L'Écume des jours de Michel Gondry : un film en avis d'inondation partielle ! - CulturAdvisor

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Beaucoup de monde a vu L’Écume des jours. Certains par curiosité, d’’autres pour avoir une occasion coupable de déverser leur bile sur un cinéma surfait, contre-révolutionnaire, réducteur, anesthéphalisant, antiquitaire ou tout ce que vous voulez. Je faisais partie de ces gens-là. L’Écume des jours de Michel Gondry : un film en avis d’inondation partielle !

Un roman impossible à adapter

Armé du bouquin de Boris Vian dans la main gauche, d’’un arrache-cœur dans la droite, la tête pleine de médisances concertées et le venin dans la trachée prêt à jaillir, à la première hérésie, je me dirigeai donc vers le cinéma, le pas lourd de reproches.

Pour ma défense et pour éviter de passer pour un reptile châtré, je dirais que je suis tout à fait d’’accord pour dire que ce roman n’’aurait pas dû être adapté. Simplement parce que l’’univers du verbe de Vian ne peut que mal supporter une greffe sauvage à l’’écran, de part son caractère volatil et dépourvu de sens.

Cela étant, inutile d’’en débattre en vain, la séance commence.

L’Écume des jours de Michel Gondry : un film en avis d’inondation partielle !

Un copié-collé du texte original

J’’ai beaucoup ri en lisant L’Écume des jours, moins pendant le film, mais force est de constater que le cœur y est. La simple présence d’’Omar Sy, prompt à rallier un débit de glougloutements conséquent, rien qu’’avec son rire tonitruant en atteste. Quelques petits gags d’’Alain Chabat en Gouffé plus tard, on constate l’’attachement du réalisateur à éviter tout rejet de son opération chirurgicale à ciel ouvert, en appliquant une politique martiale de copie-collage du texte original. Alors, bien sûr, il y a du bricolage, de l’à-peu-près un peu indigeste par-ci par-là, mais en allant voir ce film, j’’avais au préalable fait mienne la logique du pire. N’’aurait-il pas été pire de voir l’œuvre de Vian stylisée à outrance par un esthète adepte du symbolisme ?

Chercher à donner un sens

Au moins, Gondry a eu le mérite de ne pas chercher à donner un sens quelconque à un roman qui n’’en a aucun. On peut en penser ce que l’’on veut, dans ce capharnaüm, même les curés radins y gagnent en perte d’’austérité, et les flics assassins ne le sont pas moins que Colin et sa bande.

D’ailleurs, ce qui frappe durablement, c’’est l’’innocence des personnages et leur douce indifférence à un monde qui a ses lois et qui est le leur. Rien à voir avec nos chères têtes blondes qui, passé la cour de récré, sont déjà méchants comme des hommes.

L’Écume des jours de Michel Gondry : un film en avis d’inondation partielle !

Le choix des personnages

Et s’’il y a une erreur de Gondry, c’’est bien dans le choix des personnages. Romain Duris est remâché, vieilli, presque aussi peu à sa place qu’’un Daniel Auteuil en Lacenaire. Audrey Tautou nous refait le coup de la Camille rachitique d’’Ensemble c’’est tout. Ce n’est certainement pas la faute d’’acteurs globalement bons, mais qui ont perdu de leur mystère ; ressource de réserve indispensable.

Si la petite souris à visage humain qui ne fait pas sourire grand monde, et Gad Elmaleh, intellectuel shooté à l’’existentialisme aussi crédible que Franck Dubosc en pape, ne sont pas des idées de Gondry, on est tout à fait disposé à lui pardonner le reste.

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Par Nicolas Pons. MagCentre.

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