Montage de projets et valorisation des résultats : s’appuyer sur l’expérience en recherche
Mais de quoi parle-t-on exactement ? Cette Direction opérationnelle de la contractualisation s’est vue confier la mission d’aider les personnels de l’INSA au montage de projets et à la négociation de contrats, pour valoriser les productions, activités, outils dans tous les domaines : scientifiques, pédagogiques, en direction des entreprises, à l’international. Ce qui va être vraiment nouveau, c’est la capacité de cette direction à œuvrer sur tous les domaines car, explique Denis Beauvais, cette mission, l’INSA Toulouse l’exerce déjà très bien pour la recherche depuis des années.
C’est Bertrand Raquet, l’ancien directeur de l’établissement, qui lui demandera après 4 années en tant que secrétaire général au sein de TBI, sa première contribution pour écrire cette histoire. À ce moment-là, il lui confiera les rênes du SAIC (Service d’activités industrielles et commerciales), pour que se développe davantage à l’INSA la formation « contractuelle », sur le même modèle que s’était développée depuis le début des années 2000 la recherche contractuelle (valorisation et exploitation des travaux de recherche, des brevets, licences, droits de propriété intellectuelle ou industrielle…). L’idée ? Alors que se multiplient les appels à projets pour mettre en place des projets innovants et favoriser l’éclosion de nouveaux enseignements, il s’agit de mieux accompagner les équipes pédagogiques de l’établissement d’un point de vue administratif et financier, afin d’accroître les chances de succès sur ces appels à concours.
Cette aide est indispensable car, observe encore le responsable de la DOC, « si le pli de la recherche contractuelle était pris par les chercheurs, rentrés dès 2000 dans un système d’appels à projets et d’appels à manifestations d’intérêt…, il n’en est pas de même dans les autres domaines ».
Élargir le spectre d’intervention de l’ancien SAIC
Après deux ans et demi de réflexion, en 2024, le directeur lui demande cette fois-ci d’imaginer une organisation qui permettrait d’élargir davantage le périmètre d’action du SAIC. Pourquoi accepter une fois encore ? « Alors que le mandat de Bertrand Raquet arrivait à son terme, c’est cette partie du projet d’Alexandra Bertron que j’ai trouvée la plus différenciante : sa volonté de continuer à tirer profit de l’expérience contractuelle acquise et d’élargir le spectre d’intervention en prenant également en compte les relations entreprises et les relations à l’international », explique le responsable de la DOC. « Or, dans un établissement public essentiellement financé par l’État, et où les ressources diminuent, mieux vaut compter sur ses propres forces. Et trouver de nouvelles marges d’action passe par cette idée que tous les acteurs ont un potentiel et qu’on peut les amener à travailler avec la culture du résultat. »
Ce qu’il entend par culture du résultat, c’est cette capacité à tirer bénéfice de ce que produisent ou font les équipes. Actuellement, beaucoup de ressources restent inexploitées. L’un des rôles de la DOC sera donc d’apporter une expertise financière et un soutien juridique au moment du montage des projets, afin de préserver les intérêts de l’établissement, de ses enseignants et de ses chercheurs.
Mieux exploiter tout le potentiel de l’INSA, de la formation initiale à la recherche
Il s’agit donc pour lui d’établir une feuille de route qui définira une organisation et des objectifs qui seront présentés pour validation au Conseil d’administration de l’établissement en juin prochain. En faisant d’abord un état des lieux des sujets traités et des partenariats déjà mis en place avec les directions respectives des relations entreprises, des relations internationales, des études et de la formation, et de la recherche, pour « avoir une vision globale de l’offre de l’établissement ». Il s’agira ensuite, avec les acteurs concernés, de définir, puis de mettre en place les process et les conditions qui vont permettre « d’en tirer des bénéfices », conditions parmi lesquelles figurent, entre autres, la définition d’outils de veille et de prospective pour valoriser ce potentiel. Enfin, il s’agira d’établir la manière dont cette direction formalisera ces partenariats avec ses multiples interlocuteurs publics et privés : accord de collaboration, accord de consortium, accord de confidentialité, accord cadre… Un travail qui « suppose des changements, voire des ruptures dans les modes de fonctionnement, notamment pour favoriser des synergies entre tous les services ». Ce qui nécessitera aussi de mener en parallèle « une conduite du changement avec les directions concernées ».
« Si je tiens quelque chose, j’ai un peu de mal à le lâcher »
Et après ?
Denis Beauvais l’assure, en juin, après avoir consolidé cette nouvelle organisation, un successeur prendra la relève et améliorera ce projet. Mais il ne regrette en aucun cas cette implication de longue haleine. D’abord de par son appétence certaine pour le challenge. Et parce qu’il aime aller jusqu’au bout des choses. « Si je tiens quelque chose, j’ai un peu de mal à le lâcher », aime-t-il d’ailleurs souligner.
Enfin, au-delà de ces traits de caractère personnels, Denis Beauvais reconnaît volontiers avoir été « séduit et convaincu par cet homme, puis cette femme [Bertrand Raquet puis Alexandra Bertron qui lui a succédé, ndrl], qui attendaient et attendent de moi que je donne mon avis, et m’ont donc offert une liberté d’échange et, ce faisant, une confiance que j’apprécie particulièrement ».