Pour la 3e année consécutive, les Moutons électriques, association « engagée dans les courants alternatifs sous toutes leurs formes », sont accueillis en résidence d’artistes au Haras d’Avranches. Ce soutien de la Ville leur permet d’y installer leur village qui se compose d’une série de stands d’animations et de le développer.
En contrepartie, et pour présenter leur sortie de résidence, les Moutons ont convié gratuitement le 9 mai tous les habitants d’Avranches dans cet univers aussi délirant que sympathique ! Explications avec Simon Prieur, co-président du collectif
On définit
- Résidence d’artiste : La résidence artistique en territoire permet à un artiste de s’installer dans un lieu et une région prévus pour que celui-ci effectue un travail de recherche ou de création et le diffuse son œuvre auprès d’un public large.
- Sortie de résidence : il s’agit de la présentation du projet, presque abouti ou finalisé, réalisé en résidence d’artiste.
Un collectif normand né à Avranches
L’histoire entre Avranches et ceux qui sont aujourd’hui les Moutons électriques a débuté avec le festival musical « Haras la Casquette », en 2015, premier évènement qu’ils ont organisé dans le Haras d’Avranches. “Peu de gens étaient pour cette soirée, confie Simon Prieur, mais la municipalité nous a défendu.” Depuis, ils ont fondé l’association et développé le « Village électrique », un projet qui mélange plusieurs disciplines théâtrales, musicales, etc., et qui répond à une vraie demande de différents festivals d’avoir une animation en marge des concerts programmés.
Composée d’un conseil d’administration qui réunit 19 personnes, dont les 5 membres du Bureau, l’association mobilise à l’année 25 personnes pour les chantiers de construction et l’animation du village. Elle est soutenue par 140 personnes bénévoles sur ses manifestations.
De mai à octobre, elle entre une phase d’exploitation, qui consiste en la tournée du village électrique dans tout le grand Ouest (par exemple le Green River Valley, P2N, Dox’art pour les festivals les plus proches). Le reste de l’année, d’abord dans des hangars prêtés gracieusement au Val Saint-Père, puis au haras d’Avranches, ils créent, construisent et rénovent leurs installations.
Une résidence dans un cadre exceptionnel
Pour les soutenir dans le développement de leur projet, la Ville d’Avranches met à leur disposition un cadre atypique. “Un super outil de travail, aux dires de Simon Prieur, “ parce qu’il est couvert, mais ce n’est pas une salle de spectacle. Il n’en a pas l’acoustique. Il nous permet de monter nos installations sans craindre de dégradations. En plus, c’est un bel endroit, nous sommes ravis de le faire vivre. » Chaque année, le collectif y reste une dizaine de jours en résidence pour travailler sur ses constructions et la partie théâtrale du projet, c’est-à-dire les différents personnages qu’ils campent et qui accueillent les visiteurs au sein du village.
“Cela nous permet, chaque année, de remonter pour la première fois toutes nos installations, les unes à côté des autres et d’aménager notre village sous la forme qu’il aura durant les 4 mois de la tournée, chose que nous ne pouvons pas faire dans nos lieux de stockage le reste de l’année. Du coup, nous pouvons réaliser toutes les finitions quand il est démonté et en avoir une vue d’ensemble, avec les nouvelles créations ajoutées. Chaque année, nous essayons d’enrichir notre village d’au moins une nouvelle création : l’an dernier, nous avions monté le train qui déambulait et dans lequel le public pouvait monter et vivre des animations. Et surtout, durant cette résidence, nous pouvons travailler la partie théâtrale du projet, c’est-à-dire camper les différents personnes (Monsieur le Maire, Monsieur Loyal, les villageois, etc.) Certaines saynètes sont écrites, d’autres sont improvisées : nous travaillons la mise en scène du village électrique. “
… pour aboutir à une grande fête pour tous les Avranchinais
« Comme nous montrons des choses à peine créées, c’est une journée qui a quelque chose d’un peu expérimental. Elle est gratuite, et nous espérons y voir les personnes qui sont curieuses mais ne fréquentent pas les festivals que nous animons. C’est ce qui s’est passé lors des deux premières éditions et pour nous, c’est source de motivation et de sens. » ajoute Simon. Une grande fête unique en son genre qui devient un rendez-vous incontournable du printemps à Avranches.
« Petit à petit, avec le temps, nous avons voulu rencontrer d’autres publics que ceux des évènements alternatifs dont nous sommes nous-mêmes issus et c’est notamment pour cela que nous sommes allés sur des festivals comme les Papillons de Nuit.”
Si l’accès à ce village délirant est gratuit, le mout, monnaie locale, y circule en circuit court. Il s’agit d’une devise à prix libre qui a pour objectif de donner une valeur, un enjeu, à la partie que la personne joue : va-t-il gagner ou le perdre sa mise ? qu’il l’a payé 5 euros ou 5 centimes, personne ne le sait, mais cela ajoute de la tension dans le jeu.
L’importance de soutenir des initiatives artistiques et culturelles locales
Par son engagement, la Ville contribue au développement culturel de son territoire et soutient l’accès de la population aux différentes formes d’art, ici de type forain. De plus, cela suscite des projets inclusifs : les Moutons électriques montent en effet un évènement gratuit, hors de tout code puisque ancré dans un univers unique et créé de toute pièce, adapté aux enfants comme aux adultes. En accueillant leur univers humoristique et magique dans le Haras, la municipalité participe à faire résonner le merveilleux à Avranches, tout en faisant vivre son patrimoine.
Les Moutons électriques - photos Mathieu Riondet
Les Moutons électriques - photos Mathieu Riondet
Les Moutons électriques - photos Mathieu Riondet
Les Moutons électriques - photos Mathieu Riondet
Les Moutons électriques - photos Mathieu Riondet
Les Moutons électriques - photos Mathieu Riondet
Les Moutons électriques - photos Mathieu Riondet
Les Moutons électriques - photos Mathieu Riondet