Pour tous ceux qui ont raté les expositions de Vivian Maier, ce film est une bien maigre consolation… Certes, l’histoire du chineur (John Maloof complaisamment dans son propre rôle) qui découvre la pépite de l’œuvre d’art méconnue dans une malle vendue aux enchères pour la modique somme de 380 $, c’est toujours vendeur ! À la recherche de Vivian Maier de John Maloof et Charlie Siskel : le film qui dévoile les clichés d’une photographe anonyme !
La vie de la photographe-nounou
Mais il faut bien dire que les témoins convoqués pour cette enquête, censée nous raconter la vie de la photographe-nounou, ne sont pas vraiment passionnants. Ils ne nous disent finalement pas grand chose sur cette artiste qui ne voulait, ou ne pouvait (?), montrer ses photos. Nounou peut- être un peu sadique, femme n’aimant pas les hommes, comportement compulsif et, ou, obsessionnel d’une collectionneuse dans ses cartons. On reste souvent dans la banalité pour expliquer ce qui peut conduire Vivian Maier, petite française débarquée avec sa mère à New York dans les années vingt, à s’acheter un Rolleiflex et à produire près de 150 000 clichés dont la qualité artistique est si évidente.
L’équivalent des plus grands
D’où viennent ce regard sur le monde des trottoirs de Chicago, cette qualité esthétique des cadrages, ce sens de la mise en scène instantanée, qui font de son travail l’équivalent des plus grands ?
Et même si l’on a droit au couplet sur les grandes galeries institutionnelles qui refusent de reconnaitre la qualité des clichés de Vivian Maier, seul le regard de quelques photographes nous éclairent un peu sur ce personnage anonyme. Le film qui confrontera l’univers de cette autodidacte aux photographes de son époque reste à faire…
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Par Gérard Poitou. MagCentre.
