Transition vers le zéro-déchet : le témoignage de Yaëlle - Phenix

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Mode de vie zéro-déchet: découvrez l’expérience de Yaëlle dans sa transition vers un mode de vie plus durable ♻️ 

Un mode de vie zéro-déchet semble impossible pour beaucoup de personnes. Mais, impossible n’est pas Phenix! Aujourd’hui, pour vous aider à vivre de manière plus écologique, on vous partage l’expérience de Yaëlle, âgée de 23 ans, en pleine transition vers un mode de vie plus durable.

Tout d’abord, parle-nous un peu de toi !

Je m’appelle Yaëlle et j’ai 23 ans. J’ai une page Instagram (yaelle.thegreenway) sur lequel je partage mon style de vie zéro-déchet. Mais je dois aussi gagner ma vie donc je travaille dans un supermarché, où, malheureusement, comme vous le savez, beaucoup de déchets sont créés.

Qu’est-ce qui t’a poussé à entreprendre une transition vers le zéro déchet ?

Ça s’est fait du jour au lendemain, grâce aux gens avec qui j’étais en secondaire et aux marches pour le climat etc. j’ai vraiment pris conscience de ce qu’était mon quotidien et j’ai changé du tout au tout en quelques mois. Je me suis rendue compte de ma surconsommation, mais aussi des gestes que je faisais déjà et qui étaient naturels pour moi. Je viens d’une famille nombreuse, du coup tout ce qui est gourde ou boite à tartines, ça a toujours été mon quotidien. Quand on pense aux tonnes de bouteilles en plastique qu’une famille de cinq enfants auraient pu produire, utiliser une gourde c’était plus que logique pour nous. C’est quelque chose que j’ai toujours eu et je ne me posais pas vraiment de question. Quand je me suis rendue compte en secondaire que c’était vraiment une bataille de faire prendre des gourdes aux gens, là, j’ai réalisé l’ampleur du problème. C’était il y a 4-5 ans.

Quelles sont les plus grosses difficultés que tu as rencontré lors de ta transition vers le zéro déchet ? Comment les as-tu solutionnés ?

La plus grosse difficulté pour moi ça a été de tenir les efforts et les aménagements que j’avais fait chez mes parents, que je n’ai pas su reproduire au départ quand j’ai emménagé avec mon copain. Aussi le fait que mon copain et moi ayons différents modes de vie et niveaux de sensibilisation. Moi j’étais sensibilisée au sujet depuis plusieurs années déjà, lui il était au tout début.

Je pense que le problème aussi c’est de vouloir tout faire d’un coup, alors que tu ne sais pas tout changer du jour au lendemain, et il faut vraiment dédramatiser par rapport à ça. Il faut y aller petit à petit, surtout si tu ne viens pas du tout d’un milieu qui a conscience de tout ça, parce que tu dois combattre tes propres habitudes, tu dois remettre toute ton éducation en question en fait. Du coup, il faut rester indulgent avec soi-même, on ne peut pas être parfait.e !

Quelles sont les différentes étapes par lesquelles tu es passée pour tendre vers le zéro-déchet ?

Le premier truc que j’ai essayé de changer c’est ma salle de bain. Pour moi, ça c’est vraiment le plus facile. La première chose que j’ai acheté pour ma transition personnelle (et pas forcément pour toute la famille), ce sont les cotons lavables.

J’ai d’abord commencé par faire des changements pour moi en fait, avant de convaincre ma famille. On ne peut pas forcer tout le monde à changer. D’ailleurs tout le monde n’a pas accepté les changements chez moi, on n’est pas la famille zéro déchet parfaite.

Après on est passé à la cuisine, on a essayé de faire nos courses en vrac et on est devenu adhérent à La Fourche bio, le magasin bio en ligne. On a tenté de faire exclusivement en vrac mais logistiquement ce n’était pas possible. Dans ma famille on est 7, donc 1kg de pâtes = un repas. Du coup, on ne va pas aller trois fois par semaine au magasin pour acheter en vrac. Mes parents travaillent, nous on était en cours, donc c’était assez compliqué. Alors, avoir nos courses livrées à domicile, c’était le bon deal.

Quels seraient les conseils que tu donnerais au gens qui veulent entreprendre leur transition ? Par où devrait-ils commencer ?

Déjà, ne pas trop se mettre la pression. Être conscient du problème, c’est déjà une bonne chose. Mais après, il faut savoir faire le premier pas pour vraiment engranger le changement.

