La consommation énergétique des établissements scolaires, avec une moyenne de 135 kWh par m² et par an, concentre à elle même près de 30 % des dépenses énergétiques du parc public. Une réalité qui fait de leur optimisation énergétique non seulement une priorité budgétaire, mais aussi un impératif de transition.
À l’heure où les enjeux climatiques rencontrent les priorités budgétaires des territoires, l’optimisation énergétique des bâtiments scolaires offre une véritable opportunité de transformation positive. La mise en place d’une stratégie d’économies d’énergie bien pensée permet non seulement de maîtriser les dépenses, mais aussi d’améliorer durablement la performance des établissements.
Ce chantier, loin de se limiter à des considérations techniques, incarne une ambition plus large : celle d’un service public modernisé, plus sobre, plus efficient, et pleinement aligné avec les attentes environnementales et sociétales de notre époque.
🔦 Lumière sur les thèmes abordés dans cet article
Pourquoi faire des économies d'énergie dans les écoles et établissements scolaires ?
S'engager dans la transition énergétique, et se plier au décret tertiaire
La mise en conformité avec le décret tertiaire marque une étape décisive pour le secteur éducatif. Cette réglementation impose une réduction progressive des consommations d’énergie finale : –40 % d’ici 2030, –50 % en 2040, puis –60 % en 2050, par rapport à une année de référence comprise entre 2010 et 2019.
Les établissements scolaires occupent une place centrale dans ce dispositif, représentant 21 % de la surface tertiaire concernée. Leur rôle est donc stratégique pour atteindre les objectifs climatiques nationaux.
Sont concernés tous les bâtiments d’enseignement dont la surface de plancher tertiaire atteint ou dépasse 1 000 m². Cela inclut les écoles primaires, collèges, lycées, universités ou groupes scolaires. Une école élémentaire de dix classes entre, dans la majorité des cas, dans le périmètre du décret.
Concrètement, la mise en conformité implique plusieurs obligations :
- La collecte et le suivi régulier des consommations énergétiques,
- La déclaration annuelle sur la plateforme nationale OPERAT,
- La réalisation d’actions techniques : isolation, amélioration des systèmes de chauffage, ventilation ou éclairage,
- Le remplacement des équipements vétustes,
- Et la sensibilisation de l’ensemble des usagers, du personnel aux élèves.
Il est important de rappeler que l’assujettissement au décret est irréversible : même si un bâtiment passe sous le seuil des 1 000 m² après 2026, l’obligation demeure.
Les collectivités locales peuvent s’appuyer sur des dispositifs d’aide pour financer ces démarches, comme les certificats d’économies d’énergie (CEE) ou les accompagnements en ingénierie proposés par certaines institutions.
Quels leviers permettent des économies d'énergie dans les bâtiments des établissements scolaires ?
Réaliser des économies d'énergie dans les établissements scolaires sans travaux : le challenge CUBE.S
Dans un contexte où chaque kilowattheure économisé compte, l’école devient un terrain d’expérimentation aussi concret que symbolique. C’est précisément le pari du programme CUBE.S — pour Challenge Climat Usage Bâtiments d’Enseignement Scolaire. Porté par l’IFPEB et le CEREMA depuis 2018, ce dispositif national accompagne les établissements dans une démarche structurée de réduction de leur consommation énergétique, sans attendre de lourds investissements.
Aujourd’hui, plus de 1 000 établissements scolaires ont rejoint cette dynamique. Objectif : agir dès maintenant, avec les moyens du quotidien, tout en construisant une culture commune de la sobriété énergétique.
CUBE.S ne se contente pas d’énoncer des objectifs : il les met à portée de main. Réduire la facture énergétique d’un collège ou d’une école primaire sans passer par des rénovations coûteuses ? C’est possible — à condition de mobiliser l’intelligence collective de la communauté éducative. À travers des gestes simples, des réglages précis, des comportements adaptés, les établissements participants réalisent en moyenne 12 % d’économies d’énergie dès la première année. Pour les plus engagés, ce chiffre peut grimper jusqu’à 40 %. Preuve qu’une meilleure gestion de l’existant peut déjà faire une vraie différence.
Le programme s’articule autour d’un temps fort de challenge, suivi de quatre années d’accompagnement, destinées à pérenniser les acquis. Ce modèle progressif permet aux établissements de s’approprier les enjeux à leur rythme, en intégrant progressivement les bons réflexes et les outils de pilotage adaptés.
Tout au long du parcours, les équipes bénéficient d’un soutien méthodologique, de ressources pédagogiques et de dispositifs de suivi concrets (kits de mesure, plateformes de suivi, outils de communication interne…).
Au-delà des économies réalisées, CUBE.S active un levier de transformation en profondeur. En mettant l’énergie au cœur de la vie scolaire, le programme fédère élèves, enseignants, agents techniques et collectivités autour d’un projet commun.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
Le collège Anatole France, aux Clayes-sous-Bois, a atteint 29,5 % d’économies en un an, 300 000 élèves ont été formés aux éco-gestes et ce sont 23 000 tonnes de CO₂ qui ont été évitées collectivement depuis le lancement.
Parce que la reconnaissance stimule l’action, les établissements les plus performants peuvent obtenir jusqu’à trois étoiles, voire décrocher le titre symbolique de « héros environnemental » au-delà de 60 % d’économies. D’autres prix viennent saluer l’inventivité pédagogique ou la mobilisation collective.
