Adapté du roman de William Makepeace Thackeray, Barry Lyndon de Stanley Kubrick retrace l’ascension et la chute de Redmond Barry, un aventurier irlandais du XVIIIᵉ siècle. Ce chef-d’œuvre représente le paroxysme du perfectionnisme cinématographique du cinéaste, offrant une profonde réflexion sur la quête de pouvoir et les illusions de la société aristocratique. Barry Lyndon : la fresque cinématographique de Stanley Kubrick !
De la plume à l’écran
Publié en 1844, Mémoires de Barry Lyndon de William Makepeace Thackeray est un roman picaresque. Qui suit les tribulations de Redmond Barry. Un jeune homme ambitieux qui cherche à gravir les échelons de la société anglaise. Stanley Kubrick, fasciné par cette satire sociale, décide de l’adapter au cinéma en 1975. Pour rester fidèle à l’esprit du roman, il conserve la structure narrative en chapitres et utilise une voix off omnisciente, offrant une distance critique sur les actions du protagoniste. Cette approche documentaire permet de préserver le ton ironique de Thackeray tout en exploitant l’immense pouvoir de suggestion des images.
Une reconstitution historique méticuleuse
Stanley Kubrick est notamment connu pour son perfectionnisme, et Barry Lyndon en est une illustration parfaite. Pour recréer fidèlement l’ambiance du XVIIIᵉ siècle, il choisit de tourner dans des lieux authentiques en Angleterre et en Irlande, utilisant des châteaux et des demeures historiques pour leurs décors naturels. L’usage innovant de la lumière naturelle et des bougies pour l’éclairage confère au film une atmosphère authentique, rappelant les peintures de maîtres de l’époque. Une attention au détail qui plonge le spectateur dans une immersion historique totale, rendant chaque scène aussi authentique que possible.
Une bande-son au service de la narration
La bande originale de Barry Lyndon est une gageure en soi. Stanley Kubrick sélectionne avec soin des pièces maîtresses du répertoire classique. Ainsi, il intègre des compositions de Haendel, Schubert, Bach, Mozart et Vivaldi pour accompagner la narration. Des choix judicieux qui accentuent les moments clés du récit et renforcent l’émotion des scènes. Mais surtout des morceaux qui deviennent des tubes dès la sortie du film.
Une réflexion sur la vanité et la décadence
Au-delà de sa beauté visuelle, Barry Lyndon offre une critique acerbe de la société aristocratique du XVIIIᵉ siècle. À travers l’ascension sociale de Redmond Barry, le film explore les thèmes de l’ambition, de la vanité et de la corruption morale. Stanley Kubrick dépeint une société obsédée par les apparences et le statut, où les relations humaines sont souvent superficielles et intéressées. Comme il le dit si bien lui-même : « Ce qu’on essaie de faire dans un film historique, c’est de tout faire pour donner l’impression de tourner en décor naturel, aujourd’hui […] La question peut paraître étrange, mais elle se pose : comment filmer une époque où l’électricité n’existe pas, sans en donner une vision factice ?«
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Hakim Aoudia.