Reine incontestée de la soul, icône de la musique américaine et voix légendaire, Aretha Franklin a marqué des générations entières. Avec une carrière s’étendant sur plus de six décennies, elle a transcendé les genres, du gospel au R&B en passant par le jazz et la pop. Mais quels sont ses albums incontournables, ceux qui définissent son génie et son influence ? Voici notre sélection, certes subjective et non exhaustive, des meilleurs albums d’Aretha Franklin à écouter absolument, en vinyle de préférence !
Aretha With Ray Bryant Combo (1961)
Lorsque les séances d’enregistrement de cet album débutent en août 1960 ; Aretha Franklin n’a que dix-huit ans, mais déjà deux enfants, un premier album à son actif, un talent certain et une maitrise vocale évidente. Le légendaire producteur John H. Hammond, qui avait déjà fait enregistrer le premier disque de Lady Day en 1933, avait déjà remarqué la jeune chanteuse quelques années plus tôt, et réussit à lui faire signer un contrat chez Columbia.
L’ambition secrète de Hammond était de faire d’Aretha Franklin une chanteuse de jazz. Néanmoins et surtout sur cet album, il ne réussira jamais vraiment à exploiter les racines gospel de la jeune chanteuse. Entremêlant les standards pop et jazz : un Rhythm and blues dansant sur Won’t be long, le classique Over the rainbow arrangé en ballade ou la libre adaptation du standard de George Gershwin It Ain’t Necessarily So, on découvre une Queen of soul possédant déjà les qualités qui allaient faire d’elle l’artiste exceptionnelle qu’elle est devenue : puissance, richesse, élasticité vocale et timbre unique. L’accompagnement du Ray Bryant Trio est aussi discret qu’efficace, augmenté ici et là de cuivres qui viennent habiller l’ensemble.
Unforgettable : A Tribute to Dinah Washington (1964)
Publié le 18 février 1964 par Columbia Records, l’album Unforgettable – A Tribute to Dinah Washington constitue le sixième opus studio d’Aretha Franklin. Cet hommage à Dinah Washington, récemment disparue, reflète l’admiration profonde de Franklin pour l’artiste. Les sessions d’enregistrement, menées à New York, combinent des arrangements de cordes orchestrés par Robert Mersey. Et des accompagnements minimalistes, mettant en valeur la voix puissante de Franklin. L’album propose des interprétations remarquables de classiques tels que Unforgettable et What a Diff’rence a Day Made.
I Never Loved a Man the Way I Love You (1967)
Publié le 10 mars 1967 par Atlantic Records, I Never Loved a Man the Way I Love You est le onzième album studio d’Aretha Franklin. Il marque son premier grand succès commercial. Cet opus a atteint la deuxième place du Billboard 200, propulsant Franklin au rang de « Reine de la Soul ».
L’album comprend des titres emblématiques tels que Respect, une reprise d’Otis Redding qui est devenue un hymne des mouvements féministes et des droits civiques, et I Never Loved a Man (The Way I Love You), son premier grand succès sous le label Atlantic. Ces morceaux illustrent la fusion distinctive de gospel, de soul et de R&B qui caractérise le style de Franklin.
Les sessions d’enregistrement se sont déroulées principalement aux studios FAME à Muscle Shoals, Alabama. Là, Franklin a collaboré avec des musiciens de renom, notamment le groupe The Swampers.
Lady Soul (1968)
Paru le 22 janvier 1968 sous le label Atlantic Records, Lady Soul est le quatorzième album studio d’Aretha Franklin. Cet opus emblématique a dominé le classement R&B de Billboard pendant seize semaines. Ainsi, il a atteint la deuxième place du classement pop, consolidant le statut de Franklin en tant que « Reine de la Soul ». L’album est porté par des titres phares tels que Chain of Fools, (You Make Me Feel Like) A Natural Woman et (Sweet Sweet Baby) Since You’ve Been Gone, qui ont tous figuré dans le Top 10 des charts . La collaboration avec des artistes renommés, notamment Eric Clapton à la guitare sur Good to Me as I Am to You, enrichit la diversité musicale de l’album.
Aretha Now (1968)
Publié le 14 juin 1968, Aretha Now est le quinzième album studio d’Aretha Franklin. Il est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de sa discographie. Enregistré en seulement deux semaines, cet album reflète l’efficacité et la synergie entre Franklin et ses musiciens. Parmi les musiciens notables figurent le guitariste Bobby Womack et le bassiste Jerry Jemmott, dont les contributions ont enrichi la texture sonore de l’album. Fait intéressant, la chanson Think a été écrite par Aretha Franklin et son mari de l’époque, Ted White, ajoutant une dimension personnelle à ce titre emblématique. De plus, I Say a Little Prayer, initialement interprétée par Dionne Warwick, a été réinterprétée par Franklin avec une touche gospel distinctive, illustrant sa capacité à transcender les genres.
