A l’occasion de la réunion du mois de mars des membres du programme Faire, l’Union des marques a invité Virginie Dubost, personnalité inspirante, à témoigner sur son quotidien en tant que personne à mobilité réduite. En tant qu’animatrice du podcast « Dialogues » dédié au sujet d’inclusion et de RSE, Virginie met en lumière les obstacles à relever dans « la vraie vie » pour répondre à ses besoins ordinaires.
Elle a également livré sa perception des sujets de représentation des personnes en situation de handicap et des autres enjeux d’accessibilité.
Son regard révèle les axes à mener par les marques pour répondre aux besoins de millions de consommateurs concernés par les sujets d’accessibilité.
Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?
Virginie Dubost : Bonjour, je suis conférencière sur les thématiques de résilience et de handicap en entreprise. J'anime un podcast sur l'inclusion et la RSE, et je suis également animatrice chez Sud Radio pour une émission sur le handicap. Avant de me reconvertir à la suite de mon accident, j'ai travaillé pendant 10 ans dans les maisons de luxe.
Quels sont les défis auxquels les publicitaires sont confrontés concernant la représentation du handicap ?
VD : La représentation du handicap est très faible dans les médias, moins de 1% des publicités. Les marques craignent souvent de mal faire et de tomber dans les clichés. Il est essentiel de s'entourer de personnes concernées pour guider les marques sur les bonnes pratiques et d'inclure réellement des personnes handicapées dans les publicités.
L'autre point extrêmement important, si l’on veut vraiment être inclusif, c'est de solliciter des personnes qui sont réellement en situation de handicap pour les pubs, et non de prendre des personnes qui jouent le rôle.
Pouvez-vous nous donner des exemples de publicités réussies ?
VD : Décathlon a fait une publicité montrant des personnes handicapées dans des actions quotidiennes, et Gucci a mis en scène une jeune fille trisomique, ce qui a cassé les codes du luxe. Ces exemples montrent une représentation plus naturelle et inclusive.
Quels sont les stéréotypes à éviter ?
VD : Il faut éviter d'associer le handicap uniquement à du courage ou de la résilience, notamment à travers le sport. Les personnes handicapées sont comme tout le monde, avec leurs humeurs et leurs personnalités. Il est important de sortir de ces clichés de compassion et de pitié.
Comment améliorer l'accessibilité dans les lieux de vente ou dans l’événementiel ?
VD : L'accessibilité est souvent négligée, comme dans les caisses automatiques trop hautes. Il est crucial de penser à l'expérience client globale et de ne pas se couper d'une partie de la population, qui lorsqu'elle se déplace, c'est pour consommer. Sensibiliser les équipes de vente aux besoins spécifiques de ces personnes est également un point clé.
C'est sans compter que les aménagements pour l'accessibilité bénéficient à tout le monde (population âgée, personnes accompagnées d’une poussette, accident ponctuel etc.) pas seulement aux personnes handicapées.
Quant aux événements, il est très utile de penser à mettre en place une signalétique adaptée aux personnes à mobilité réduite. Les chemins d’accès ne sont généralement pas les mêmes que pour les autres.
Pour aller plus loin, téléchargez les guides de l'Union des marques :