Les Lourdais au rendez-vous pour la commémoration de la Victoire du 8-Mai-1945

Compatibilità
Salva(0)
Condividi

Mercredi 8 mai, à l’occasion de la cérémonie commémorative du 79e anniversaire de la Victoire du 8-Mai-1945, la Ville avait convié les Lourdaises et les Lourdais sur la place Peyramale, devant le Monument aux Morts. Sous la présidence de M. le Sous-Préfet d’Argelès-Gazost, Fabien Tuleu, le Maire de Lourdes, Thierry Lavit, le Délégué Municipal aux Anciens Combattants, Jean-Georges Crabarie, le LCL Franck Petitfils, délégué militaire départemental adjoint et autorité Militaire Principale (AMP), M. Stéphane Peyras, conseiller départemental et les présidents d’associations d’anciens combattants étaient présents.

Après le Salut au Piquet d’Honneur, l’assemblée a pu entendre M. José Moura, responsable du protocole, rappelant : “ Après plus de cinq années d’une guerre en Europe qui a coûté la vie à des dizaines de millions de personnes, les forces alliées pénètrent en Allemagne en février 1945. Trois jours après le suicide d’Adolf Hitler dans son bunker, le 30 avril, les troupes nazies qui défendent Berlin capitulent, le 2 mai 1945. Il y a aujourd’hui 79 ans, dans la nuit du 6 au 7 mai, le général Alfred Jodl, chef d’état-major de la Wehrmacht, signe à Reims la capitulation sans condition de l’Allemagne. L’acte de capitulation fixe la cessation des hostilités au 8 mai à 23h01. Un nouvel acte de capitulation du IIIe Reich est alors signé à Berlin entre les commandements militaires allemands et alliés. La guerre prend officiellement fin sur le continent européen.

En 1981 le Président de la République, François Mitterrand, fait du 8 mai un jour férié. Depuis cette date, la commémoration revêt un caractère officiel à l’échelle nationale. Son rituel est en grande partie emprunté à celui du 11 novembre : le président passe en revue les troupes sur la place de l’Étoile, dépose une gerbe, ravive la flamme du tombeau du soldat inconnu.

S’en est suivie la remise de l’insigne de Chevalier de la Légion d’Honneur au Lieutenant-Colonel Vincent Guerricabeytia par le Lieutenant-Colonel François Compain.

Le Maire, Thierry Lavit a ensuite pris la parole : 

Le Colonel (CR) Daniel Lavigne a ensuite pris la parole pour le Cercle Patriotique du Pays de Lourdes : “La Seconde Guerre mondiale commence le 3 septembre 1939. La France est envahie par les armées allemandes à partir du 10 mai 1940. La fin des combats est signée le 22 juin 1940. Dès l’appel du général de Gaulle du 18 juin, une poignée de patriotes français rejoint les Forces Françaises Libres reconstituées au Royaume-Uni et en Afrique. Sur notre Terre de France, quelques opposants à la capitulation du régime de Vichy tentent de s’organiser avec peu de moyens et peu d’expérience pour résister aux forces d’occupation. [ … ]

Ici à Lourdes, des femmes s’engagent avec bravoure et hardiesse dans les FFI au sein des réseaux de passeur vers l’Espagne. Elles hébergent des réfugiés juifs, des pilotes étrangers, des hommes et femmes désirant reprendre le combat dans les Forces de la France libre. Souvenez-vous de leur nom : 

  • Anna Callet et sa fille Radegonde et Alice Carrazé, toutes les trois internées et torturées à Toulouse.
  •  Marie Louise Martinet, déportée à Ravensbrück.
  •  Maria Desbiau héberge Georges Teyssier d’Orfeuil de la DGSS et signataire de la reddition de Lourdes. 
  • Sœur Helen, d’origine britannique, réfugiée dans un couvent de Lourdes, transmet des messages vers Londres avec le premier poste émetteur clandestin du département. 
  • Soeur Elise Vergez rallie à Beyrouth en mars 1942 les Forces Aériennes Françaises Libres et s’engage comme infirmière pour la durée de la guerre.

