Avoir accès à des toilettes sûres et hygiéniques est quelque chose que la plupart d’entre nous tiennent pour acquis. Mais dans de nombreuses régions du monde, la réalité est toute autre. En Afrique subsaharienne, trois personnes sur quatre n’ont pas accès à des toilettes sécurisées.
Ce n’est pas seulement une question de confort, c’est une question de santé et de survie. Lorsque les gens sont contraints de faire leurs besoins à l’extérieur, le risque de propagation de maladies comme la diarrhée, le choléra et d’autres infections augmente. Les enfants sont particulièrement touchés, car ils sont plus vulnérables à la déshydratation et aux complications graves.
Créer les conditions de la durabilité
Amref travaille à améliorer l’assainissement à travers le projet FINISH (Financial Inclusion Improves Sanitation and Health). Au lieu de distribuer des toilettes gratuitement, le projet se concentre sur la création d’un marché local et durable pour l’assainissement.
Cela signifie que des maçons sont formés pour construire des toilettes sûres, et que des agents de santé enseignent l’importance de l’hygiène dans leurs communautés. Amref collabore également avec des banques qui proposent des microcrédits à des conditions abordables, permettant ainsi à davantage de personnes de construire leurs propres toilettes.
Ce modèle fonctionne. Lorsque les gens investissent eux-mêmes, même une petite somme, leur engagement augmente, tout comme leur volonté d’entretenir leurs toilettes. L’entretien est meilleur, et la solution devient durable à long terme.
Créer des opportunités et des revenus
L’une des maçonnes formées par Amref est Naume, originaire d’Ouganda. Elle est la première femme de sa région à avoir intégré le secteur du bâtiment un fait qui a surpris mais aussi inspiré son entourage.
« Être maçonne me rend indépendante, et cela me rend très heureuse », dit Naume.
Après sa formation, elle s’est spécialisée dans la construction de toilettes, une compétence qui lui a rapidement apporté du travail et des revenus. Aujourd’hui, elle est cheffe d’équipe dans une grande entreprise de construction, et elle continue à former d’autres femmes désireuses de suivre le même chemin.
« Mon père voulait que je devienne infirmière. Mais ce n’était pas pour moi. En secret, j’ai changé de formation pour devenir maçonne et quand il l’a appris, il a finalement dit : ‘D’accord, c’est apparemment qui tu es. Je laisse tomber.’ »
Une inspiration pour la nouvelle génération
Le parcours de Naume n’a pas été facile. Elle a dû se battre pour gagner le respect dans un secteur dominé par les hommes. Mais aujourd’hui, elle est une professionnelle respectée et un nom connu dans sa région. Elle subvient aux besoins de sa mère et de ses sœurs, veille à ce que son fils aille à l’école et surtout : elle n’est dépendante de personne.
« Ce qui me rend la plus heureuse, c’est de ne dépendre de personne. Je n’ai rien à demander à personne. Je n’ai pas besoin d’être reconnaissante envers qui que ce soit », dit Naume.
L’histoire de Naume nous rappelle que l’accès à de bons outils, la formation et des opportunités il est possible de transformer sa vie et de participer à améliorer le quotidien de sa communauté.