Alimentation et climat : les solutions pour opérer sa transition ?

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Alimentation et climat ? Ce n’est pas la première fois que nous prenons la parole sur le sujet. Et pour cause, l’alimentation et le climat sont étroitement liés. D’une part, nos choix alimentaires exercent une influence profonde sur l’environnement : en France par exemple, près d’un quart de nos émissions de gaz à effet de serre proviennent de nos assiettes1. Et d’autre part, le changement climatique a d’ores et déjà commencé à impacter nos systèmes alimentaires.
Dans ce contexte, comment repenser nos modèles pour agir à tous les niveaux de la chaine ? Quels sont les leviers à actionner pour opérer la transition en faveur d’une alimentation plus durable ?

Alimentation et climat : comprendre que le lien est réciproque

L’enjeu des interactions entre alimentation et climat n’a jamais été aussi fort que ces dernières années. Emissions de gaz à effet de serre, déforestation, utilisation de la ressource en eau, occupation des terres arables, santé des sols, biodiversité… Autant d’éléments que nous influençons au quotidien, par le choix des composantes de notre assiette, leurs modes de production, de transformation, de distribution et de transport.

Mais il faut aussi être conscient que de son côté, le changement climatique – en cours et à venir – influence notre alimentation. Deux types d’impacts sont à prévoir :

  • Un impact quantitatif, lié notamment à la diminution des rendements et aux pertes de récoltes causées notamment par l’augmentation de la fréquence des évènements climatiques extrêmes – sécheresses, inondations… Sans être trop pessimistes, le changement climatique va modifier les ressources alimentaires auxquelles nous avons accès. Par exemple, sourcer des ingrédients à l’autre bout de la planète ne sera pas forcément possible (avocat, acérola…), la saisonnalité pourrait être modifiée, ou encore, les cultures auxquelles nous sommes habitués pourraient être bouleversées : une équipe de scientifiques de la NASA a par exemple évalué une diminution du rendement des cultures de maïs de 24 % d’ici 2100, et au contraire une croissance de 17 % pour les cultures de blé.
  • Un impact qualitatif du climat sur notre alimentation. L’augmentation des températures a pour conséquence de faire diminuer la qualité nutritionnelle et la densité en nutriments de certains aliments.

Donc, au-delà des changements que nous devons opérer pour impacter a minima le changement climatique, il faut aussi nous accoutumer aux changements déjà actés. Nous devons voir cette situation comme une opportunité de faire mieux et de revenir à une chaîne alimentaire plus sensée.

Les leviers à actionner pour opérer la transition

Pour opérer le basculement vers un modèle alimentaire plus vertueux et durable, que l’on appelle également « transition alimentaire », nous avons identifié 5 axes. Des idées d’actions à mettre en place tout au long de la chaine de valeur, de la production agricole jusqu’à l’assiette du consommateur :

  • Innover pour adapter nos modes de productions agricoles : sélection variétale pour le développement de semences résistantes, solutions phytosanitaires et de biocontrôle, biotechnologies…
  • Se tourner vers des modes de cultures plus durables : agriculture régénératrice, réduction des engrais azotés grâce à des cultures fixatrices d’azote, productions locales… En effet, nous n’avons pas d’autre choix que d’adapter nos modes de production et trouver des alternatives à l’agriculture intensive. Dans l’univers de l’agroalimentaire, certaines marques se sont d’ores-et-déjà emparées du sujet. 
    • Babybio, par exemple, avec sa volonté de se fournir auprès d’agriculteurs favorisant l’agroforesterie.C’est également le cas du groupe Bel qui lance une Alliance pour l’agriculture régénératrice. Concrètement, Bel appelle tous les acteurs de l’alimentaire ou de la restauration, les fournisseurs, coopératives, distributeurs… à rejoindre une alliance ouverte à tous. Les objectifs : définir un référentiel global coconstruit avec le WWF France et Earthworm Foundation, puis déployer sur le terrain des pratiques innovantes d’agriculture régénératrice. Et de l’initiative de Nestlé Céréales qui a monté un partenariat avec Miimosa, une plateforme de financement participatif dédié à la transition agricole et alimentaire. Pour chaque produit de la gamme Nestlé Céréales BIO acheté, Nestlé Céréales reverse 20 centimes d’euros à une cagnotte dédiée au soutien de 4 agriculteurs français.
    • On pense également à Omie&Cie, l’épicerie en ligne pionnière de l’agriculture régénérative. 
  • Diminuer la part de l’animal dans notre alimentation : végétalisation de nos assiettes, développement de produits hybrides, intégration d’alternatives comme les insectes, la viande cellulaire ou encore les ingrédients issus de fermentation de précision… Sur le sujet, nous vous invitons à consulter notre livre blanc un monde sans viande :


Aussi, le podcast Culture Nutrition Episode 04 : Etienne de Vital Meat, c’est la connexion entre le monde des filières animales, sujet à de grands défis environnementaux, sanitaires, nutritionnels, éthiques, et celui de la technologie, avec la reproduction de cellules de poulet

  • Repenser nos circuits de distribution : commerces de proximité, circuits courts…
  • Eduquer le consommateur au mieux-manger : pédagogie sur l’impact environnemental des choix alimentaires, transparence sur les modes de production et de transport, promotion des produits plus durables, comme le prône par exemple le collectif En Vérité 

Concrètement, il s’agit de réfléchir à une approche écosystémique qui prend en compte non seulement les critères environnementaux mais aussi sociaux et économiques dans une démarche de progrès. On vous conseille sur le sujet, le film Kiss the Ground.

Pour relever ces challenges, nous pouvons vous accompagner :

Les liens entre alimentation et climat en une infographie

Pour en savoir davantage sur les liens qui existent entre alimentation et climat, et plus largement entre nutrition et climat, découvrez nos prises de parole sur le sujet :

Pour discuter et échanger autour de vos projets de transition :


[1] ADEME. L’empreinte énergétique et carbone de l’alimentation en France. 2019

Recapiti
Auriane Renard