De nombreux lourdais s’engagent dans les FFL, participent à la bataille de Normandie et libèrent Paris avec la 2°DB de Leclerc. Ils ont pour nom : 

  • Louis Bergeyre et Jean Lousteau, « évadés de France », internés en Espagne, puis libérés en 1943 par les Etats-Unis en échange « d’acier et de farine ».

  •  Paul Bianchi, lycéen de 17 ans, et 16 camarades de classe encadrés par Daniel Cordier, futur secrétaire de Jean Moulin, gagnent dès 1940 le Royaume Uni.

  • Pierre Thine rallie les FFL en 1943, après un parcours militaire en Afrique du Nord. 

  • Le fils de Marie-Louise Martinet, engagé dès 1942 dans la 2°DB du général Leclerc, est tué devant le métro Courcelles à la libération de Paris. [ … ] 

L’école primaire Honoré Auzon, porte le nom d’un instituteur « hussard noir de la République », vétéran de la Première Guerre mondiale, résistant de « l’Armée Secrète » sous le pseudonyme de « Léon ». Il organise, avec Maître Jean Senmartin, sans verser une goutte de sang, la libération de Lourdes les 17 et 18 août 1944, puis commande un groupe de la colonne Soulé engagée à la poursuite des allemands en direction de Royan. [ … ] Citons aussi : 

  • Célestin Romain engagé dès 1940 à la tête des unités clandestines « Combat » et « Armée Secrète » des Hautes-Pyrénées. Déporté en 1943, malade, il meurt après sa libération en Suisse en 1945. Roland Cazenave, résistant en 1940 à l’âge de 17 ans, ancien élève d’Honoré Auzon, lui succède en 1943 ; Le professeur Paul Callet, frère de Radegonde, tué à Marsac-sur-le-Tarn.

  • Alexandre Marqui fusillé à Villeneuve-sur-Lot par la milice de Darnand lors d’une tentative d’évasion ; Francis Lagardère, agent de liaison avec le maquis du Vercors, dénoncé et fusillé la veille de Noël 1943 à Grenoble. Son père, médecin, l’apprend alors qu’il soigne des soldats autrichiens blessés au cours d’un attentat à l’Hôtel saint Etienne à Lourdes. [ … ]

Dans la construction identitaire d’un pays, d’une nation, d’un individu « le devoir de mémoire » ne suffit pas à préserver le souvenir. Seul le « devoir d’histoire » peut et doit garantir la pérennité et l’équité des mémoires.

Aujourd’hui, vous avez inscrit dans vos connaissances une petite page de notre histoire.

Les combattants, qui ont donné leur sang et leur vie, s'étaient engagés à servir les armes confiées par la France pour préserver la liberté, notre liberté.

S’engager c’est exprimer par des actes une prise de position morale. Servir, c’est accepter de ne plus s’appartenir tout à fait, c’est tout donner y compris sa vie. Vous devenez aujourd’hui les héritiers d’une histoire qui participe à l’histoire collective qui nous a construits.

A titre individuel, engagez-vous et servez votre pays en travaillant à l’école primaire, au collège puis au lycée. Etudier, c’est déjà être dans l’histoire de la vie de son pays. Exposez-vous et révélez-vous : dites « je vaux ce que je veux ! » a écrit le général de Villiers. Votre Nation vaudra ce que vous voudrez.

« Le souvenir ! C’est non seulement un pieux hommage rendu aux morts, mais un ferment toujours en œuvre dans les actions des vivants ». (Général de Gaulle.)».

Puis, Mme Pène, professeure, au lycée de Sarsan a lu un texte intitulé « La prière du para ».

Enfin, les enfants des classes de CM1 et CM2 de Mmes Mouliet, Bongaillos, Roux, Latapie et de M. Velut de l’école Honoré Auzon, accompagnés des Chanteurs Montagnard ont entonné le Chant des partisans.

