Éolien en mer : des propositions inacceptables pour le littoral vendéen

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Cartographie des zones propices au développement de l’éolien en mer à l’horizon 10 ans et horizon 2050. © CNDP.

La carte des zones propices pour le développement de l’éolien en mer sur la façade Nord Atlantique-Manche Ouest (NAMO) a enfin été dévoilée par l’État le 7 mars dernier [1].

Extrait de la cartographie des zones propices au développement de l’éolien en mer à l’horizon 10 ans et horizon 2050 pour le littoral breton et vendéen. © CNDP.

Car trois mois après le lancement du grand Débat public sur la mer organisé par la Commission nationale du débat public (CNDP) [2], soit deux mois seulement avant sa clôture, il n’y avait toujours pas de cartographie précise pour la façade NAMO contrairement aux autres façades maritimes.

Iles d’Yeu et de Noirmoutier : "zones propices au développement de l’éolien" à l’horizon 2034 et 2050.

Le scénario projeté pour le littoral vendéen est un des pires qui puisse être avec :

L’extension du projet de Yeu-Noirmoutier contre lequel s’est battu l’association NENY (Non aux Eoliennes entre Yeu et Noirmoutier) et Sites & Monuments.

Nous redoutions cette extension bien qu’elle n’ait jamais été évoquée lors de l’enquête publique, car elle était annoncée dans la Programmation Pluriannuelle de l’Energie [3]. Cette extension porte sur 100 km², par des fonds de 25 à 50 mètres, avec un potentiel de 500 MW à 1 GW [4]. Soit le doublement, voire le triplement en capacité du projet initial qui prévoit déjà 61 éoliennes de 202 mètres de hauteur à seulement 11,7 km des côtes classées de l’île d’Yeu.

Rappelons que le projet des îles d’Yeu et de Noirmoutier actuellement en construction avait obtenu 73,5 % d’avis défavorables lors de l’enquête publique, ainsi qu’une dérogation autorisant le promoteur EMYN à détruire (ou perturber intentionnellement) des espèces protégées en dépit de l’avis extrêmement défavorable du Conseil national de la protection de la nature [5].

Une nouvelle zone propice absolument immense (770 km² !) extrêmement proche des côtes (10-15 km), qui ferait face à toute la baie des Sables d’Olonne et à la côte sauvage de l’île d’Yeu, avec un potentiel de 3,85 à 7,7 GW [6].

Soit potentiellement dans cette nouvelle zone 300 à 400 éoliennes supplémentaires aussi hautes que la tour Eiffel (!!!), puisque les documents du débat public annoncent de nouvelles générations d’éoliennes posées de 23 MW de 330 mètres, ou flottantes de 18 MW, de 285m de haut (modèles très hypothétiques qui n’existent pas encore, celles de Yeu-Noirmoutier ne font que 8 MW) [7].

Preuve supplémentaire du mépris de l’État pour la biodiversité marine, cette nouvelle localisation est intégralement située en zone Natura 2000.

La Zone de protection spéciale (ZPS) concernée recense par moins de 61 espèces d’oiseaux protégés qui devront, "à l’horizon 10 ans", cohabiter avec les éoliennes de la "Zone propices au développement de l’éolien" (voir carte ci-dessous) !

Zones Natura 2000 ("directive oiseaux", en vert ; "directive habitat", en surimpression jaune), avec matérialisation des "Zones propices au développement de l’éolien" (en violet). Au sud, trois zones de protection sont concernées. Fond de carte : Centre de ressources Natura 2000.

La totalité des sites inscrits et classés de la côte vendéenne (voir carte ci-dessous) serait également menacé de visibilité directe avec ce très vaste projet d’industrialisation du proche littoral vendéen [8].

Recapiti
Nicole HUET