Épisode 3 : A voix haute ! - Ville de Saint-Étienne-du-Rouvray - Site officiel

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Des 3e du collège Louise-Michel ont pris leur envol vers l’éloquence lors de la demi-finale du concours des Cordées de la réussite à l’ESIGELEC, le 11 mars.

Costumes soignés et mines concentrées, ils affrontent trois autres collèges de Vernon, Cléon et Rouen sur un sujet brûlant : “L’humanité et les nouvelles technologies, quel avenir ?”. L’objectif : écrire un texte et le porter à voix haute. La pression est palpable, les joues s’empourprent mais une fois au pupitre, la magie opère.

Aïcha emplit l’amphithéâtre d’une voix calme et magistrale, Hadja nous transporte dans un futur imaginaire, Nathan s’exprime avec conviction, Maéna avec confiance et Théo interpelle l’auditoire visiblement capté par ses propos. Tous questionnent la place grandissante de la technologie dans leur quotidien, fascinante mais redoutée.

Le jury scrute leur intonation, leur prestance, la construction de leur discours et leur force de persuasion. Verdict ? Quatre d’entre eux sont qualifiés pour la grande finale du 24 avril. Une expérience qui va bien au-delà de la compétition.

Parler, convaincre, avancer

“Ce concours est un élément phare du dispositif, nous le mettons en place depuis cinq ans et il est très apprécié des collégiens”, affirme Marie Libbrecht-Godier, référente des Cordées à l’ESIGELEC. D’ailleurs, certains participants remettent le couvert une seconde fois, preuve de leur engouement.

“Ils développent une estime d’eux-mêmes, sont fiers de porter leur texte et de relever le défi de s’exposer ainsi face aux autres”, souligne Chloé Brusetti, leur professeure, émue à chaque prestation. Sa collègue, Christine Moineau, murmure les discours qu’elle connaît par cœur. “C’est aussi la cohésion du groupe qui est belle à voir”, ajoute-t-elle. Et la solidarité est bien là : les camarades applaudissent, encouragent, vibrent ensemble. “J’ai tendance à être dans ma bulle, ce concours m’aide à vaincre ma réserve”, admet Maéna. “J’adore écrire et j’ai envie de faire porter ma voix”, confie Aïcha. “Ce concours, c’est un challenge, ça nous met une petite pression et on est contents après”, sourit Nathan.

Au-delà de la performance oratoire, ce concours est un tremplin. Ces collégiens y trouvent un entraînement précieux pour leurs futurs oraux, qu’il s’agisse du brevet, du baccalauréat ou même de leurs études supérieures. Ils apprennent à structurer leur pensée, à capter l’attention et à s’exprimer avec clarté et conviction, construisant déjà leur avenir, mot après mot.

Les personnages

Les orateurs : Aïcha Niany et Théo Douville, élèves

Ils ont 14 ans, sont en 3ᵉ au collège Louise-Michel et participent pour la deuxième fois au concours d’éloquence organisé par l’ESIGELEC, bien décidés à atteindre la finale. « J’ai des choses à dire et je veux qu’on les entende », affirme Aïcha. Pour cela, ils ont écrit et lu un discourt répondant à la thématique : Les nouvelles technologies et l’humanité, quel avenir ? Aïcha impose d’emblée une présence presque incantatoire. Sa voix posée retient l’attention.

Théo, lui, interpelle avec une gestuelle assurée, questionnant chacun sur son usage de l’IA, et fait mouche. « Prendre la parole ainsi, c’est un vrai défi, stressant mais stimulant », reconnaît Théo. Aïcha, qui rêve de devenir écrivain, savoure chaque instant : « j’adore écrire et, ici, je peux bénéficier d’oreilles attentives ». Grâce aux Cordées de la réussite, elle a déjà pu rencontrer des auteurs au Salon du livre. Théo, lui, vise une carrière dans l’armée, au sein du régiment de parachutistes, prêt à prendre son envol… après avoir conquis son public.

Tête de cordée : Marie Libbrecht-Godier

Marie tisse des liens et des lendemains. Référente des Cordées de la réussite à l’ESIGELEC, elle a une mission : aider les jeunes à croire en leur potentiel. « L’idée n’est pas d’en faire de futurs ingénieurs, mais d’ouvrir leurs horizons », explique-t-elle. À Saint-Étienne-du-Rouvray, elle accompagne les collégiens de Louise Michel et Robespierre, les reliant à des tuteurs et des professionnels inspirants. Deux temps forts rythment son engagement : le Forum de l’orientation, où elle convie archéologues et architectes, et le concours d’éloquence, où les jeunes prennent confiance en leur voix.

Originaire d’un milieu modeste en Picardie, boursière de l’État, Marie sait combien ces coups de pouce comptent. « Rendre ce que j’ai reçu, c’est essentiel », confie-t-elle. Elle a suivi des études en histoire et archéologie, s’est impliquée dans des projets humanitaires et s’est sensibilisée à l’inclusion. Depuis huit ans à l’ESIGELEC, elle œuvre pour l’égalité des chances et la diversité. Avec elle, les Cordées ne se limitent pas aux sommets académiques : elles tracent des chemins d’avenir.

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SÉRIE – Les cordées de la réussite

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