Les agricultrices loirétaines sont des hommes comme les autres
Dans le cadre de l’exposition Terres de Loirétaines, ces témoignages forts d’agricultrices nous permettent de dresser un portrait-robot des femmes de cette profession. Elles se considèrent plus sensibles, mais plus résilientes, lorsque les difficultés surviennent. À l’image d’Amandine qui, lorsqu’elle a dû abattre ses volailles, a eu du mal à s’en remettre mais a rebondi en s’équipant de casiers. Toutefois, elles s’estiment plus ingénieuses. Ainsi, Massila a créé de toutes pièces une machine pour récolter ses petits fruits. Elle épargne son dos, se protège de la pluie avec une bâche ou du soleil avec un drap humide ajusté sur les arceaux.… Parfois, ces femmes requièrent le concours des hommes lorsque les charges sont trop lourdes : Mélanie, apicultrice, est aidée de son mari pour déplacer ses ruches faute de grue.
Ces productrices sont très polyvalentes, gérant le marketing, comme Justine qui a créé le design de ses paquets de pâtes, les étiquettes de sa farine, son logo. Mais aussi la comptabilité, le commercial, voyez Anne-Sophie qui a ses entrées dans les restaurants étoilés parisiens approvisionnant les grands chefs en fraises du Loiret. Chantal et sa fille, Eve, comme beaucoup de ces professionnelles, n’ont pas eu peur d’innover : elles ont planté des amandiers afin d’alimenter les pâtissiers en graines 100 % locales pour la fabrication du célèbre pithiviers !
À la longue liste de leurs compétences, on peut ajouter la production, la transformation - en fromages comme Karine grâce au lait de son troupeau de chèvres ou Marie-Thérèse qui change le colza de son mari en huile et qui a eu la préférence des cuisines de l’Élysée du temps de Bernard Vaussion - et la livraison.
Ces agricultrices, qu’elles soient de la jeune génération ou pas, ont la passion de leur métier chevillé au corps. Marine aime ardemment ses vaches au point que dessins et photos de son animal totem ornent les murs de son salon. Alexandra, qui depuis sa plus tendre enfance raffole des ânes, réalise, aujourd’hui, son rêve en en élevant. Celles qui se sont reconverties, à l’instar de Peggy, Sylvie ou Mélanie ne regrettent jamais leur choix ! Elles sont souvent à la pointe quant à la répartition des tâches ménagères voire même ont été élevées comme leur frère. Demandez à Marie-Laure de conduire un poids lourd, cela ne lui posera aucun problème !
Ces femmes nous donnent une belle leçon de vie. Venez admirer leurs portraits jusqu’au 28 mars à l’Hôtel du Département à Orléans.