Aretha Live at the Fillmore West (1971)
Publié en 1971, Aretha Live at Fillmore West est un album live emblématique d’Aretha Franklin. Il est enregistré lors d’une performance au Fillmore West Auditorium de San Francisco. Cet enregistrement illustre la polyvalence d’Aretha Franklin, mêlant des reprises de titres populaires tels que Love the One You’re With de Stephen Stills et Eleanor Rigby des Beatles, à ses propres classiques comme Respect et Dr. Feelgood. Un moment marquant de l’album est le duo improvisé avec Ray Charles au clavier sur Spirit in the Dark, capturant l’énergie spontanée de ce concert mémorable.
Amazing Grace (1972)
En janvier 1972, Aretha Franklin enregistre Amazing Grace lors de deux concerts à la New Temple Missionary Baptist Church de Los Angeles, accompagnée du révérend James Cleveland et du Southern California Community Choir. Cet album gospel live, sorti en juin 1972, marque un retour aux racines spirituelles d’Aretha Franklin, fusionnant sa puissance vocale soul avec les hymnes religieux du gospel. Il comprend des interprétations remarquables de Wholy Holy et How I Got Over. L’album a connu un succès commercial notable, se vendant à plus de deux millions d’exemplaires aux États-Unis et devenant le disque le plus vendu de la carrière d’Aretha Franklin, ainsi que l’album de gospel live le plus vendu de tous les temps.
Let Me in Your Life (1974)
Publié le 26 février 1974, Let Me in Your Life est le vingt-quatrième album studio d’Aretha Franklin. Cet opus illustre une évolution stylistique, incorporant des arrangements de cordes sophistiqués et des sonorités funk raffinées, reflétant les tendances musicales de l’époque. L’album comprend des reprises notables telles que Ain’t Nothing Like the Real Thing de Marvin Gaye et Tammi Terrell, ainsi que I’m in Love de Bobby Womack. Le morceau Until You Come Back to Me (That’s What I’m Gonna Do) a particulièrement marqué les esprits, avec sa fameuse introduction au piano interprété par Aretha Franklin elle-même.
Jump to It (1982)
Publié en juillet 1982, Jump to It est le trente-et-unième album studio d’Aretha Franklin, produit par Luther Vandross et édité par Arista Records. Cet opus marque un tournant significatif dans la carrière de la « Reine de la Soul », renouant avec le succès commercial après une période moins prolifique. Une époque marquée par un passage relativement raté du côté du disco, qui ne convenait ni à sa voix, ni à son talent. Il marque également une collaboration notable avec le bassiste Marcus Miller, qui a coécrit le titre éponyme et contribué aux arrangements musicaux. Enregistré dans plusieurs studios, dont Mediasound à New York et Record Plant à Los Angeles, l’album intègre des éléments de synth-funk, reflétant une évolution stylistique notable pour l’artiste.
Who’s Zoomin’ Who ? (1985)
Who’s Zoomin’ Who ? est le trente-quatrième album studio d’Aretha Franklin, publié le 9 juillet 1985 par Arista Records. Marquant un tournant dans sa carrière, cet opus s’éloigne de la production de Luther Vandross présente sur ses albums précédents, Jump to It (1982) et Get It Right (1983). Ici, Aretha Franklin collabore avec le producteur Narada Michael Walden pour insuffler une sonorité plus actuelle, intégrant des genres tels que le dance-pop, le synth-pop et le R&B contemporain.
L’album se distingue par des collaborations notables, incluant des artistes tels qu’Annie Lennox et Dave Stewart d’Eurythmics, le guitariste Carlos Santana et le saxophoniste Clarence Clemons.
Aretha (1986)
L’album Aretha, sorti le 27 octobre 1986, représente une étape marquante dans la carrière d’Aretha Franklin. Produit principalement par Narada Michael Walden, il inclut le duo emblématique I Knew You Were Waiting (For Me) avec George Michael. Ce dernier atteint la première place des charts pop, marquant le premier numéro un d’Aretha depuis Respect en 1967.
Parmi les autres titres notables figurent Jimmy Lee, Rock-A-Lott et une reprise énergique de Jumpin’ Jack Flash des Rolling Stones. Les vidéoclips de ces chansons reçoivent une diffusion importante sur MTV, renforçant la visibilité de l’album.
L’album est également reconnu pour ses hommages à l’héritage musical d’Aretha. L’occasion d’intégrer des éléments de gospel et d’illustrer la diversité de son répertoire. Le visuel de la pochette, œuvre d’Andy Warhol, ajoute une dimension artistique supplémentaire à ce projet.
Le vinyle, une culture
Si vous n’avez pas encore succombé au retour du vinyle, qui n’a par ailleurs jamais disparu, il est temps de vous y mettre.
Bien plus qu’un simple objet, il séduit de plus en plus, néophytes et passionnées, par la qualité de ses pochettes, sa fidélité sonore et la richesse du son.
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Tout commence par ce petit rituel, où l’on choisit son disque, puis on extrait la galette de sa pochette et de son étui en plastique. Il faut ensuite la poser sur la platine, positionner soigneusement l’aiguille, savoir apprécier son crépitement si caractéristique, s’assoir et écouter, en parcourant la jaquette.
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