Hebdo de l’énergie : l’actualité des marchés du 19 avril 2024

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Les prix de clôture pour les contrats à terme du gaz montrent une baisse séquentielle sur trois ans, illustrant une tendance à la stabilisation des prix du gaz. En 2025, le prix est fixé à 33,879 €/MWh, subissant une baisse de 1,507 €/MWh. L’année suivante, en 2026, la baisse se poursuit, ramenant le prix à 30,092 €/MWh, soit une diminution de 1,515 €/MWh par rapport à l’année précédente. La tendance à la baisse continue jusqu’en 2027, où le prix atteint 26,813 €/MWh, marquant une réduction de 1,297 €/MWh.

Ces chiffres indiquent une réduction constante et graduelle du coût du gaz sur le marché à terme.

Fermeture du détroit d’Ormuz : menace sur le marché de GNL    

La montée des tensions au Moyen-Orient, notamment avec la menace de l’Iran de bloquer le détroit d’Ormuz en réponse à des attaques israéliennes, soulève des préoccupations majeures pour les marchés énergétiques mondiaux. Le détroit d’Ormuz est une voie maritime cruciale, car elle est le point de passage pour environ un cinquième du pétrole mondial et une part substantielle du GNL. Ce contexte géopolitique instable pourrait entraîner des perturbations significatives dans les expéditions de GNL, avec des répercussions directes sur les prix et l’approvisionnement mondial. 

Certains analystes prévoient que les prix du GNL pourraient s’envoler au-dessus de 320 EUR/MWh, surpassant les pics historiques liés à des crises antérieures comme celle de l’Ukraine en 2022. Ce scénario est envisagé si le conflit entraîne un retrait de 112 Gm3 de GNL du marché, principalement du Qatar et des Émirats Arabes Unis, exacerbant une situation déjà tendue. En outre, la banque australienne ANZ souligne une hausse des prix due à une « menace renouvelée sur les approvisionnements », poussant les traders à se précipiter pour sécuriser les cargaisons disponibles face à une possible fermeture du détroit. 

Les prix du GNL européens au plus haut

Les prix du Gaz Naturel Liquéfié (GNL) en Europe ont atteint des niveaux remarquablement élevés, dépassant les 2,72€/MWh, un sommet non observé depuis début janvier 2024. Cette hausse est principalement alimentée par une combinaison de facteurs géopolitiques et de crises énergétiques qui augmentent les primes de risque associées au marché du GNL. 

Le prix « rendu bord » du GNL en Europe du Nord-Ouest a été évalué à 32,46€/MWh, reflétant une hausse liée à plusieurs événements clés : 

  • La crise continue au Moyen-Orient, 
  • Des attaques russes contre des infrastructures énergétiques ukrainiennes, 
  • Des interruptions de production en Norvège. 

Ces facteurs ont contribué à une montée en flèche des prix sur le marché TTF de référence en Europe, où le contrat pour le mois suivant a atteint un pic à 33,75€/MWh avant de se stabiliser à 33,14€/MWh. 

Gaz américain en expansion dans les parts de l’UE

En 2023, la part des États-Unis dans les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) de l’Union européenne a triplé, passant de 6% en 2021 à 19% après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Cela représente un volume impressionnant de 56,2 milliards de mètres cubes (Gm3), positionnant les États-Unis comme le deuxième fournisseur de gaz de l’UE après la Norvège. Ce changement marque une étape significative dans la diversification énergétique de l’Europe, et notamment la France.  

Cette transition énergétique vers des sources de GNL plus diversifiées a également contribué à une réduction globale des importations de gaz de l’UE, qui ont diminué de 13%, passant de 334,3 Gm3 en 2021 à 289,9 Gm3 en 2023. Malgré cette réduction, l’UE a achevé la saison hivernale avec des niveaux de stockage de gaz à 58%, un record qui témoigne de l’amélioration de la sécurité énergétique. 

Conclusion sur le marché du gaz

Le marché du gaz est très sensible aux différentes actualités qui ont lieu au Moyen-Orient et aux USA. Le GNL y étant produit en forte quantité dans ces endroits, le moindre évènement est susceptible d’impacter les prix du gaz négativement à court/moyen terme. 

Malgré les cours du gaz assez raisonnables des différents produits gaziers, nous ne sommes pas à l’abri d’une tendance haussière dans les prochains mois.  

Recapiti
Manon JAMMES