Noces de diamant - Ville de La Flèche

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2025 marque le soixantième anniversaire de la fusion entre La Flèche, Saint-Germain-du-Val et Verron. Ces noces de diamant seront fêtées le 24 mai lors d’une journée d’animations préparée par les écoles Lazare-de-Baïf et Léo-Delibes, les comités de quartier de Verron et de Saint-Germain et des associations.

Un épais dossier d’une trentaine de pages, très documenté, retrace avec précision les quelques mois précédant la fusion de La Flèche avec Saint-Germain-du-Val et Verron, au début de l’année 1965.

L’auteur n’est autre que Marcel Coutard, fin connaisseur de l’histoire locale. À la demande de la maire, Nadine Grelet-Certenais, il s’est plongé dans les archives de la bibliothèque, a compulsé les journaux de l’époque et interrogé de nombreux habitants pour retracer l’histoire de cette fusion. Pour raconter au plus près ce qu’il s’est passé.

Certaines anecdotes sont savoureuses et révèlent les tensions qui ont marqué cette époque. Du moins à Verron, où l’opinion était pour le moins partagée sur le sujet.

« Il vaut mieux un petit chez soi qu’un grand chez les autres » disent ainsi en 1964, Eugène et Francine Byzery, Verronnais depuis une dizaine d’années.

Souhaité par le sous-préfet, soutenue par le maire Georges Anjard, le projet de fusion divise les familles comme le conseil municipal. C’est même un véritable feuilleton, avec empoignades, éclats de voix, portes qui claquent, démission du maire, réélection du maire…

A Verron, les associations se retrouvent pour la corvée de légumes avant la Randonnée gourmande

Confort moderne

À Saint-Germain-du-Val, l’ambiance est différente. Sous la houlette du maire François Hubi, le conseil municipal se prononce en faveur de la fusion le 17 octobre 1964, avec 10 voix pour et 1 contre.

La commune apporte, dans la corbeille de mariage, des terres cultivées, des bois et taillis, un tissu artisanal développé, sans oublier « des savoureux champignons qui, à l’automne, abondent dans les sous-bois de la Garenne aux Cerfs », relate le quotidien La Nouvelle République dans un article retrouvé par Marcel Coutard.

Pour convaincre les deux conseils municipaux, les autorités ont avancé des arguments de poids : un accès facilité à des services, comme l’eau courante dans les habitations, que des petites communes de 539 et 914 habitants, pour respectivement Verron et Saint-Germain-du-Val, pouvaient difficilement s’offrir.

Mais aussi un réseau routier mieux entretenu, des usines, des emplois et des logements pour les ouvriers, un remembrement…

« Construire l’avenir »

Côté fléchois, l’enjeu est de taille. Il faut dire que La Flèche manque alors cruellement de terrains pour se développer, en dépit de l’annexion en 1866 de la commune de Sainte-Colombe. La fusion avec les deux communes voisines représente la seule opportunité de constituer une entité territoriale de taille respectable, en capacité d’accueillir des commerces, des entreprises, des logements…

A Saint-Germain, le comité de quartier a relancé de nombreuses animations

Aussi on se félicite bien sûr de la décision du conseil municipal germinois. « J’adresse de chaleureuses félicitations aux élus de Saint-Germain-du-Val pour leur geste courageux, leur sens civique, pour avoir su prendre leurs responsabilités devant un problème de cette importance » déclare le maire fléchois Fernand Guillot.

Deux mois plus tard, la situation s’apaise enfin à Verron, avec la réélection de Georges Anjard à la tête du conseil municipal et un vote favorable, mais de justesse : sept voix pour, six contre. Un résultat dont le préfet de l’époque se réjouit, soulignant l’opiniâtreté du maire et rendant hommage « à son opinion basée sur la volonté de construire l’avenir avec lucidité. »

Le 1er janvier 1965, la fusion des trois communes est officiellement actée. La nouvelle entité compte alors 14 392 habitants. Une nouvelle ère s’ouvre pour La Flèche et ses nouveaux quartiers, qui ont conservé leur identité au fil du temps, tout comme Sainte-Colombe.

Ce document signé le 13 février 1965 officialise la fusion des trois communes
Recapiti
Emmanuel Pinson