La littérature ça paye ! d'Antoine Compagnon : un livre plaidoyer pour la lecture ! - CulturAdvisor

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Dans La littérature ça paye !, livre publié par Les Éditions des Équateurs en septembre 2024, Antoine Compagnon signe un essai vif et argumenté qui défie l’idée répandue que la littérature n’a plus de valeur ni de rentabilité. L’auteur, académicien et professeur émérite au Collège de France, interroge la notion de « rendement » : qu’apporte la lecture à l’écrivain — souvent financièrement modeste — mais surtout au lecteur, intellectuellement et moralement. Il présente la littérature comme un capital culturel durable : elle enrichit le jugement, aiguise la conscience et permet de se construire un récit, antidote aux fake news et aux récits manipulés. Plus encore, il défend la lecture active, notamment du livre papier, contre la montée des livres audio, car elle stimule davantage la cognition et l’esprit critique.

Histoire de la lecture

L’histoire de la lecture est intimement liée à l’évolution sociale et intellectuelle évoquée dans l’ouvrage de Compagnon. Depuis l’Antiquité, la lecture a été privilège d’élites, puis, à l’invention de l’imprimerie, une force de démocratisation. Compagnon rappelle que jadis les grands auteurs, tels Gide ou Proust, pouvaient compter sur un revenu de rente ; aujourd’hui la majorité des écrivains tirent peu de leurs droits d’auteur, et seuls quelques noms très célèbres touchent des sommes significatives. Cette histoire structure le premier volet de l’essai : questionner le paradoxe entre décadence supposée de la lecture et sa persistance comme moteur de distinction sociale. En lien constant avec l’ouvrage, ce chapitre montre comment Compagnon inscrit ce questionnement dans une longue tradition : la lecture comme outil de démocratisation, mais aussi de reproduction culturelle.

La littérature ça paye ! d’Antoine Compagnon : un livre plaidoyer pour la lecture !

Importance de la lecture

Compagnon présente la lecture comme un investissement — non financier mais culturel — qui rapporte au lecteur un « capital intellectuel« . Il explique que lire développe un flair stratégique, ce que le Point appelle un « sixième sens » précieux dans tous les métiers . La littérature devient un rempart contre l’ignorance, un antidote aux récits manipulatoires et faux-semblants. Lecture et relecture des classiques enrichissent notre regard sur le monde ; elle nous permet de comprendre l’altérité, comme Proust l’a illustré selon Compagnon. Ce chapitre lie constamment ces idées à l’argument central du livre : même si un auteur ne gagne pas beaucoup, c’est le lecteur qui récolte le vrai dividende de la littérature. Ainsi, il évoque Baudelaire comme figure exemplaire : écrivain pauvre de son vivant, devenu rentable post mortem à travers l’héritage littéraire de son œuvre (Les Fleurs du mal).

Avenir de la lecture

Compagnon s’interroge sur l’avenir de la lecture à l’ère numérique : livres audio, écrans, intelligence artificielle. Il met en garde contre une “littérature industrielle”, codée et standardisée, produite par IA, qui pourrait uniformiser et appauvrir la diversité des récits . Pourtant, il reste optimiste : le livre papier conserve une puissance cognitive et esthétique irremplaçable. Il insiste sur le fait que la lecture active, le silence et le temps long demeurent essentiels pour entrer dans la littérature véritable, contrairement à une consommation accélérée de contenus fugaces. À travers l’ouvrage, il plaide pour une réaffirmation de la lecture comme acteur de résistance culturelle et de maintien du capital intellectuel.

La littérature ça paye ! d’Antoine Compagnon : un livre plaidoyer pour la lecture !

Présentation de l’ouvrage

La littérature, ça paye ! (Éditions des Équateurs, 2024, environ 192 pages) est un essai à la fois provocateur et pédagogique, divisé en réflexions articulées autour des deux sens du slogan‑titre (à l’auteur et au lecteur). Compagnon y prend soin d’irriguer son propos d’exemples historiques (Baudelaire, Proust), d’analyses critiques et d’anecdotes personnelles, dans une écriture claire et stimulante . Le style est engagé, mobilisé dans un plaidoyer : la littérature, loin d’être obsolète, devient un instrument de discernement et un moyen de vivre pleinement. L’essai a été salué par le Prix de la Madeleine d’or en 2024, décerné par le Cercle littéraire proustien de Cabourg‑Balbec. Un texte court, impactant, idéal pour relancer un débat essentiel sur la place de la lecture dans nos sociétés contemporaines.

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Hakim Aoudia.

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Hakim Aoudia