Le 20 mai 2025, Jérôme Valette, écono­miste et coor­di­na­teur scien­ti­fique du dépar­te­ment Dyna­mics de l’Institut Conver­gences Migra­tions, a publié une tribune dans le journal Le Monde à la suite de l’an­nonce d’une nouvelle circu­laire sur la natu­ra­li­sa­tion, émise par le Ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau. Celle-ci durcit les condi­tions d’accès à la citoyen­neté fran­çaise. Pour­tant, « des condi­tions d’accès trop strictes à la natio­na­lité pour­raient en réalité décou­rager les efforts d’insertion des immi­grés et, in fine, freiner l’adoption des normes locales en matière d’emploi, de langue ou d’éducation », souligne Jérôme Valette. En effet, « un accès faci­lité à la citoyen­neté agit comme un cata­ly­seur sur le marché du travail, et notam­ment pour les immi­grés les plus fragiles, ceux que les poli­tiques publiques peinent usuel­le­ment à ramener vers l’emploi », explique-t-il.

Dès lors, « si les recherches exis­tantes montrent qu’un durcis­se­ment des condi­tions d’accès à la citoyen­neté a toutes les chances de freiner l’intégration écono­mique des immi­grés déjà présents sur le terri­toire, cette nouvelle circu­laire ne fait pas de cet objectif écono­mique une prio­rité », analyse l’éco­no­miste. « Bruno Retailleau consacre d’abord la natu­ra­li­sa­tion comme l’aboutissement du processus d’intégration, une récom­pense réservée aux seuls étran­gers déjà parfai­te­ment inté­grés. En prio­ri­sant son carac­tère méri­to­cra­tique, il met donc au second plan son rôle d’accélérateur de l’intégration », conclut Jérôme Valette.

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