Publié le 16.06.2025| Mis à jour le 27.06.2025
Du 30 juin au 3 juillet 2025, la ville de Séville accueillera la 4e Conférence internationale sur le Financement du Développement (FfD4) sous l’égide des Nations unies. Cette rencontre vise à dresser un bilan des engagements pris depuis la Conférence d’Addis-Abeba (2015) et à réviser les modalités de mobilisation des ressources en faveur des pays du Sud. Or, cette conférence intervient dans un contexte de crises multiples : intensification des dérèglements climatiques, tensions géopolitiques, inflation mondiale, et explosion de l’endettement des pays du Sud.
Au cœur de ces enjeux, le déséquilibre structurel des flux financiers entre pays du Nord et pays du Sud reste le grand impensé du débat public. Trop souvent, les pays riches apparaissent comme bailleurs altruistes dans l’imaginaire collectif, alors que les données révèlent une réalité inversée : les pays du Sud transfèrent plus de ressources au Nord qu’ils n’en reçoivent, à travers le service de la dette, la fuite des capitaux ou les transferts des bénéfices par les multinationales.
Le rapport «Cartographie des financements Dette – Climat», du CCFD-Terre Solidaire, analyse en profondeur les flux financiers internationaux entre le Nord et le Sud, à partir des dernières données disponibles.
Il croise les tendances de l’aide publique au développement (APD), des financements climatiques, des mécanismes d’endettement, et des besoins réels des pays les plus vulnérables.
En détaillant les flux financiers mondiaux, le rapport révèle que la question centrale n’est plus simplement « combien le Nord donne-t-il ? », mais plutôt « combien le Sud rembourse-t-il ? » et
surtout, « à quelles conditions ces remboursements s’effectuent-ils ? ».
Ce document montre que les pays du Sud remboursent chaque année bien plus que ce qu’ils reçoivent en aide, souvent dans des conditions qui freinent leur développement durable. Cette dynamique crée un cercle vicieux où l’endettement devient un frein au progrès social et environnemental.
Pour que la Conférence FfD4 soit véritablement un tournant, elle doit permettre d’imposer des mesures concrètes :
-> Annulation des dettes insoutenables
-> Réforme de l’architecture financière internationale
-> Transparence accrue des prêts
-> Et surtout, reconnaissance d’un droit à la justice climatique qui place les intérêts des populations
les plus affectées au cœur des négociations.
Ce changement de paradigme est indispensable pour :
-> Rétablir la confiance,
-> Rééquilibrer les rapports de force
-> Construire une coopération internationale plus juste, plus solidaire et réellement efficace face
aux enjeux globaux du XXIe siècle.
