Hebdo de l’énergie : l’actualité des marchés du 19 juillet 2024

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Nos experts vous présentent leur analyse complète de toute l’actualité sur les marchés de l’énergie à la date de clôture du 19 juillet 2024.

Marché de l’électricité

Stabilisation et fluctuations modérées sur le marché de l’électricité

Prix de l’électricité au 19/07/2024

La semaine dernière, les prix de l’électricité sur les trois calendriers ont affiché un mouvement latéral, avec des augmentations de 1 % pour le CAL-25 et de 0,5 % pour le CAL-26, tandis que le CAL-27 a enregistré une baisse de 0,2 %.

Le CAL-25 continue de fluctuer autour de 75 €/MWh, clôturant à 75,3 €/MWh pour la première fois en deux semaines, tout en maintenant un intérêt acheteur constant. La prime de risque associée à ce contrat reste à des niveaux jugés normaux, reflétant une perception stable des risques.

Le CAL-26 a clôturé pour la cinquième fois au-dessus de 65 €/MWh, consolidant sa position au-dessus de ce seuil clé. Par ailleurs, le CAL-27 se rapproche progressivement des 65 €/MWh, signalant une dynamique haussière similaire. Ces deux calendriers, le CAL-26 et le CAL-27, établissent progressivement une nouvelle tendance haussière.

Une stabilisation nucléaire en plein tumulte énergétique

EDF maintient ses objectifs de production nucléaire pour 2024-2025, prévoyant entre 315 et 365 TWh. Dans un contexte énergétique mondial instable, cette annonce apporte une note de stabilité bienvenue pour la France et l’Europe.

L’énergie nucléaire reste un pilier de notre mix énergétique, garantissant une production d’électricité décarbonée essentielle face aux défis climatiques. Alors que les tensions géopolitiques et les fluctuations des marchés des matières premières pèsent sur les approvisionnements en énergie fossile, la prévisibilité de l’énergie nucléaire offre un atout stratégique indéniable.

EDF, malgré les défis techniques et réglementaires, s’engage à maintenir ses réacteurs en activité et à optimiser leur performance. Cela implique non seulement des investissements continus dans la maintenance et la modernisation des installations, mais aussi une gestion rigoureuse des ressources humaines et des compétences techniques nécessaires à l’exploitation de cette énergie complexe.

Sur le plan politique, cette annonce intervient alors que les discussions sur la transition énergétique battent leur plein, avec un accent mis sur la diversification des sources d’énergie et la réduction de notre dépendance aux combustibles fossiles. La France, avec son parc nucléaire, se positionne ainsi comme un acteur clé dans la lutte contre le changement climatique, tout en assurant la sécurité énergétique du continent.

L’analyse électricité de notre expert

Entre canicule et sanctions, les défis de l’énergie en Europe

En Autriche, les autorités ont imposé des mesures pour limiter l’usage du réseau électrique afin d’assurer la sécurité de l’approvisionnement industriel. Cette décision intervient alors que l’Europe s’efforce de gérer une transition énergétique complexe et parfois délicate.

En France, l’actualité a été dominée par la sanction infligée à Ohm Énergie. L’autorité de régulation a frappé fort en infligeant une amende de 6 millions d’euros à la société pour violation des règles de l’ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique). Ce coup de semonce souligne la volonté des régulateurs de maintenir une concurrence saine et équitable dans un marché déjà sous pression.

Dans ce contexte, il est intéressant de noter que la production d’énergie fossile en Europe a atteint son plus bas niveau historique pour un deuxième trimestre. Ce recul témoigne des efforts continus du continent pour réduire sa dépendance aux énergies polluantes et augmenter la part des énergies renouvelables.

Cependant, ces avancées sont mises à l’épreuve par des événements climatiques extrêmes. En Espagne, les températures caniculaires prévues ont fait grimper les prix spot de l’électricité à leur plus haut niveau depuis six mois. Cette hausse reflète la tension entre la demande énergétique croissante due à la chaleur et les limitations de production, illustrant les défis croissants auxquels l’Europe doit faire face.

– Helder FARIA RUBIO, 

Responsable Pricing et Vente Indirecte chez Capitole Energie

Marché du gaz

Stabilité et mouvement latéral sur le marché du gaz

Prix du gaz au 19/07/2024

La semaine dernière a été caractérisée par un mouvement latéral sur tous les contrats de gaz, reflétant une stabilité sur les différents marchés. Le CAL-25 s’est stabilisé au-dessus de 36 €/MWh (-0,24%), montrant que les fondamentaux restent solides. La bataille entre les acheteurs et les vendeurs s’équilibre, empêchant une prise de direction claire.

