’ancienne gare de Pithiviers abrite une muséographie moderne consacrée à la Shoah. De son exposition permanente d’hier au tangible d’aujourd’hui, les collégiens ont marché sur ses rails, dernier bout de France pour 8 100 juifs déportés vers Auschwitz, puis à l’ancien camp attenant de Pithiviers, lequel avec celui de Beaune-la-Rolande en ont privé 16 000 de liberté entre 1941 et 1943. Ici, au mémorial, les jeunes ont littéralement touché l’Histoire du doigt.

Mais comment en sommes-nous arrivés là ? Innovation de cette année, le parcours citoyen a emmené ses curieux de l’autre côté tout juste de la frontière Loiret/Eure-et-Loir et à l’origine des deux conflits mondiaux. Le musée de la Guerre de 1870 à Loigny-la-Bataille présente des uniformes, casques et armes directement enlevés sur place du champ d’honneur encore chaud au soir du 2 décembre de cette année. Il s’en soldera de cette défaite à 9 000 morts face aux Prussiens et de la capitulation française une rancoeur envers la future Allemagne. « On comprend que la Première Guerre mondiale, puis la Seconde finalement, partent en fait de là, réalise Maëlle du collège de Châlette-sur-Loing, une tablette en mains à l’atelier de bataille en réalité augmentée. Et pourtant, on aborde très rarement ce conflit. »

Mais pas que...

Toute la semaine durant, a confié à l’association spécialisée Cigales et Grillons l’encadrement puis la gestion des repas et nuitées au centre de Pierrefitte-ès-Bois, Alix Navard, cheffe d’orchestre du parcours citoyen au Département. « Nous y avons organisé des animations, complète-t-elle. Entre autres, l’association Hogbull Squad a reconstitué un camp d’infanterie américain des années 40 avec tenues, équipements, armes et véhicules. Quant au dernier jour aux nouvelles Archives départementales, des collègues ont exhumé des documents de la Première Guerre mondiale. L’historien Georges Joumas a sinon conté le destin de l’aviatrice Adrienne Bolland ou encore le scénariste Régis Hautière ses bandes dessinées La Guerre des Lulus et Femmes en résistance, avec lesquelles sont repartis les collégiens. » Tous se sont montrés studieux au long du séjour, conscients que la case motivation du formulaire d’inscription n’inaugurait en rien une colonie de vacances. Les parents, le Département a aussi su les convaincre par la participation demandée de 30 euros sur les 450 du coût réel.

Recapiti
sebastien.meurs