Ce 26 juillet, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a refusé la commercialisation du Leqembi (lecanemab) pour le traitement de la maladie d’Alzheimer à un stade précoce en Europe. Cette décision représente un coup dur pour les personnes malades et leurs familles qui espéraient bénéficier de ce traitement innovant.
Le Leqembi est un médicament conçu pour cibler les plaques amyloïdes dans le cerveau, une des principales caractéristiques pathologiques de la maladie d’Alzheimer. Les essais cliniques avaient montré des résultats prometteurs, suggérant que le Leqembi pouvait ralentir le déclin cognitif chez les patients à un stade précoce de la maladie.
Quelles sont les raisons de ce refus ?
La décision de l’EMA est motivée par un faible effet sur le score des tests d’évaluation des capacités cognitives des personnes traitées au Leqembi, comparativement aux personnes traitées avec le placebo. L’EMA précise également que l’augmentation des risques de complication pour les personnes présentant certaines formes génétiques (notamment ApoE4) est une source d’inquiétude et de frein dans la commercialisation du médicament.
Avec une différence jugée trop faible pour les effets secondaires possibles du traitement, les ARIA, les membres du Comité des médicaments à usage humain (CHMP), conseillant l’EMA, ont statué contre la commercialisation du médicament en Europe, en précisant toutefois que cette décision n’impactera pas les personnes participant actuellement à des essais cliniques.
Pour rappel, les ARIA (imagerie liée aux anomalies de l’amyloïde) se traduisent par des microhémorragies cérébrales pouvant entrainer des conséquences plus ou moins graves en fonction des individus.
Une décision regrettable
Pour les personnes malades et leurs proches, cette nouvelle est particulièrement décevante. L’absence de nouveaux traitements efficaces limite les options disponibles pour ralentir la progression de la maladie et améliorer la qualité de vie des personnes atteintes d’Alzheimer. Cette situation est d’autant plus décourageante que d’autres régions du monde comme les Etats-Unis et les pays des territoires asiatiques, ont déjà les autorisations pour plusieurs de ces nouveaux médicaments. Cette décision risque également de compromettre l’accessibilité à de futurs traitements thérapeutiques, rendant l’investissement des industriels très risqué en Europe.
Nous exhortons les laboratoires pharmaceutiques et les institutions de recherche à continuer leurs efforts pour développer des traitements innovants contre la maladie d’Alzheimer. Il est impératif que les recherches se poursuivent afin de trouver des solutions efficaces contre cette maladie aux conséquences lourdes, que ce soit pour les personnes malades à des stades précoces, mais également pour des personnes plus avancées dans la pathologie et leurs proches qui en ont tout autant besoin.
Continuons à investir dans la recherche
France Alzheimer reste engagée dans le soutien aux familles et aux personnes vivant avec une maladie d’Alzheimer en les accompagnant au quotidien, malgré l’absence de nouveauté thérapeutique, au travers d’actions diverses.
Nous ne baissons pas les bras. La non-autorisation du Leqembi ne fait que renforcer notre détermination à plaider pour une augmentation des financements et des efforts de recherche dans le domaine de la maladie d’Alzheimer et à une action urgente du gouvernement pour améliorer leur quotidien. Notre mission reste de soutenir les personnes malades et leurs proches aidants, d’améliorer leur qualité de vie, d’accompagner les professionnels de santé et d’interpeller les pouvoirs publics.
Si vous avez des questions concernant, vous pouvez nous contacter à l’adresse suivante : recherche@francealzheimer.org.