Dans un épisode de l’émis­sion « Grand repor­tage » de France Culture, vendredi 2 mai 2025, Florent Chos­sière, géographe et coor­di­na­teur scien­ti­fique du dépar­te­ment INTEGER de l’IC Migra­tions, a a exposé les prin­ci­paux obstacles rencon­trés par les exilés LGBT+ en France dans le cadre d’une demande d’asile OSIG. Cette demande d’asile, au motif spéci­fique de persé­cu­tions ou craintes de persé­cu­tions en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre (OSIG), présente des spéci­fi­cités que Florent Chos­sière a expliquées.

Si on constate une hausse des demandes d’asile liées à l’orientation sexuelle ou de genre — due à la dégra­da­tion des droits LGBT+ dans plusieurs endroits du monde et à une augmen­ta­tion de la connais­sance de cette demande d’asile — de nombreux exilés ignorent cette possi­bi­lité de protec­tion. « Souvent, l’asile est associé aux raisons poli­tiques ou à la guerre. Donc, les personnes ne projettent pas du tout l’idée qu’elles pour­raient être proté­gées en tant que personne LGBT+, notam­ment en raison des expé­riences qu’elles ont vécus dans leur pays d’origine », a souligné Florent Chos­sière, rappe­lant le rôle majeur que jouent les asso­cia­tions qui préparent les deman­deurs aux ques­tions de l’Ofpra. « Elles sont impor­tantes pour aider les personnes à verba­liser. Il faut les habi­tuer à parler de leur inti­mité, ce qui n’est pas évident pour des personnes qui se cachaient ». 

Un autre obstacle réside dans la « distinc­tion entre le vrai et le crédible : le crédible néces­site certaines normes de discours et on peut tout à fait avoir une histoire vraie mais s’il elle n’entre pas dans la norme d’histoire attendue, on va pas la consi­dérer comme vraie ». Les insti­tu­tions exigent en effet des récits précis et chro­no­lo­giques. Un exer­cice qui peut s’avérer ardu pour les personnes concer­nées, prises dans une « injonc­tion contra­dic­toire » au cours de la procé­dure. Les deman­deurs d’asiles doivent fournir « suffi­sam­ment d’éléments tirés de l’expérience vécue de l’homosexualité ou de la tran­si­den­tité, tout en justi­fiant que ces éléments ont pu exister dans un contexte où les insti­tu­tions jugent cela peu probable, au regard de la situa­tion du pays d’origine », explique Florent Chossière.

Pour écouter son inter­ven­tion complète :

France Culture 

Pour aller plus loin, vous pouvez égale­ment consulter le troi­sième numéro de notre revue De Facto Actu : Exils LGBT+, consacré aux expé­riences vécues de l’exil par les mino­rités sexuelles et de genre.