Le CAL-26 continue à se maintenir au-dessus de 32 €/MWh (-0,16%), confirmant sa tendance à la stabilité. De son côté, le CAL-27 reste au-dessus de 28 €/MWh (+0,02%), signalant également une certaine robustesse.

Ainsi, la stabilité et la direction latérale semblent être les maîtres-mots sur les différents marchés du gaz pour cette période. Les niveaux de prix indiquent une consolidation sans mouvement significatif, suggérant que les participants du marché attendent probablement des déclencheurs externes pour prendre une direction plus définie.

Confiance renouvelée sur les marchés du gaz

Cette semaine, les volumes record de transactions de gaz en Europe témoignent d’une confiance retrouvée sur les marchés, selon l’ACER.

Suer le premier semestre 2024, la majeure partie de l’augmentation a été enregistrée sur le marché néerlandais (+59%) et le marché allemand (+41%).

Après une année marquée par la crise énergétique de 2022, les échanges sur les bourses ont atteint des sommets inédits. Cette hausse reflète non seulement un rééquilibrage du marché mais aussi une meilleure adaptation des acteurs face aux turbulences passées, notamment la réduction des importations de gaz russe. En parallèle, les volumes de trading OTC ont également connu une augmentation significative, indiquant une activité accrue des courtiers.

Cette dynamique positive contraste avec les défis toujours présents, tels que les tensions sur l’approvisionnement en GNL, où l’Asie continue de surpasser l’Europe en termes d’offres.

Néanmoins, la régularisation des échanges et les mesures prises par les régulateurs européens semblent porter leurs fruits, stabilisant ainsi un marché encore fragile. L’optimisme prudent des opérateurs du marché est un signe encourageant pour l’avenir énergétique de l’Europe, bien que la vigilance reste de mise face aux incertitudes géopolitiques et climatiques.

L’analyse gaz de notre expert

L’Europe énergétiquement sereine ?

L’Allemagne a surpris en atteignant son objectif de stockage de gaz à 85% onze semaines avant la date prévue. Une performance qui démontre une gestion anticipative efficace, de bon augure pour l’approvisionnement hivernal.

En Italie, la demande de gaz a chuté à son plus bas niveau en dix ans pour le mois de juin. Cette baisse historique pourrait être attribuée à des ajustements industriels et à une consommation réduite liée à des températures estivales plus clémentes. De son côté, le Royaume-Uni a enregistré son plus faible niveau de consommation trimestrielle de gaz depuis vingt ans, signalant une transition énergétique vers des sources renouvelables et une diminution de la dépendance aux combustibles fossiles.

Les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en Europe ont montré une légère augmentation, mais restent proches de leurs niveaux les plus bas. Cela reflète une demande intérieure en baisse et une gestion optimisée des stocks.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) se montre optimiste quant à la capacité de l’Union européenne à atteindre son objectif de stockage de gaz à 90% pour l’hiver, renforçant ainsi la résilience du continent face aux incertitudes mondiales.

– Helder FARIA RUBIO

Responsable Pricing et Vente Indirecte chez Capitole Energie

Sombre pour le charbon et le pétrole, radieux pour les renouvelables : Lle nouveau visage du marché de l’énergie ?

Cette semaine, l’économie mondiale continue d’être secouée par des vagues d’incertitude dans le secteur énergétique, où les évolutions sont aussi contrastées qu’inattendues.

D’un côté, les prix des combustibles fossiles continuent de dégringoler. Le charbon, par exemple, traverse une période particulièrement difficile. Les prévisions de demande restent moroses, alors que la faiblesse des stocks dans les ports européens ne semble pas susciter de véritable inquiétude. Cela reflète une réalité de marché où l’appétit pour ce combustible reste limité. En conséquence, les prix du charbon continuent de se stabiliser à des niveaux bas, traduisant une demande défaillante malgré les fluctuations saisonnières.

Le pétrole, quant à lui, ne se porte pas beaucoup mieux. Le Brent, ce baromètre du marché pétrolier, se maintient proche de ses plus bas niveaux mensuels. Les préoccupations persistantes concernant la demande mondiale pèsent lourdement sur les prix. Les investisseurs sont en mode attentisme, surveillant de près toute indication de rétablissement économique ou d’éventuels changements dans les politiques de production des grands producteurs.

Cependant, tout n’est pas sombre dans le ciel énergétique. Le rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) annonce une lueur d’espoir pour les énergies renouvelables : la production d’énergie éolienne et solaire dans l’UE devrait surpasser celle des combustibles fossiles dès 2024. Cette avancée marque un tournant significatif dans la transition énergétique européenne et témoigne des efforts croissants pour remplacer les sources d’énergie non renouvelables par des alternatives plus vertes.

Parallèlement, les mouvements spéculatifs sur les marchés du carbone ajoutent une dimension

Recapiti
Manon JAMMES