Reconnaissance de l’État palestinien : une première étape, mais insuffisante face à l’urgence - CCFD-Terre Solidaire

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Publié le 30.07.2025

La réaffirmation, à New York, du soutien international à la solution à deux États et l’annonce par Emmanuel Macron que la France reconnaîtra l’État de Palestine en septembre prochain constituent des signaux politiques importants. C’est une première étape qui doit permettre la mise en œuvre urgente du droit à l’autodétermination du peuple Palestinien.  

Mais face au génocide en cours à Gaza et la volonté assumée par les autorités et institutions israélienne d’annexer la Cisjordanie – comme affirmé par la résolution votée par la Knesset le 23 juillet dernier – cet État risque de ne reposer sur rien de tangible au niveau territorial, et l’existence de son peuple est menacée.

« La famine fait des ravages : de nombreux employés s’évanouissent au travail, souffrent d’une fatigue extrême et n’arrivent plus à dormir» nous alertait la semaine dernière la partenaire du CCFD-Terre Solidaire Majeda Al Saqqa, directrice de Culture et Pensée Libre, actuellement déplacée à Al Mawasi et dont les équipes gèrent deux camps de déplacés accueillant 500 familles à Gaza. 

Dans ce contexte, cette reconnaissance de l’État Palestinien n’a de sens que si la France et la communauté internationale agissent concrètement sur l’urgence et le long terme, ce qui implique:

  • Exiger un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza, qui implique un un accès humanitaire sans entrave, la levée du blocus, l’arrêt de l’utilisation de la faim comme arme de guerre par Israël, et la libération des otages par le Hamas;
  • Dénoncer explicitement les crimes de guerre, contre l’humanité et de génocide en cours, et sanctionner les responsables israéliens qui les encouragent ou les permettent;
  • Soutenir et respecter les enquêtes et avis des institutions judiciaires internationales. Notamment, suspendre toute coopération militaire et sécuritaire avec l’État d’Israël tant que ces crimes se poursuivent, y compris en empêchant le transit par des ports ou aéroports français ;  
  • Suspendre l’accord d’association UE / Israël et interdire les importations de biens et services en provenance des colonies israéliennes visant à exercer une pression économique sur Israël ;
  • Agir sur les causes profondes du conflit en exigeant la fin de l’occupation et de la colonisation du territoire palestinien ainsi que de la politique d’apartheid.

La conférence de New York sera un succès si les Occidentaux se réveillent de leur faillite morale et arrêtent leur soutien et leur complicité vis-à-vis d’Israël, un État aujourd’hui génocidaire. Depuis 21 mois, Benyamin Netanyahou et son gouvernement ont pu poursuivre les massacres à Gaza car se sachant protégés et bénéficiant d’une impunité de fait. Cette impunité doit cesser et la justice doit prévaloir. Il en va désormais de la responsabilité de l’ensemble de la communauté internationale. 

Recapiti
Sophie Rebours