15 jeunes québécoises engagées sur les questions de lutte contre les violences sexistes et sexuelles ont participé à une mission d’exploration du 4 au 8 mars à Paris, organisée par les sections québécoise et française de l’OFQJ. Cette mobilité faisait suite à une première mission française au Québec. Durant leur séjour, une table ronde franco-québécoise “Regards croisés sur les violences sexistes et sexuelles” s’est tenue aux Audacieuses Café, en présence de la Secrétaire générale de l’OFQJ et du Délégué général du Québec à Paris.
Un programme de rencontres complet
Durant leur séjour, les participantes ont rencontré de nombreuses structures françaises investies dans l’accueil et la protection des victimes, ainsi que des institutions judiciaires partenaires, telles que la Gendarmerie nationale, la Police nationale, ainsi que l’École nationale de la Magistrature le ministère de la Justice et la MIPROF.
La délégation a commencé le mardi 4 mars avec une présentation de la Fondation des femmes, première fondation pour les droits des femmes, qui a pu présenter le contexte français autour des violences sexistes et sexuelles. L’après-midi, la délégation québécoise VSS de l’OFQJ a eu l’opportunité d’échanger avec les équipes du Centre Hubertine Auclert, l’Observatoire régional des violences faites aux femmes, , au sein de la Région Île-de-France.
Ils ont également pu dialoguer avec des représentants de la Région Île-de-France et échanger avec la psychologue et la juriste de L’Abri, un lieu d’accueil, d’écoute et d’accompagnement des victimes de violences sexistes et sexuelles.
Mercredi, la Fédération nationale Solidarité Femmes et l’Union régionale Solidarité Femmes ont reçu la délégation pour présenter leurs actions, notamment sur l’accueil des femmes victimes de violences conjugales et leurs enfants co-victimes. Puis, la délégation s’est rendue au Collectif féministe contre le viol (CFCV) pour participer à la réunion hebdomadaire de la structure. L’occasion de voir concrètement le travail du CFCV et de dialoguer sur les actions à mettre en place de chaque côté de l’Atlantique.
La journée du jeudi 5 mars était dédiée à l’accompagnement juridique et policier des victimes. Des échanges ont pu se tenir au sein de l’École nationale de la Magistrature (ENM) avec la direction des affaires criminelles et des grâces du ministère de la Justice, Cécile Mantel, la secrétaire générale adjointe de la MIPROF (Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains), et l’École nationale de la magistrature. La délégation a ainsi pu discuter des différences entre nos deux systèmes juridiques et sur la formation des magistrats français sur les violences sexistes et sexuelles.
L’après-midi, la délégation s’est rendue à la Maison de protection des familles (MPF) des Yvelines, première MPF ouverte en France, afin de se rendre compte de l’accompagnement offert par la gendarmerie nationale pour aider au dépôt de plainte dans un environnement plus accueillant et adapté notamment pour les enfants.
Les rencontres avec les structures se sont clôturées le vendredi 7 mars avec la rencontre de la Fédération nationale des Centres d’information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF) où des discussions sur les plaidoyers portés par les différentes structures ont eu lieu. La police nationale est ensuite venue présenter plateforme numérique d’aide aux victimes, la première plateforme numérique de ce type au monde permettant un accompagnement par la Police nationale totalement en ligne.
L’Association Médée a terminé les rencontres de la semaine en présentant à la fois l’accompagnement que la structure offre aux jeunes femmes de 15 à 25 ans, et l’animation de stage de sensibilisation en violence conjugale à destination des auteurs de violences conjugales condamnés.
La journée du 8 mars a été une occasion pour la délégation québécoise de partager un temps d’échange avec des membres de la délégation française et de participer à une visite guidée de Paris avec Feminists in the City.
Une table ronde « Regards croisés franco-québécois sur la lutte contre les VSS » organisée aux Audacieuses café
Jeudi 6 mars, une table ronde en “regards croisés” était organisée aux Audacieuses café, afin d’apporter un éclairage sur les politiques et les pratiques mises en œuvre des deux côtés de l’Atlantique.
En ouverture, Marianne Beseme, Secrétaire générale de l’OFQJ, et Henro-Paul Rousseau, Délégué général du Québec à Paris, se sont exprimés pour replacer le contexte politique et la volonté commune des deux gouvernements de soutenir les actions de coopération sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et l’empouvoirement des femmes.
La table ronde en elle-même était composée en deux parties, avec Jeanne Létinois-Oudin de l’Union régionale Solidarité Femmes Ile-de-France et Justine Chénier, du Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS) dont l’intervention a permis d’expliciter l’action des structures d’accueils des femmes victimes en France et au Québec, le développement des actions de plaidoyer ainsi que la conception de l’intersectionnalité.
Par la suite, Auriane Villeminot, Magistrate et Andrée-Anne Perreault-Girard Avocate-conseil, ont présenté de concert un comparatif des systèmes judiciaires français et québécois, ainsi que le fonctionnement des tribunaux spécialisés au Québec.