Avec le vieillissement de la population, l’alimentation des grands seniors devient un enjeu majeur de santé publique. D’ici 2050, un tiers des Français auront plus de 65 ans, selon l’INSEE. Face à cette réalité, Nutrikéo propose une vision prospective sur la manière dont nos aînés mangeront dans les années à venir.
Une évolution des lieux de vie
Tout d’abord, le cadre de vie des seniors est amené à évoluer pour proposer des lieux de vie plus conviviaux, toujours adaptés aux enjeux de santé et facilitant le travail des soignants.
Les lieux de vie des seniors évoluent vers des environnements plus connectés et adaptés à leurs besoins.
En institution, les espaces deviennent intergénérationnels, dynamiques et personnalisés grâce à des meubles ergonomiques et des systèmes domotiques intelligents. Des robots d’assistance pour seconder le personnel médico-social en EHPADs notamment sur les tâches répétitives qui pourront, par exemple, s’assurer que les résidents n’ont besoin de rien sans attendre le passage du personnel dans les chambres. Ceux-ci pourront aussi apporter si on se projette encore plus loin dans le temps un compagnon de discussion pour certains résidents.
À domicile, les objets connectés et les robots spécialisés facilitent le quotidien des personnes âgées et de leurs aidants. Des lieux de convivialité émergent également pour permettre aux seniors de se retrouver autour d’activités et de repas adaptés.
Une offre alimentaire toujours plus adaptée
L’offre alimentaire se transforme pour répondre aux besoins spécifiques des seniors. Elle doit être nutritionnellement adaptée, avec un apport renforcé en protéines, fibres, oméga-3, calcium et vitamine D. Des marques comme St Mamet proposent des compotes enrichies, tandis que St Hubert et Quintesens développent des margarines et huiles ciblées. En Espagne, Auchan commercialise des pots à texture adaptée, enrichis en protéines, fibres et pauvres en sel.
La forme des aliments est également repensée pour pallier les troubles de la déglutition et de la mastication. Des solutions comme Gastronology (Pays Bas) ou Epikura (Canada) proposent des plats à texture modifiée, reconnaissables visuellement, favorisant l’appétence. L’impression 3D alimentaire et les aliments préformés sont autant d’innovations qui permettent de maintenir le plaisir de manger.
Le goût reste un élément central. Des solutions gastronomiques comme celles d’Ogust Food allient plaisir culinaire et efficacité nutritionnelle, avec des sauces et galets enrichis pour lutter contre la dénutrition.
Les modes de consommation évoluent également. En institution, le « manger-mains » facilite la préhension et favorise l’autonomie. À domicile, la livraison de repas comme celle proposée par Saveurs et Vie permet de maintenir les personnes âgées chez elles tout en répondant à leurs besoins nutritionnels. La personnalisation de l’alimentation, via des tests génétiques ou l’analyse du microbiote, devient une réalité grâce à des initiatives comme Biron ou Nahibu.
La flexibilité des repas est essentielle pour s’adapter aux appétits et capacités d’ingestion variés. Des collations disponibles toute la journée, des horaires modulables et des inscriptions en ligne permettent une meilleure adaptation aux habitudes des seniors.
Enfin, le partage est au cœur de l’expérience alimentaire. Des repas intergénérationnels, des mentorats culinaires et des plateformes comme Musinine favorisent les échanges entre jeunes et personnes âgées. Ces initiatives renforcent le lien social et permettent de transmettre les savoirs culinaires.
En conclusion, l’alimentation des grands seniors dans les années à venir sera connectée, personnalisée, flexible et conviviale. Elle devra répondre aux enjeux de santé tout en préservant le plaisir de manger et le lien social.