S’entourer de gens qui ont les mêmes valeurs c’est aussi très important. Parce que parfois on se sent très seul, et puis on ne voit pas l’évolution, on ne voit pas les choses changer. Donc, s’entourer de nouvelles personnes, que ce soit dans la vraie vie ou dans les réseaux, c’est important.

Enfin, clairement, commencer par la salle de bain c’est le plus simple selon moi, car c’est là qu’on a aussi plein de déchets inutiles qui sont changeables facilement.

A côté des avantages environnementaux, quels sont les avantages d’un mode de vie zéro déchet ?

Economiquement, quand on est peu nombreux, c’est un avantage. En achetant en vrac, on peut acheter la quantité exacte dont on a besoin et pas plus. Mais pour une grande famille comme celle d’où je viens, c’est plus compliqué. Dans une grande famille, ce qu’il faut c’est prioritiser les grands formats. Chez mes parents, on achète les pâtes en paquet de 5kg par exemple, du coup tu n’as qu’un seul déchet, mais c’est le même que les magasins en vrac en fait. Parce qu’au magasin en vrac tout arrive en format de 5-10kg qu’ils vident dans les silos. En plus, tout ce qui est produits secs, ça se conserve bien, donc quand on a la place pour les stocker, autant acheter en grand format.

Quels sont les « produits » zéro-déchets dont tu ne peux pas te passer ? (ex. gourde, mug, paille en inox, etc.)

La gourde pour moi c’est la base. Je refuse d’acheter de l’eau. A côté du déchet que ça produit, ce que je trouve assez aberrant c’est son coût. Ça m’est déjà arrivé d’oublier ma gourde et à ce moment-là j’en achète, mais j’achète une bouteille en verre.

J’ai aussi tout le temps un mug avec moi pour quand j’achète mon café. Pour le moment, je trouve que c’est encore difficile parfois d’utiliser ses propres bocaux, ses sacs etc. partout. Dans la boucherie du magasin où je travaille, on ne peut pas apporter ses propres boites à cause du covid. C’est ça aussi, la situation du covid a fait vraiment reculer le progrès en termes d’écologie.

Les cotons lavables aussi, c’est la première chose que j’ai changé et je ne m’en sépare pas. Et les culottes de règles. Ça franchement, en trois ans, je n’ai jamais eu de problème avec les culottes de règles. Ça a vraiment été le meilleur cap que j’ai passé. Et si tu as un potager, tu peux récupérer l’eau dans laquelle tu rinces ta culotte, et elle est très bonne pour tes légumes. J’ai vu ça sur Instagram, et il parait que c’est super bon. A tester !

Y a-t-il certaines personnes qui t’ont inspiré dans ta démarche zéro-déchet et que tu nous recommanderais de suivre ?

Celle qui m’inspire vraiment au quotidien, c’est @ecolo_me. Elle, elle parle d’écologie, d’économie, de valorisation des déchets, etc. Elle a un potager énorme et est auto-suffisante en légumes toute l’année.

En Belgique, il y a @melting.green qui est du côté de Bruxelles et a aussi des chroniques à la RTBF. Elle aussi elle a un potager et des poules, et elle est très axée sur la mode éco-responsable.

Et alors une troisième, encore une femme, c’est @cjustemarie. Même s’il y a des hommes écolos aussi hein ! C’est juste que personnellement, j’ai besoin de pouvoir m’identifier à la personne du coup c’est plus simple ainsi.

Quels sont tes plans et objectifs futurs en ce qui concerne ton engagement envers un mode de vie durable ?

Le gros objectif de ma vie, c’est d’avoir une maison avec un potager, un petit élevage pour nous, de poulets par exemple, et un ou deux cochons. Vraiment avoir une maison qui nous ressemble, auto-suffisante ou presque, donc ça pour moi c’est vraiment un objectif de vie.

Et en ce qui concernent mes objectifs zéro-déchet, j’aimerais avoir des enfants, et donc l’objectif c’est d’en avoir sans tous les déchets qui vont avec. Parce qu’on sait qu’avoir des bébés ça créer énormément de déchets et aujourd’hui on y réfléchit déjà pas mal avec mon copain. On pense déjà aux couches lavables par exemple. Beaucoup de gens axés écologie nous disent de ne pas faire d’enfants, parce qu’on est déjà suffisamment nombreux sur Terre etc. Mais ça c’est quelque chose au-dessus duquel je ne peux pas passer. Mais du coup, on va faire au mieux pour qu’il n’y ait pas tous les déchets qui vont avec.

Finalement, mes objectifs de vie sont assez simples : je veux continuer de faire ce que je fais, en mieux.

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