Deux chercheuses affiliées à l’IC Migrations, Angéline Escafré-Dublet, politiste et directrice du département INTEGER, et Marie-Laure Basilien-Gainche, professeure de droit public, ont été sollicitées par le magasine Alternatives Economiques pour analyser l’offensive anti-immigration de l’administration du président américain Donald Trump. En effet, depuis son retour dans le bureau ovale, ce dernier a durci les politiques américaines en matière d’immigration. Il « a signé plusieurs décrets pour déclarer l’état d’urgence à la frontière avec le Mexique, suspendre le programme d’accueil des réfugiés, mettre fin au droit du sol ou encore envoyer des migrants en détention à Guantánamo », précise Alternatives Economiques.
Dans l’article, Angéline Escafré-Dublet alerte sur les conséquences de la rhétorique anti-immigration qui accompagne ses mesures restrictives : « Cela créé de la peur chez les immigrés, qu’ils soient légaux ou illégaux. Les violences et les discriminations à leur encontre peuvent augmenter, car certaines personnes se sentent autorisées à mal les traiter. » Et cette rhétorique ne date pas d’hier. « A partir des années 2000, on a vu des élus républicains (…) utiliser la question de l’immigration pour créer un nouveau clivage ‘Blancs contre non-Blancs’. Les non-Blancs, comme les immigrés originaires d’Amérique latine, ont été systématiquement associés à des criminels dans leurs discours, ce qui prolongeait leur politique de “tolérance zéro » à l’égard des délinquants », explique la chercheuse.
Sur le plan juridique, Marie-Laure Basilien-Gainche complète : « Avec une culture qui a permis la dégradation du respect des droits des migrants et des étrangers, il est d’autant plus facile pour une administration de développer des législations davantage restrictives, qui violent encore plus les droits humains des exilés ». Pour la juriste, cela va de pair avec une vulnérabilité juridique des personnes exilées. « Aux Etats-Unis, la justice administrative (…) accorde peu de garanties procédurales aux migrants : auditions collectives, absence d’avocat, comparution d’enfants seuls sans représentants », souligne-t-elle.
Pour en savoir plus (abonnés) :