Voilà un film dont on ne sort pas indemne ! Wim Wenders, cinéaste dont il est inutile de rappeler l’esthétique de ses films, rend visite au photographe brésilien Sebastiao Salgado. De ce regard du cinéaste sur l’œuvre du photographe sort un film envoûtant et passionnant. Salgado a parcouru le monde, notre monde, pendant quarante ans. En Amérique latine bien sûr, mais aussi en Afrique et dans les Balkans. Le sel de la terre : un film et une leçon de Juliano Ribeiro Salgado et Wim Wenders !
Le lien profond du photographe au réel
Voir ou revoir ces photos, dont certaines sont très connues, est en soi une expérience de la beauté tragique d’un monde où la souffrance et la mort semblent envahir la condition humaine. Mais Salgado explique, nous explique chaque photo, et cette voix qui vient donner une troisième dimension au regard de l’instantané, nous raconte le lien profond du photographe au réel qu’il photographie.
L’humanité mérite-t-elle de vivre ?
Lentement, posément, Salgado nous apprend la douleur du monde, au point de s’interroger : ”L’humanité mérite-t-elle de vivre ?“. Et la réponse, il nous laisse la trouver, entre la beauté de la planète et le tragique de l’homme…
Alors, on comprend que la beauté de ces images, si poignantes, ne surgit pas du hasard de la prise de vue, mais bien de la qualité, de l’humilité du regard du photographe, de sa perception exceptionnelle de l’humanité face à son objectif.
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Par Gérard Poitou. MagCentre.
