À l’occasion du Vendée Globe 2024, 25 des 40 marins embarqueront du matériel scientifique fourni par l’UNESCO et ses partenaires scientifiques. L’idée : collecter des données pour faire progresser la recherche océanographique et les modèles de prévisions météorologiques.
Tous les quatre ans, aux Sables d’Olonne, 40 bateaux se jettent dans une course effrénée autour du globe, et partent voguer des contrées bleues très peu explorées. Si le Vendée Globe n’a rien de très écologique, avec la construction de bateaux neufs au coût important pour l’environnement, et un village-départ qui de facto émet plusieurs tonnes de CO2, l’idée de généraliser l’utilisation de ces bateaux comme des outils de collecte de données a fait son chemin. Lors de la dernière édition, quelques skippers avaient déjà pris cette initiative, dont Fabrice Amedeo.
Cette fois, c’est l’organisation du Vendée Globe qui a pris les choses de la science en mains : grâce à un partenariat avec l’UNESCO et la Classe IMOCA, 25 skippers volontaires embarqueront à bord de leurs bateaux des instruments de mesure météo-marines pendant la compétition. L’idée ? Collecter et distribuer en temps réel des données aussi rares qu’essentielles aux scientifiques pour enrichir les connaissances mondiales sur le climat et l’océan et alimenter le Système mondial d’observation de l’océan (GOOS). « Pour mieux protéger l’océan, nous devons aussi mieux le connaître » reconnait Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO. « Ce projet illustre le formidable potentiel de coopération entre le monde du sport et celui de la science. »
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Une installation obligatoire dès 2028
Les prévisions météorologiques se trouveront également renforcées par les instruments de mesure installés sur les voiliers. Ils seront de plusieurs types. Il y aura des bouées de surface, des stations météorologiques, des flotteurs profileurs autonomes de subsurface, des bouées éducatives et des thermosalinographes.
Les outils seront distribués les 22 et 23 octobre prochains par de nombreux instituts engagés : Ifremer, Météo France, UK MetOffice, CNES, ou encore la Fondation TARA… Durant ces deux journées, les marins seront formés à leur prise en main et au protocole à respecter, avec les zones de déploiement préalablement identifiées pour leur usage.
« Après près de cinq années de travail avec l’ensemble des partenaires scientifiques, il est gratifiant et encourageant de constater à quel point la contribution des marins est essentielle pour la science aujourd’hui » se réjouit Claire Vayer, co-responsable sustainability de la Classe IMOCA. « Dès l’annonce du projet Vendée Globe, de nombreux marins ont proposé leur contribution. Un nombre record d’instruments scientifiques seront embarqués, plaçant ainsi la science au cœur de nos défis sportifs. »
25 skippers en 2024… et la totalité dès 2028 ! En effet, conformément aux engagements environnementaux pris par le Vendée Globe auprès de l’UNESCO, l’embarquement de ces instruments sera rendu obligatoire pour tous les marins dans les règles de la course à compter de l’édition 2028. L’enjeu est essentiel, car ces endroits du globe sont peu connus.
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