M. Fabien Tuleu, Sous-Préfet de l’arrondissement d’Argelès-Gazost, a donné lecture du message national de M. Sébastien Lecornu, ministre des Armées et de Mme Patricia Miralles, secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire : “ Il y a 79 ans, à Berlin, la France surmontait  “l’étrange défaite” de mai 1940 et l’esprit de collaboration. Le 8 mai 1944, l’Allemagne nazie capitulait, le fracas des armes se taisait en Europe. Ce jour-là, il faisait chaud sur la France comme dans le cœur des Français lorsqu’ils ont appris la nouvelle : “ La guerre est gagnée ! Voici la Victoire ! “. Ces quelques mots, prononcés par la voix du Général de Gaulle, qui depuis le 18 juin 1940 avait poursuivi le combat, ont résonné dans le pays, et bien au-delà. [ … ] Le 8 mai 1945, dans un élan collectif, chacun pleure les morts et salue ceux qui ont combattu. 79 ans après, réunis devant nos monuments aux morts, nous leur rendons même un hommage. [ … ] Nous nous souvenons des hommes et des femmes qui ont refusé d’abandonner la Patrie à ceux qui l’avaient occupée et à ceux qui l’avaient trahie. Résistants, ils s'étaient engagés sans calcul, sans garantie, mais résolus à vivre libres ou à mourir. [ … ]

De la guerre, du 8 mai 1945, nous avons conservé une mémoire. Celle-ci s’est nourrie de l’histoire des combats de la France Libre et de la Résistance comme de celle de la déportation et de la collaboration. Cette mémoire est notre héritage autant qu’une leçon.

Depuis 79 ans, nous ne l’avons pas oubliée. Pour toujours, elle nous anime.

Vive la République ! Vive la France ! “

Les Chanteurs Montagnards ont chanté La liberté éclaire le Monde  de Charles Gounod.

Les huit dépôts de gerbes qui ont suivi ont été effectués par : 

  • M. Fabien Tuleu, Sous-Préfet de l’arrondissement d’Argelès-Gazost, pour l’Etat,
  • M. Stéphane Peyras, Conseiller départemental dépose pour le Conseil Départemental,
  • Messieurs Thierry Lavit, Maire de Lourdes, accompagné de M. Philippe Ernandez, premier adjoint, et de M. Jean-Georges Crabarie, délégué aux Anciens Combattant, pour la Municipalité,
  • Madame Catherine Lavit, Inspectrice de l’Education Nationale accompagnée de Mme Cathy Leclercq, directrice de l’école primaire Honoré Auzon, et de tous les élèves présents, pour les écoles de Lourdes,
  • Le Colonel (CR) Daniel Lavigne accompagné du Lieutenant-Colonel Vincent Guerricabeytia pour le Cercle Patriotique du Pays de Lourdes rassemblant la LH, MM, ONM, Souv Fran, UNC, ACVG, ADIRP, AMMAC et UNACITA.
  • Mme Michèle Ragouillaud accompagnée du Général (CR) Pierre Latanne pour l’Association Nationale des Anciens Prisonniers d’Indochine,
  • M. David Parrou, Président de l’Ecole de Rugby, accompagné des éducateurs et de tous les enfants du club présents pour le FCL.

Les autorités qui ont déposé une gerbe étaient accompagnées à chaque fois de deux élèves de l’école Honoré Auzon.

Puis est venu le moment de la sonnerie “ Aux Morts “, de la minute de silence, du chant La Marseillaise interprété par les Chanteurs Montagnards et l’Alliance Musicale Lourdaise. Un lâcher de pigeons coordonné par L’Entente Colombophile a annoncé la fin de la cérémonie qui s’est terminée avec le Garde à vous final et le Salut au Piquet d’Honneur.

Comme de tradition républicaine, les autorités ont ensuite salué les présidents d’associations patriotiques, les porte-drapeaux, les représentants des forces de l’ordre et de secours (police, gendarmerie et sapeurs-pompiers), les invités et le public.

Les Chanteurs Montagnards ont chanté le Chant de la Paix et L’Alliance Musicale Lourdaise a interprété Highland Cathedral clôturant ainsi ce grand moment de rassemblement citoyen, fidèle et attentif au Devoir de mémoire. 

L’assemblée et les Lourdais ont ensuite été invités au Palais des Congrès pour partager le verre de l’amitié offert par la ville.

Publié le 13/05/2024

Recapiti
virginiefanfelle.webdesigner@gmail.com (Virginie Fanfelle)