Optimisation énergétique des établissements scolaires : une stratégie à plusieurs leviers
L’optimisation énergétique des bâtiments scolaires
La performance énergétique d’un bâtiment scolaire ne dépend pas d’un seul facteur, mais d’une analyse transversale de l’ensemble de ses composantes :
- L’enveloppe du bâtiment : qualité de l’isolation, performance des menuiseries, étanchéité à l’air
- Les installations techniques : chauffage, ventilation, production d’eau chaude, éclairage
- Les usages quotidiens : comportements des usagers, horaires d’occupation, ouverture des fenêtres, température de consigne
- La gestion technique : existence d’un système de pilotage, de régulation ou de maintenance active
Un audit énergétique structuré permet d’identifier les gisements d’économie les plus significatifs et de prioriser les actions à fort impact. Il constitue le socle de toute démarche d’optimisation réussie.
Des solutions techniques ciblées et efficaces
Les leviers technologiques sont nombreux et peuvent être adaptés à la réalité de chaque établissement. Parmi les plus courants :
- Gestion intelligente du chauffage : programmation horaire selon les temps scolaires, zonage par bâtiment ou par étage, réglage fin des températures
- Éclairage performant : passage aux LED, détecteurs de présence dans les circulations et sanitaires, valorisation de la lumière naturelle
- Ventilation optimisée : installation de systèmes double flux avec récupération de chaleur, ou amélioration des débits sur les équipements existants
- Monitoring énergétique : mise en place d’outils de suivi en temps réel pour détecter les dérives, comprendre les usages et affiner les réglages
Ces actions, souvent complémentaires, permettent des gains rapides et une meilleure stabilité dans le temps des performances énergétiques.
Des leviers financiers adaptés aux collectivités
Les projets d’optimisation énergétique peuvent mobiliser une palette de financements publics et privés, qui permettent de réduire le reste à charge pour la collectivité :
- Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) : valorisation des actions techniques auprès d’obligés du secteur de l’énergie
- Subventions locales ou régionales : en appui à la transition énergétique ou aux projets éducatifs
- Aides à l’ingénierie : pour co-financer les audits, études de faisabilité ou AMO
- Contrats de Performance Énergétique (CPE) : contractualisation de résultats garantis sur plusieurs années, avec partage des économies réalisées
L’assemblage intelligent de ces dispositifs permet de lancer des projets ambitieux, tout en maîtrisant leur impact budgétaire.
Mais l’efficacité énergétique ne s’impose pas uniquement par la technique. Elle repose aussi sur l’engagement de l’ensemble des acteurs de l’établissement.
- Les services techniques, qui assurent le pilotage, la maintenance et les réglages
- Les enseignants et élèves, impliqués à travers des projets pédagogiques ou des éco-gestes
- Les gestionnaires, garants du suivi administratif, énergétique et budgétaire
- Les collectivités, qui coordonnent les actions et assurent la cohérence à l’échelle du territoire
Cette approche participative favorise l’appropriation des enjeux, tout en garantissant la continuité des efforts dans la durée.
Optimiser, c’est agir sans attendre. C’est faire mieux avec l’existant, en activant les bons leviers, au bon moment, avec les bons partenaires.
L'optimisation de son contrat d'énergie
Chaque établissement possède sa propre réalité énergétique. Pour répondre à cette diversité, un courtier en énergie réalise une analyse approfondie des besoins, en tenant compte de plusieurs paramètres clés :
- Les données de consommation issues des factures et des historiques
- Les périodes d’occupation des locaux et les variations saisonnières d’activité
- Les contraintes budgétaires et les marges de manœuvre financières
- Les opportunités de gain sur la fourniture, l’acheminement ou la fiscalité énergétique
Grâce à sa connaissance fine du marché, le courtier comme Capitole Energie identifie les contrats les plus avantageux et anticipe les évolutions tarifaires. C’est un partenaire stratégique, à la fois négociateur, conseiller et facilitateur. Mais il ne se limite pas à la comparaison d’offres. Il propose un accompagnement global, spécifiquement adapté au secteur public éducatif :
- Mise en concurrence des fournisseurs pour sécuriser les meilleurs tarifs
- Négociation des clauses contractuelles en phase avec les rythmes scolaires
- Optimisation des taxes et des coûts d’acheminement
- Suivi des obligations liées au décret tertiaire
- Accompagnement administratif et technique sur l’ensemble du cycle contractuel
Et puis, encore au-delà, il agit comme un véritable expert technique au service des économies d’énergie, en agissant sur plusieurs leviers :
- Ajustement des puissances souscrites pour éviter les surcoûts
- Analyse des opportunités d’énergie verte, en lien avec les engagements RSE
- Mutualisation et rationalisation de la facturation sur les sites multi-implantés
À la clé : entre 8 et 15 % d’économies en moyenne sur les factures d’énergie, sans travaux ni investissement initial.
Un gain de temps et de sérénité pour les équipes
Confier la gestion des contrats d’énergie à un courtier, c’est aussi s’alléger d’un poids administratif important. Les établissements bénéficient d’un interlocuteur unique, réactif et dédié à qui la gestion des démarches contractuelles et réglementaires peut être déléguée.
Cette délégation permet aux équipes de se recentrer sur l’essentiel : la mission éducative..
C’est une stratégie gagnante à court terme et une démarche structurante pour l’avenir.
Exemple de réussite : MediaSchool
« Grâce à une centralisation intelligente et une négociation stratégique, nous avons réussi à réduire les coûts de près de 32 % en moyenne . Ce succès est le fruit d’une analyse fine des données et d’une collaboration étroite avec les équipes sur le terrain. »
– explique Gaël Jouffroy, conseiller en énergie spécialisé dans le secteur de l’enseignement chez Capitole Énergie, dans une interview récente. Lors de cette dernière, nous avons répondu à des questions très intéressantes, telles que… Quels sont les principaux défis auxquels sont confrontés les établissements scolaires en matière de gestion de leurs contrats d’énergie multisites ? La digitalisation joue-t-elle un rôle dans l’optimisation de la gestion énergétique ?