Matthieu CHARNAY - INSA Toulouse

Compatibilità
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« Impossible n’est pas une option pour moi : je vais oser en me disant que, dans le pire des cas, j’en sortirai quand même grandi. J’ai fait mienne cette citation d’Oscar Wilde ‘Il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles’. » C’est en effet ce qui guide Matthieu Charnay, avec un seul et unique objectif, « contribuer plus tard à l’innovation dans le domaine du spatial ». Ce qui explique sa trajectoire, faite de choix très divers, tant sur le plan académique que sur le plan personnel.

C’est dans le Nord-Isère, à côté de Lyon, que Matthieu a grandi et obtenu son bac, en 2020. Rester à Lyon et/ou « suivre la voie familiale » étaient ses deux objectifs à l’époque. S’ouvraient alors deux possibilités : intégrer une prépa avec un premier objectif, « viser Supaéro », ou alors intégrer l’INSA Lyon par où étaient déjà passés son grand-oncle, son père et son frère. « Au final, ça n’a été ni l’un, ni l’autre ! », s’amuse l’étudiant. Car si celui-ci affiche aujourd’hui d’excellents résultats, il n’en était pas de même dans le secondaire, durant lequel son parcours académique « ne laissait pas présager grand chose », reconnaît-il.

Après avoir démarré le collège avec 9,5 de moyenne générale, il a néanmoins fini en terminale avec une moyenne de 15/20. « Confortable, mais pas exceptionnel », concède l’étudiant. Mais ces résultats expliquent qu’il n’ait pas eu, à l’issue de la phase principale d’admission de Parcoursup, de réponses positives à ses premiers vœux. En revanche, deux écoles du Groupe INSA lui faisaient une place, Centre Val de Loire et Hauts-de-France, dernière formation qu’il intégrera pour ses enseignements en mécatronique, « formation polyvalente qui semblait être une bonne option pour viser plus tard l’aérospatiale », explique l’étudiant. C’est deux ans plus tard qu’il va demander son transfert à l’INSA Toulouse. Pourquoi ? « Parce qu’au final, je me suis retrouvé avec d’excellentes notes [il a fini major de promotion sur deux années consécutives (2020 – 2022), ndlr] -. J’ai donc repensé mon projet professionnel et j’ai vu que l’INSA Toulouse proposait une bonne spécialisation en physique, qui allie théorie et instrumentation, idéal pour l’aérospatial », précise encore l’étudiant.

Vers les premiers pas à Georgia Tech

Quant au choix de passer ensuite un double-diplôme avec Georgia Tech, « il n’était pas prévu non plus ». « À la base, je voulais faire simplement un semestre à l’étranger en 4e année, au Japon, à l’université de Tōhoku », détaille le jeune homme. « Mais en tant que nouvel entrant en 3e année à l’INSA Toulouse et au regard du programme de l’université japonaise, je n’allais pas avoir assez de cours de physique pour pouvoir valider ensuite ma 5e année. »

Il entend alors parler par le responsable des relations internationales du double-diplôme avec Georgia Tech, en Génie aérospatial, mais que personne n’a suivi depuis plusieurs années car aucune formation à l’INSA Toulouse ne semble correspondre à la spécialité proposée là-bas. Matthieu, qui voit ici « le moyen de pouvoir rallier le milieu de ses rêves », fait alors des recherches sur les compétences que permettent d’acquérir les cours dispensés au département Génie physique de l’INSA Toulouse et compose une réponse compatible avec les attendus de l’université américaine. L’établissement toulousain la valide, rendant ainsi éligibles à cette formation les étudiants de Génie physique. Matthieu postule fin novembre, reçoit une réponse positive de l’INSA Toulouse en décembre et envoie fin janvier sa candidature à Georgia Tech. Et une semaine plus tard, c’est « la concrétisation de [s]es rêves » lorsqu’il reçoit, avec « une immense joie », une réponse positive de l’université américaine…

Tout ce qui va m’enrichir d’une manière ou d’une autre, je vais aller le chercher.
Et à l’INSA, on a tout à portée de main !

Mais le parcours de Matthieu ne se réduit pas à des choix académiques et professionnels. Parallèlement à la pratique du piano et à la composition musicale débutées au conservatoire, ainsi qu’à l’écriture d’un livre, sa curiosité l’a amené à faire d’autres choix tout aussi enrichissants dans le domaine associatif. « Je suis un hyperactif de la vie », aime-t-il dire. « Tout ce qui peut être pris, des compétences, des expériences de vie, je prends ! Tout ce qui va m’enrichir d’une manière ou d’une autre, je vais aller le chercher. Et à l’INSA, on a tout à portée de main ! » : dès son arrivée à l’INSA Hauts-de-France, il intégrera le club robotique, puis la Junior-entreprise, d’abord en tant que responsable RH puis en tant que président, mandat durant lequel il fera entrer officiellement l’association dans la CNJE (Confédération nationale des Junior-entreprises) et portera ses membres actifs de 11 à 46.

À l’INSA Toulouse, à partir de 2022, il choisit de sortir de sa « zone de confort » en allant « chercher de nouvelles expériences » : ce seront des investissements en tant que tuteur puis coordinateur pour « Ô Talents », le dispositif de l’INSA Toulouse labellisé Cordées de la réussite – fonctions qu’il a « adorées » notamment pour la dimension de transmission -, puis en tant que secouriste pour Secour’INSA. Un ensemble d’expériences grâce auxquelles il dit avoir « énormément appris ». Et depuis cette année il s’épanouit dans un autre registre, au sein du club de cheerleading, un sport collectif au croisement entre l’acrosport et la gymnastique que l’étudiant espère bien poursuivre dans le club de Georgia Tech, même s’il devra changer de maillot…

Un parcours touche-à-tout grâce aux nombreuses ouvertures proposées par l’INSA

Car Georgia Tech est son prochain défi. Sa première année démarrera dès le mois d’août, d’abord sur le campus européen situé à Metz, en Lorraine. « Une bonne transition pour mieux appréhender l’université et les méthodes à l’américaine », souligne l’étudiant qui foulera ensuite, au second semestre de l’année 2025-2026, le campus américain à Atlanta.

Aujourd’hui, si on lui demande si le modèle INSA a joué un rôle important dans sa réussite, c’est sans hésiter qu’il répond « oui ». « Quand j’ai vécu la transition lycée-enseignement supérieur, ça a été un choc et j’ai décroché au premier semestre. C’est l’environnement INSA et l’entraide que j’y ai trouvée qui m’ont aidé à raccrocher le wagon en marche. Les transferts que permet le Groupe INSA sont aussi précieux, car lorsqu’on rejoint une école, on peut se retrouver dans un domaine que, finalement, on n’aime pas du tout. C’est cette liberté qui m’a permis de ne jamais me poser la question ‘est-ce que je fais le mauvais choix ?’. Le double-diplôme est aussi une formidable ouverture, tout comme les nombreux modules à la carte qui m’ont permis, en parallèle de ma spécialité, de découvrir l’informatique, le multimédia, etc., et de faire un parcours touche-à-tout qui me plaît beaucoup ! »

Rédaction : Camille Pons, journaliste

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Chrystelle Bonnabau